Falling : Les confrontations familiales vues par Viggo Mortensen

Falling

Parmi les films qui s’offrent au spectateur en cette réouverture des salles, Falling de Viggo Mortensen apparait comme une brise de justesse et qui, non sans défauts, touche parfois une vérité cinématographique.

Viggo Mortensen est bien connu du public, mais tente encore de le surprendre du haut de ses 62 ans. S’il est un acteur grandiose ayant incarné le fameux Aragorn dans la trilogie du Seigneur des anneaux , de même que l’un des acteurs fétiches du réalisateur David Cronenberg, Mortensen ne s’était jamais aventuré derrière la caméra. Pour cette nouvelle aventure, l’acteur/réalisateur décide de faire un film monopolistique : Falling est un film réalisé, écrit, produit et dont le rôle principal est tenu par le principal intéressé. Impossible de ne pas faire reposer la réussite  – ou l’échec – du film sur l’homme aux multiples casquettes.

Falling

Un film classique et efficace

Avec ce premier film, Viggo Mortensen s’attaque à une histoire père-fils, dans laquelle il tient le rôle du fils, et où le père (Lance Henriksen) subit l’affreux souffle du temps. La décrépitude de la santé mentale du père, au centre du récit, tend à confronter la famille aux démons qui hantent la vie de ce dernier.

Avec une certaine ingéniosité, le film se remplit de flash-backs en empruntant la porte de la vision paternelle, que la maladie fait voyager entre les temporalités. Le spectateur découvre les liens qui unissent père, fils et fille – cette dernière étant incarnée par la trop rare Laura Linney -, et qui définissent le parcours de vie des personnages. Le récit semble donc quelque peu décousu et se concentre sur la mise en avant d’un portrait familial, qui semble assez classique.

Mais à l’écriture convenue

Si la réalisation semble toujours juste, ne tombant jamais dans les écueils habituels du drame familial misérabiliste, Mortensen n’apporte pas réellement sa patte artistique et se contente de mettre en avant des schémas déjà omniprésents dans notre société : le fils homosexuel qui se confronte au père homophobe réactionnaire, ou encore une maladie qui détruit les conventions de la bienséance. Si tout le film respire une vraie justesse dans son propos, il s’avère qu’il ne cesse de se répéter pour finalement devenir une simple suite de confrontations familiales sans structure scénaristique forte.

Par ailleurs, le père, pourtant le centre névralgique de tout le film, subit sans doute la pire écriture de tous les personnages du film. Cliché ambulant de la figure paternelle ancrée dans une autre époque, Mortensen le caractérise (involontairement ?) comme un vieux pervers obsédé par sa vie sexuelle passée. Il trouverait alors comme seule extase les réminiscences d’ébats avec ses précédentes compagnes. Rares sont finalement les moments où le spectateur peut s’attacher à la figure paternelle, si ce n’est par de brèves scènes dans lesquelles le père agit un tant soit peu comme un vrai parent. 

Falling CinéVerse

Falling marque donc une jolie entrée pour Viggo Mortensen dans le monde de la réalisation. Si le film est bourré de défauts, la sensibilité du réalisateur permet au film d’acquérir une certaine délicatesse qui lui permet de trouver un équilibre dans la mise en scène des relations familiales.

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