Absurde, cynique et étrangement british, la comédie King of the Belgians a de quoi faire passer un agréable moment à son spectateur. Réalisé par Peter Brosens et Jessica Woodworth, ce film sorti en 2017 a d’abord été présenté en 2016 au prestigieux Festival International du film de Venise.
King of the Belgians : Alors en voyage diplomatique en Turquie, le Roi des Belges Nicolas III apprend que la Wallonie (région de la Belgique) a pris son indépendance. Souhaitant retourner au plus vite retourner dans son pays, le Roi et son équipe font malheureusement face à l’absence de vols en direction de la Belgique, due à des éruptions solaires.
Un récit initiatique
Pour résoudre ce problème scénaristique digne d’un excellent nanar, l’équipe du Roi décide de se lancer dans un gigantesque road-trip européen afin de retrouver leur doux pays. À la manière de nombreuses comédies traitant d’un thème similaire, King of the Belgians apparait donc comme une sorte de récit initiatique dont l’objectif est finalement l’émancipation du Roi.
Pour autant, et le spectateur s’en doutait, le réel intérêt du film tient dans son absurdité et ses situations ridicules. Entre rencontres improbables, événements frôlant l’incident diplomatique (ou l’atteignant complètement) ou les nombreuses moqueries envers les Belges, rien n’arrête réellement le rythme comique du film. Pour autant, il reste constamment dans la retenue, et prend donc un ton très anglais. Le type d’humour qui va intrinsèquement avec est donc à la fois bien plus raffiné que ce dont le spectateur français a l’habitude, mais il est ainsi plus difficile d’approche de par son cynisme quasi-constant.
L’humour belge
L’humour arrive donc à donner tout un charme à King of the Belgians, permettant ainsi de compenser avec le reste. Il manque clairement une patte artistique plus prononcée, trop souvent mise de côté dans les comédies. Restant très honnête dans sa qualité en tant que film comique, il répète finalement les mêmes erreurs que la plupart des films du genre.
Malgré de vrais instants drôles, le film tente de jouer la carte émotionnelle pour ajouter un semblant de profondeur au film, volonté quelque peu regrettable quand continuer dans l’absurdité du début aurait simplement suffi à faire rire le spectateur, restant finalement le seul vrai objectif d’une comédie. Le dépaysement reste tout de même de mise, dans un paysage cinématographique peuplé de comédies françaises vulgaires et stigmatisantes, et de comédies américaines souvent trop frontales.
King of the Belgians nécessite donc un second degré bien développé mais possède indubitablement un vrai talent d’écriture, compensant avec les lacunes d’une mise en scène impersonnelle et l’utilisation de poncifs scénaristiques. Son côté nanardesque le sert totalement et a de quoi faire le grand plaisir du spectateur.
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