Non d’un Psykokwak ! Nintendo continue ses projets cinématographiques. Après sa collaboration avec Illumination pour Super Mario Bros, le studio continue dans sa lancée en proposant une collaboration avec Netflix une série d’animation dans l’univers de Pokemon : La Réceptionniste Pokemon. En ligne dès le 28 décembre.
Pour bien finir l’année, La Réceptionniste Pokemon va vous mettre de la chaleur au fond de votre coeur et voici 5 bonnes raisons de vous laisser tenter.
“Voici l’histoire de Haru, la nouvelle réceptionniste d’un hôtel pour Pokémon situé sur une île ensoleillée. Alors qu’elle tente, avec ses collègues, de répondre aux attentes des différents Pokémon qui séjournent dans l’établissement, Haru va progressivement à la rencontre d’elle-même.”
1. L’animation et le stop motion
On connaissait Pokemon dans son format d’animation en 2D, une animation classique qui a quand même drastiquement évoluée depuis la sortie de l’animé en 1999 en France. Cependant, ici c’est une prise de risque créative de la part de Nintendo qui a décidé d’utiliser le procédé de stop motion.
Après Henry Sellick, Tim Burton ou encore récemment Guillermo Del Toro, c’est Nintendo qui décide d’utiliser cette technique d’animation en se rapprochant plus de ce que peut faire des films comme Cro Man (2018) de Nick Park par exemple.
Pouvant déstabiliser au début, cette richesse de l’animation donne finalement un charme à la série avec des couleurs attrayantes donnant envie d’une seule chose : partir en vacances au soleil.
2. Où est Charlie ?
En ce qui concerne les décors, et même les tenues des personnages, l’esthétique est réussie : le fait que tout a été créé naturellement donne une valeur ajoutée supplémentaire à ce que l’on regarde.
Un aspect plaisant de la série, est de chercher (puis de trouver) dans le plan tel ou tel Pokemon qui est caché. La série va ainsi jouer sur la nostalgie, en mettant en avant des Pokemon cultes comme Pikachu, Magicarpe, Roucool.
Mais on peut également penser aux détails dans la peinture des infrastructures ; ou d’objets mis en arrière plan (comme une théière, des assiettes ou même des rideaux dans le thème de la licence). Tous ces easters eggs montrent un travail minutieux pour respecter l’ambiance de cette célèbre franchise.
3- De grands noms de la musique et du doublage
La chanson du générique est signée Mariya Takeuchi avec son titre “Have a good Time Here”. Cette chanteuse et compositrice japonaise, ayant vendu plus de seize millions de disques, est un grand nom pour l’interprétation de ce générique. Sa mélodie est tout aussi charmante et solaire que la série.
Pour le doublage, le personnage de Haru est doublé en anglais par Karen Fukuhara (qui a notamment joué dans The Boys, Bullet Train et qui a également prêté sa voix dans le nouveau Ghibli Le Garçon et Le Héron).
En France, c’est Julie Dieu qui prête sa voix à l’héroïne. C’est d’ailleurs pour beaucoup d’entre eux des doubleurs… belges, qui ont déjà travaillé en tant que doubleur dans des films d’animation Pokemon. On peut par exemple citer Fabienne Loriaux qui joue le personnage de Watanabé dans La Réceptionniste Pokemon et qui doublait notamment le personnage de Delia (la mère de Sacha du Bourg-Palette) dans certains films de la franchise. Ou encore Jean-Marc Delhausse, connu pour être la voix du Professeur Chen dans plusieurs films.
En d’autres termes, on sent la confiance et la volonté de continuité de la part de Netflix et de Nintendo en recrutant au doublage, des comédiens déjà familiers de l’univers.
4- Un scénario classique mais frustrant
L’histoire nous présente Haru qui vient travailler dans un hôtel sur une île en tant que concierge pour aider les clients (ici les Pokemon) dans leurs besoins. In fine, ceci permettra à Haru de trouver sa voie.
Ce scénario pourrait être rapproché d’ailleurs du film Le Grand Magasin de Yoshimi Itazu sorti récemment : dans les deux cas, le scénario parle d’un concierge qui souhaite aider les clients (des animaux dans un magasin pour l’un face à des Pokemon dans un hôtel pour l’autre). Si vous avez apprécié Le Grand Magasin, La Réceptionniste Pokemon pourra donc vous charmer.
Cependant, l’arc scénaristique global reste assez frustrant. Avec ses 4 épisodes d’une durée d’environ 15 minutes, c’est une heure de série à peine, qui nous laisse sur notre faim. Ainsi, on n’a pas le temps de véritablement s’imprégner de l’univers et de son animation que la série est déjà terminée.
Au vu de ce concept illimité où chaque épisode est indépendant l’un de l’autre, on peut espérer une seconde saison avec plus d’enjeux scénaristiques, plus de diversité dans les Pokemons et dans les paysages par exemple.
5. Le double N : Netflix et Nintendo, une collaboration intéressante
Cette collaboration entre Netflix (diffuseur n°1 dans le monde) et Nintendo (l’un des plus grands studios de jeux vidéo) est une stratégie payante pour essayer de s’attaquer à la toute puissante galaxie Disney sur les films d’animation.
En termes de marketing, La Réceptionniste Pokemon (dont le design des Pokemon en stop motion ressemble presque à des jouets) permettra de vendre dans quelques mois du merchandising de la licence. Il ne serait pas étonnant de voir des figurines, des jouets de Haru et des autres protagonistes par exemple.
De plus, Netflix s’est lancé dans le développement de jeux-vidéos mobiles (en 2024, on pourra par exemple retrouver du Sonic, un jeu dans l’univers de La Casa de Papel.) On peut imaginer un nouveau partenariat entre Netflix et Nintendo dans la création d’un jeu mobile Pokemon. Cette collaboration dont on peut imaginer du merchandising et des concepts du jeux-mobiles pourrait ainsi faire de l’ombre à Disney.
La Réceptionniste Pokemon reste un bon moment en cette fin d’année, où cette collaboration entre Netflix et Nintendo pourrait donner quelque chose d’encore plus grand dans quelques années. La prise de risque créative a payé avec cette animation douce en stop motion. On pourra quand même s’interroger sur la cible réelle de cette série : les fans historiques ou les jeunes enfants ?