Peacemaker saison 2 de James Gunn : Multiverse of Sadness

Le mois dernier, James Gunn posait la première pierre de son nouvel univers DC avec son Superman. Avec la saison 2 de Peacemaker, il a la lourde tâche de raccrocher les wagons avec le vieil univers perdu. Alors, simple saison de transition ou réelle plus value à cet univers naissant ? Tentative de réponse à partir des 5 premiers épisodes. 

3 ans après la première saison qui nous avait fait rire et nous attacher à l’équipe des 11th Street Kids, Peacemaker revient pour une seconde saison très attendue. Rassurez-vous, le changement d’univers ne fait pas perdre de vue à James Gunn le plus important: ses personnages.

« Peacemaker (John Cena) découvre une réalité alternative dans laquelle la vie semble enfin correspondre à ses rêves les plus profonds. Mais cette découverte le confronte aussi à son passé traumatique, l’obligeant à reprendre le contrôle de son avenir. »

@warnerbros

Multiverse oui, Fan service non

Le concept de multiverse gangrène les productions super-héroïques depuis maintenant quelques années. Et bien que l’optique vertigineuse de pouvoir créer des histoires aux possibilités infinies soit alléchante sur le papier, les studios ne semblent l’utiliser que pour faire du fan service facile et gras – hormis quelques rares exceptions.

James Gunn ne tombe cependant pas dans cette facilité. Dès le le premier épisode, il balaye en quelques minutes les potentielles questions sur la cohérence de son nouvel univers et s’attelle à utiliser le multivers de manière bien plus pertinente. En effet, il décide de faire pénétrer son protagoniste dans une réalité “parfaite” où ses erreurs n’ont pas eu lieu et où n’est pas victime de ses traumatismes. Celle-ci devient alors un rêve éveillé qui renvoie Peacemaker/Christopher Smith à ses propres échecs, le forçant à reconsidérer tous ses choix.

Peacemaker est mort, Vive Christopher Smith

La première saison de la série se donnait le plaisir de déconstruire Peacemaker afin de nous présenter Christopher Smith, traumatisé par la mort de son frère et son père abusif. A travers son équipe, il évoluait en quelqu’un de plus altruiste et confiant des autres. Fort de cette évolution, Gunn plonge plus profondément dans la psyché de son protagoniste, proposant une saison plus introvertie, plus solennelle qui privilégie le dialogue à l’action (Même si les scènes d’action restent des délices de mise en scène et de chorégraphies.)

Il est d’ailleurs intéressant de noter tous ces changements dans le nouveau générique. Si le concept d’une séquence dansée absurde est resté, c’est les changements entre les deux qui montre l’évolution de Chris. Il n’est plus en costume durant la totalité des épisodes. Il n’est plus au centre du jeu, mais plus en retrait. La chorégraphie s’attarde davantage sur le duo romantique qu’il forme avec Harcourt (Jennifer Holland)

Le choix même de la chanson (Oh Lord de Foxy Shazam) renvoie à l’intrigue de cette saison. Le refrain scandant “There is always a wrong to your right” (Il y a toujours un mal à votre bon) renvoie évidemment à la réalité parfaite qui hante Chris, se croyant la pire version de lui même.

Peacemaker cinéverse
@warnerbros

Ces 5 premiers épisodes nous rassurent donc sur la direction de la série. La saison 2 de Peacemaker se présente comme une saison aussi drôle que touchante, centrée sur les traumatismes et les erreurs d’un anti-héros imparfait. Les fans de la première heure ne seront pas déçus.

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