Heavy : Marre de la drogue

Heavy Jouri Smit CinéVerse

Entre un téléfilm TF1 et un drame banal, Heavy est un film qui ne réinvente rien, surtout dans le traitement du milieu de la drogue surexploité par le cinéma américain et de manière générale.

Le réalisateur Jouri Smit a présenté son film Heavy lors de la 45e édition du Festival de Deauville en compagnie de l’actrice “Nouvel Hollywood” : Sophie Turner. Ce qu’on peut dire, c’est qu’il faut arrêter de prendre de la drogue mais surtout arrêter de la caser au centre d’un récit encore et encore comme si quelques petites modifications pouvaient apporter une touche d’originalité.

L’introduction impose directement le ton qui sera employé pendant tout le film, l’overdose du personnage principal est présentée visuellement mais également par la voix-off qui ouvre le film en affirmant que la fin ne sera pas positive et qu’il n’y aura pas de happy ending. Un choix de chapitrage qui semble au départ encadrer un récit, mais qui se transforme vite en calvaire en alourdissant la narration : nous savons dès le début du film ce qu’il va se passer à la fin du deuxième chapitre. Si le début du film fait preuve d’intellectualisation vis à vis de la drogue et de ses méfaits, il prouve rapidement, lors d’une longue discussion avec une psychologue, qu’elle est dépassée.

On reproche au film son manque de subtilité. Visuellement, les néons sont abondants et permettent de montrer que leur réalité est différente de la notre, les drogués ne perçoivent pas les choses de la même manière que nous. Cette persistance d’insérer des filtres colorés (souvent bleu ou rouge) devient lassante et nous plonge dans un cercle fermé qui a pour boucle centrale le chapitre 2. Le drame devient un thriller, et le mélange de genre (qui peut paraître osé) ne colle pas du tout, on ne peut même pas saluer la tentative.

Le personnage incarné par Sophie Turner, présent surtout lors de ce chapitre, est un personnage fonction poussé à l’extrême : elle ne sert qu’à interrompre les faits racontés par son petit-ami et mettre en avant ce choix de mise en scène. Lorsque l’acte se termine, nous sommes heureux, mais lorsque le dernier commence, il n’en finit plus. Le choix de casting est désastreux et l’acteur principal sur-joue au point de nous faire rire (alors que ce n’est pas le but). La tension est proche de 0, les intérêts que nous avons pour la vie du personnage sont inexistants.

Heavy est un film qui pèse lourd, 1h30 semblent durer 3 heures et nous sommes plongés dans ce labyrinthe de la médiocrité où la sortie reste introuvable. Il est intéressant pour le festival d’avoir invité Sophie Turner, mais à quel prix… ?

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