Sentinelle de Benamozig et Caviglioli : Ceci est une descente de police

Sentinelle Jonathan Cohen

C’est la comédie de cette rentrée ! Sentinelle, réalisé par Hugo Benamozig et David Caviglioli, est un voyage complètement fou sur l’île de la Réunion à la rencontre de François Sentinelle, flic mais aussi mélomane.

Avec leur premier film Terrible Jungle (2020), les deux amis Hugo Benamozig et David Caviglioli avaient séduit d’entrée. Un rythme comique franchement efficace, des personnages et des situations relativement bien écrits: cette première co-réalisation fut un bon divertissement en cette période morose. Trois années ont passé et voilà les deux scénaristes de retour sur le petit écran avec Sentinelle, disponible le 9 septembre sur Prime Video. Ils retrouvent Jonathan Cohen, déjà présent en flic introverti sur Terrible Jungle, dans un rôle écrit pour lui. Un flingue dans une main, un micro dans l’autre: Sentinelle, enchanté. 

“François Sentinelle mène une double vie. Le jour, il est le flic le plus médiatique de l’Île de la Réunion, connu pour ses méthodes musclées et ses chemises à fleur, poursuivant les criminels à bord de son célèbre defender jaune. Mais hors des heures de service (et bien souvent pendant), Sentinelle a un autre métier : chanteur de charme”

Sentinelle
©Prime Video

“Woop-woop, that’s the sound of da police”

Sentinelle démarre au quart de tour. Plongé au cœur d’une course poursuite à bord de son 4×4 jaune, on découvre ce personnage haut en couleurs avec sa chemise hawaïenne assortie à son mulet blond, façon Miami Vice. François Sentinelle est un subtil mélange entre les différents rôles iconiques de Jonathan Cohen : le phrasé de Marc dans les séries La Flamme/Le Flambeau, l’énergie de Raspailles dans Terrible Jungle et surtout l’amour de la chanson comme F*cking Fred, personnage créé de toute pièce lors d’un concert d’Orelsan. Le décor est posé, les rires sont déjà nombreux. 

Durant la première demi-heure, c’est l’inattendu qui fonctionne à merveille. Entre l’entrée de Ramzy Bedia en producteur bien louche ou celle d’Emmanuelle Bercot dans l’un des rôles les plus loufoques de sa filmographie, les personnages et leurs interprètes sont captivants. Le duo Jonathan Cohen-Raphaël Quenard est attachant dans ses contradictions et ses oppositions. Le montage illumine des dialogues parfois sortis de nulle part, mais d’une drôlerie maîtrisée. Seulement, il y a un hic : l’humour est là… mais qu’en est-il de l’histoire ? 

Cellule de dégrisement

Ce nouveau scénario des amis Benamozig et Caviglioli contient les mêmes problèmes que leur précédent Terrible Jungle. L’écriture des séquences comiques est faite avec beaucoup d’intelligence dans le rythme, sur le plateau et au montage. Les dialogues sont assumés et poussent l’absurde au maximum. Oui, mais voilà : il faut aussi savoir écrire et tenir une histoire de A à Z.

Le souci majeur de Sentinelle, c’est ce moment de flottement d’une bonne demi-heure où cet humour, carburant du film, est mis de côté au profit d’un récit à l’intérêt parfois discutable. Un creux où le rire se fait soudainement absent, et au dénouement bien trop long. Jonathan Cohen sauve les dix dernières minutes en tenant magistralement son personnage jusqu’au générique, mais on reste sur notre faim. 

Sentinelle avec Jonathan Cohen
©Prime Video

Sentinelle reste malgré tout une franche partie de rigolade grâce à son casting réussi mais il aurait gagné à mieux répartir ses moments de drôleries pour garder un rythme plus équilibré. “Est-ce que tu regrettes ?” Un peu, malheureusement. 

Sentinelle est disponible en streaming sur Prime Video le 8 septembre

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