Sonic le film : SEGA, c’est plus si fort que ça

Sonic est enfin arrivé sur nos écrans ! Dirigé par Jeff Fowler, le hérisson bleu est forcé à révéler son existence au monde entier quand il perd son sac d’anneaux magiques. Il est aidé dans sa quête aux airs de road trip par le shérif Tom Wachowski (James Marsden). Mais c’est sans compter sur l’infâme Dr. Robotnik (Jim Carrey) chargé de le capturer ! Malheureusement, le célèbre hérisson est un peu à la traîne pour son premier film, et c’est bien dommage.

Fraîchement arrivé sur nos écrans, Sonic se contente de recycler des éléments déjà vus des dizaines de fois au cinéma, ce qui rend le film tout de suite plus prévisible et moins spectaculaire.Les possibilités étaient pourtant infinies pour adapter les aventures du rongeur supersonique à l’écran, mais c’est le choix de la facilité qu’a fait Fowler pour sa première réalisation.

Une déception supersonique

Arrêts sur image, voix-off et flashback, à peine deux minutes ont suffit pour nous décevoir de la direction que prend le film. Pourtant, quelle joie de découvrir la transposition du monde de Sonic (Green Hills dans le jeu, dont le nom est repris pour le village où se situe le film) tout aussi coloré et vertigineux que dans nos souvenirs de joueurs.

Une joie de courte durée puisque Sonic est aussitôt propulsé dans notre monde, où il est forcé de se cacher de tous, ce qui nous vaut un clin d’oeil assez sympathique à une référence internet bien connue de la part du fou du village.

Sonic

Difficile de dire le contraire, la rapidité de Sonic transparaît à l’écran dans un effet de lumière bleue somme toute assez sympathique, et si personne n’avait encore compris, le film multiplie les allusions à tout ce qui va vite : Sonic lit des comics Flash, regarde Speed (et comme tout le monde est fan de Keanu Reeves…),  est si rapide qu’il se multiplie pour jouer au baseball et au ping-pong (comme le faisait Quicksilver dans X-Men) et on n’échappe pas aux scènes ultra ralenties dans lesquelles l’animal s’amuse avec ses opposants pour les ridiculiser (Comme… Quicksilver dans X-Men). Et on touche au principal problème du film : il arrive trop tard, et les mécaniques pour représenter la supervitesse sont déjà bien connues, donc les scènes perdent en intensité et on décroche facilement.

Malik Benthalla Vs Jim Carrey

Et si ce n’était pas suffisant, l’humour n’aide en rien, surtout quand le film s’adresse aux plus jeunes avant tout. Ici, c’est l’humour scato qui est privilégié, au détriment de la réputation de Sonic (qui adore ici jouer avec du papier toilette et flatuler dans son peignoir à l’hôtel). A propos de la VF de Sonic (Malik Benthalla): le comédien lui fait perdre énormément de crédibilité, et on se surprend plusieurs fois à oublier le personnage et apercevoir ce brave Malik derrière son micro, articulant soit trop, soit pas assez et ne poussant pas son jeu à fond. Dommage, puisque visuellement il reste sympathique à regarder (sans égaler les pokémon de Détective Pikachu).

Sonic

Fort heureusement, une fois Sonic repéré, le gouvernement fait appel au Dr Robotnik, interprété par Jim Carrey qui est l’unique argument pour voir le film. Celui-ci donne l’impression d’être totalement libre de faire ce qu’il veut et d’être en improvisation constante, conscient d’être dans un mauvais cartoon. Il en fait trop, et c’est tant mieux. Il donne tout pour son personnage, allant jusqu’à faire des clins d’œil à ses anciens rôles comme The Mask, et nous offre une magnifique scène de danse déjantée, qui nous montre que Jim Carrey est toujours prêt à tout pour nous faire rire.

Vite vu, vite oublié

Et c’est tout ce qu’il y a à sauver du film, alors qu’il avait beaucoup de potentiel. La technologie des anneaux téléporteurs aurait pu être exploitée autrement, et au lieu de nous faire visiter des endroits connus sur Terre, nous faire découvrir d’autres mondes issus du jeu, encore une occasion manquée. Le spectateur est mené d’un point A à un point B sans surprise (même les rebondissements dramatiques sont des pétards mouillés puisque le début du film nous montre déjà la fin du film et ne laisse aucun doute sur le sort du héros).

Sonic

Même les fans du jeu resteront sur leur faim (comme souvent avec les adaptations de jeu en film). Le film n’a plus grand chose à voir avec l’oeuvre originale et on déplore l’absence totale de tout ce qui faisait l’essence du jeu (les émeraudes, tous les personnages…) malgré la présence surprise au milieu du générique de certains personnages et de certains looks reconnaissables entre mille (et déjà dévoilés dans la bande-annonce), ou du thème du jeu retravaillé dans la bande-son. Même les thèmes et les messages du film sont réchauffés : la nécéssité d’une famille et des amis, une notion qui reste tout de même à revoir (surtout quand on ligote et séquestre un membre de sa famille, quelle rigolade !)

Finalement, Sonic le film est très rapide : aussi vite vu, aussi vite oublié ! Et malgré les annonces des scènes post-générique, on se demande vraiment si on en veut encore…Au moins, les enfants sont ravis, apparemment.

2 thoughts on “Sonic le film : SEGA, c’est plus si fort que ça”

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