C’est chargé de nombreux prix que le War Pony de Riley Keough et Gina Gammel arrive sur nos écrans.
War Pony est le premier long-métrage derrière la caméra de l’actrice Riley Keough, co-réalisatrice avec Gina Gammell. Coup d’essai, coup de maitre : le film a raflé le scalp de prix prestigieux en Festivals. Jugez du peu : vainqueur de la Caméra d’or au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard. Prix de la révélation et prix du jury au 48e Festival du cinéma américain de Deauville. Pas de doute : ce War Pony est sur le sentier du succès.
Bill (23 ans) et Matho (12 ans) vivent dans la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. Ils sont différents l’un de l’autre, mais ils ont pour point commun de devenir un jour des adultes…
Un Indien dans la ville
Nombreux sont les films dépeignant la jeunesse américaine à différentes époques. War Pony a le mérite de s’intéresser à des tribus totalement délaissées par nos sociétés occidentales. En témoignent les premières scènes qui nous plongent dans des quartiers délabrés jusqu’aux maisons, où les habitants s’entassent dans des conditions misérables.
Après une première partie du film où nous pourrions croire à une version édulcorée et délocalisée du cinéma de Larry Clark, Riley Keough et Gina Gammell décident de mettre en parallèle les parcours de deux jeunes hommes d’âge différent, l’un ayant 12 ans, et l’autre 23 ans.
Sans un sioux
Malgré cette différence d’âge, les deux personnages partagent plus de points communs que prévu. Mais surtout, ils appartiennent tous deux à une communauté soudée mais justement… injuste. Peu importe l’âge, personne n’a de traitement de faveur. Tous sont soumis aux règles dures de la vie, qu’elles soient liées à des parents violents, un passé difficile ou à l’abandon de l’état (absence de travail, peu d’aides financières, mépris des « blancs »…).
Le récit entremêlé d’un jeune homme de 23 ans et d’un jeune adolescent de 12 ans résonne d’autant plus au travers de ces difficultés.
Difficile de trouver sa place dans une société hostile à son égard quand la stabilité est presque impossible. War Pony montre avec beaucoup d’intelligence (malgré quelques longueurs sur les développements des deux personnages) les chemins incongrus empruntés par des habitants pourtant bercés par une philosophie culturelle et intérieure de paix et de bien-être.
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