Véritable pionnière du football féminin en France, Marinette Pichon et son parcours singulier ont droit à leur biopic réalisé par Virginie Verrier.
Dans le rôle principal de Marinette, Garance Marillier mouille le maillot mais ce match de 95 minutes est malheureusement loin d’être captivant. Un film avec le souhait d’en dire beaucoup mais qui, finalement, dribble en permanence dans des zones trop inexploitées.
« Née en 1975, Marinette Pichon est l’une des plus grandes stars mondiales de la discipline. Détectée à l’âge de 5 ans, elle deviendra la première joueuse française à faire carrière aux États-Unis (hommes/femmes confondus) et la recordwoman du nombre de buts et de sélections en équipe de France (hommes/femmes confondus). De son enfance, ravagée par un père violent et alcoolique, jusqu’au rêve américain (elle fut sacrée meilleure joueuse et meilleure buteuse de la prestigieuse ligue US en 2002 et 2003 et MVP en 2003) en passant par son parcours en équipe de France, portrait d’une gamine issue d’un milieu ouvrier que rien ne prédestinait à ce parcours hors norme. »
Joue-la comme Marinette
En matière de productions sur le monde du football, le cinéma français est plutôt discret et décevant ces dernières années. Entre Les Seigneurs (2012) et Comme des garçons (2018), difficile de dire que la France est championne du monde de football au cinéma et Marinette ne nous permet pas de soulever quelconque trophée.
Le récit part à une vitesse folle. Tout va très, voire trop, vite et ce malgré des marqueurs de temps multiples et intempestifs. Le seul qui brille dès ses premières répliques, c’est Fred Testot. Quelle joie de le voir à nouveau dans un rôle dramatique après son excellente composition dans Je verrai toujours vos visages, de Jeanne Herry. Mais le film ne décolle pas et reste très en surface. Parfois, le montage est même surprenant avec des choix incohérents, comme le tout premier match en équipe de France de Marinette dont on ne voit que la sortie du tunnel. Pour un moment charnière de sa carrière, c’est quelque peu léger et décevant. Garance Marillier enfile le bleu de travail avec un excellent travail sur les chorégraphies footballistiques, mais ça ne suffit pas. On monte dans le bus, certes, mais pas sûr qu’on en descende.
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French “touche”
Marinette quitte la France pour partir jouer aux États-Unis. Le film se perd alors pour n’être qu’un enchaînement de séquences bien trop lisses (et mal jouées la plupart du temps) sur des thèmes pourtant importants comme l’homophobie dans le football, le féminisme, les problèmes de la Fédération Française de Football ou encore les violences conjugales. Marinette prend doucement des allures de téléfilm et les personnages sonnent de plus en plus faux. Seules quelques séquences de matchs sauvent une réalisation elle aussi bien trop classique pour une vie/carrière comme celle de Marinette Pichon. Coup de sifflet final : Virginie Verrier ne repart pas avec les trois points de la victoire.
Marinette Pichon aurait mérité un film à la hauteur de sa carrière : héroïque, électrique et mouvementée. À la place, ce biopic ressemble presque à une petite balade de santé ou une simple promenade à la “Clairefontaine”.