L’Île rouge de Robin Campillo : Souvenirs, souvenirs…

Ile rouge robin campillo

Six ans après 120 battements par minute, Robin Campillo est de retour derrière la caméra avec L’Île rouge, une escapade ensoleillée dans ses souvenirs d’enfance à Madagascar. 

L’Île Rouge est une plongée dans la fin de l’ère coloniale française sur l’île malgache à travers les yeux d’un enfant qui saisit toute la vérité. Un voyage brillamment mis en scène mais dont le récit ne décolle jamais véritablement. 

« Début des années 70, sur une base de l’armée française à Madagascar, les militaires et leurs familles vivent les dernières illusions du colonialisme. »

©Memento Distribution

L’île aux enfants

La quatrième réalisation de Robin Campillo surprend d’entrée. Fantômette, une justicière de romans pour enfants, crève l’écran dans une vision entre le rêve et le théâtre intelligemment filmée avec un jeu très intéressant sur la focale. Cette Fantômette n’est autre que la représentation enfantine de la colonisation et revient quelques fois replonger le spectateur en enfance.

Puis, Madagascar apparaît : sa terre rouge, ses animaux sauvages… et ces français. Nadia Tereszckiewicz et Quim Gutiérrez sont les parents du jeune Thomas (Charly Vauselle), détaché et à l’écart de la réalité qui s’impose à lui. Un couple qui fonctionne extrêmement bien à l’écran avec une figure maternelle almodovarienne sublimée en permanence. Le père, militaire et fréquemment absent, est à l’origine des maux de cette famille qui se fracture peu à peu. 

Les mâles du pays

Les figures masculines se laissent peu à peu enchanter par les charmes d’une l’île qui se libère doucement. Que ce soit sur le plan amoureux ou familial, chaque protagoniste tente de s’accrocher à une utopie déjà envolée, parachutée dans les airs.

Il est important de souligner quelques dialogues bien pensés mais le récit perd progressivement en matière. La relation “amoureuse” entre un militaire français et une malgache n’a, finalement, que très peu d’intérêt, après une première heure efficace autour du regard d’un enfant sur le monde des adultes. La révolte finale nous laisse donc quelque peu sur notre faim, malgré un dernier plan rempli de symboles. 

©Memento Distribution

L’Île rouge est une douce carte postale sur l’enfance à l’étranger, mais qui se perd dans le pathos sentimental. Les souvenirs de Robin Campillo à Madagascar n’ont in fine qu’une morale : la vérité sort toujours de la bouche des enfants.  

Laisser un commentaire