Yellowjackets, Drôle… : les séries qu’il ne fallait pas manquer en mars

Envie de varier les univers ? C’est exactement ce que propose cette sélection séries du mois de mars ! Avec Yellowjackets, la survie est de mise ; la série Drôle fait quant à elle très bien office d’anti-dépresseur, et enfin Upload saison 2, propose une illustration ultra-moderne de la technologie et de ses dérives. Qui a parlé de se déconnecter ? Personne ? Alors, c’est parti pour le binge-watching.

Yellowjackets (Canal +)

Le pitchUne équipe de football féminine échoue en terrain hostile suite à un crash d’avion. Elles n’ont dès lors, aucun moyen d’appeler une aide extérieure et doivent lutter ensemble pour survivre.

Jasmin Savoy Brown, Keeya King, Kevin Alves, Sophie Thatcher dans la série Yellowjackets
© Showtime

Pourquoi on regarde ? Parce que ça fait du bien de voir une série qui n’est pas niaise dans sa manière de représenter des adolescentes. Son succès sur Canal + en témoigne, Yellowjackets est parvenu à se créer une place de qualité sur la plateforme grâce à un scénario étonnant. Bien que les jeunes filles ne soient encore que des adolescentes à l’époque du crash d’avion, et qu’en toute logique elles devraient avoir le statut de « victime » attribué, c’est plus complexe que cela. Le récit ne joue pas sur l’empathie du spectateur, mais sur son adrénaline à voir ces jeunes femmes tout mettre en œuvre pour survivre. En nature hostile, elles sont des guerrières féroces, prêtes à apprivoiser le danger, plutôt qu’à le subir. Autre point qui fonctionne grandement, le mécanisme des liens que chacune entretient avec les autres. Dans un environnement où elles n’ont plus rien à perdre, des amitiés volent en éclat, des histoires d’amours se terminent dans le sang, d’autres naissent dans la violence.

Le récit se construit sur deux chronologies différentes. Celle du passé durant leur accident, et celle du présent où chacune sont devenues des femmes, une vingtaine d’années plus tard. Le casting est brillant et crédible, et vingt ans plus tard, aucune n’a véritablement guéri de ses blessures. Notre manière d’observer les (anti)héroïnes, de les questionner, est particulièrement curieuse. Sont-elles innocentes ou dangereuses dans ce monde ? Un peu des deux, sans aucun doute. Cette série est immanquable, car elle s’empare à merveille des stéréotypes connus (des lycéennes en détresse, des émois contrariés, des traumatismes secrets…) pour les tordre dans tous les sens et nous priver de réponses faciles.

Drôle (Netflix)

Le pitchDes jeunes stand-uppeurs essaient de se créer une place dans le milieu. Tout commence pour eux au Drôle Comedy Club.

Mariama Gueye, Younès Boucif dans Drôle de Fanny Herrero
© Netflix

Pourquoi on regardeParce que c’est drôle ? D’accord, la vanne était un peu facile. Plus sérieusement, la série trouve un juste milieu entre l’humour (qui n’est honnêtement pas le point le plus fort) et l’amour de ses personnages. Ce n’est pas les sketchs qui comptent, c’est tout ce qu’il se passe en coulisses. Comment une blague se construit ? Quelles sont les répercussions sur les proches ? Qu’est-ce que ça fait de connaître subitement le succès ou au contraire, de le perdre ? Et surtout : comment tirer de ses douleurs personnelles, une vraie lumière ? La scénariste de Dix pour Cent, Fanny Herrero, écrit ses héros avec tout ce qu’ils ont de plus réel. Leurs sentiments et leurs désirs. Le regard envers eux est toujours bienveillant, et c’est grâce cette empathie, qu’à nos yeux, ils paraissent très vite familiers. Un peu comme des amis de longue date avec qui on a envie de parler de nos petits malheurs quotidiens pour en rire, plutôt qu’en pleurer. C’est aussi une série pertinente sur le fait de ne pas se museler lorsque des mots doivent être dits. Eux, le font avec humour. Et ils le font bien !

Upload S02 (Prime Video

Le pitchNathan, coincé dans l’Upload, cherche à retrouver Nora, la femme dont il est amoureux.

Robbie Ammel dans The Upload
© Prime Video

Pourquoi on regarde ? Parce que c’est résolument moderne et créatif. Upload est un peu la série prototype par excellence, sur le monde de la technologie et ses dérives. Grâce à l’upload : la vie après la mort est possible simplement avec des bases de données et des sauvegardes informatiques : c’est ainsi que la conscience du personnage principal, Nathan, a pu être envoyée dans un système contrôlé par Nora, qui travaille pour cette technologie. Nathan est un personnage qui, avant sa mort, n’avait pas conscience qu’il menait une vie parfaitement superficielle. Une fois mort, il réalise que ses choix de vies ne répondent pas à ses réelles envies : puisque mener une vie superficielle, entraîne forcément des relations superficielles.

Cette saison 2 continue d’explorer, par le prisme de la science-fiction futuriste, la question de l’identité, du rôle qu’on peut peut jouer dans sa propre vie – et celle d’autrui -, la question également du rapport à la vie privée : qu’est-ce qu’il se passe quand l’informatique nous contrôle plus que nous la contrôlons ? Bien que l’univers soit extrêmement poussé de toutes ces réflexions, l’humour rend le ton léger et addictif. La technologie est tellement envahissante pour les personnages que ça en devient absurde et hilarant. Le second degré du spectacle – qui sait tout de même garder une trame sérieuse – est efficace pour passer un excellent moment !

La série rattrapage du mois de février 

Inventing Anna (Netflix)

Le pitch : La nouvelle série de Shonda Rimes (Grey’s Anatomy, Scandal…) s’attaque à l’un des procès les plus tapageurs de cette décennie : celui d’Anna Delvey (ou plutôt Anna Sorokin, de son vrai nom), une jeune femme d’une vingtaine d’années parvenue à duper et à soutirer de l’argent aux plus riches hommes d’affaires New-Yorkais.

Julia Garner dans la série Inventing Anna
© Netflix

Pourquoi on regarde ? Pour apprendre à devenir une aussi bonne escroc et conquérir l’élite new-yorkaise… évidemment ! Anna Delvey, incarnée par l’étonnante Julia Garner (Ozark) est un personnage dont la détermination est sans bornes. Beaucoup d’adjectifs peuvent la qualifier : capricieuse, arnaqueuse, intelligente, diva, manipulatrice, effrontée… Pour découvrir toute son histoire, nous suivons son procès du point de vue de la journaliste Vivian (Anna Chlumsky) et de son avocat, Todd (Arian Moayed). Tous les deux sont fascinés par cette jeune-fille qui, partie de rien, a voulu bâtir son empire. Il est intéressant de voir les rouages du milieu secret des élites, qu’Anna a finalement réussi à pénétrer. Plus les épisodes défilent, plus ses stratégies – et ses faiblesses – se dévoilent sous nos yeux. Admiration ou mépris, c’est au spectateur qu’il convient de décider ce qu’il retire de cette folle histoire. La question du point de vue est ici extrêmement pertinente, car il n’est jamais le même, d’un épisode à l’autre.

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