Heartstopper, Severance… : les séries qu’il ne fallait pas manquer en avril

Avec Heartstopper, votre cœur promet de devenir aussi mou qu’un chamallow et vous n’aurez plus que de l’amour plein la tête ; Les 7 vies de Léa vous propose en revanche, un retour dans les années 90 pour résoudre un meurtre… et tout se complique, là encore, dès lors que les sentiments s’en mêlent. Une chose est sûre : vous n’allez pas garder les pieds sur Terre bien longtemps devant cette sélection du mois d’avril !

Heartstopper (Netflix)

Le pitch : Charlie et Nick vivent une amitié un peu extraordinaire. Nick (Kit Connor) est différent des autres rugbyman de son équipe, il est prévenant, doux, attentionné… il ne juge personne. Il a tout ce qu’il faut pour faire fondre le petit cœur tendre de Charlie (Joe Locke). Oui mais… Nick est hétéro. Enfin, c’est ce que pense Charlie…

Les deux acteurs principaux de la série Heartstopper
© Netflix

Pourquoi on regarde ? Parce que si vous aviez oublié que votre cœur pouvait battre très fort dans votre poitrine, ce spectacle tout en douceur vous en fera reprendre conscience. Adapté des romans graphiques de Alice Oseman, cette histoire est remplie d’une tendresse infinie. Pas de dramas inutiles, surtout de l’amour (sain !) et de la compréhension de soi-même. Nick est de plus un garçon qui fait son coming-out bisexuel, une représentation suffisamment rare pour être soulignée. · Laura Fritsch

Les 7 vies de Léa (Netflix)

Le pitch : Léa est une adolescente presque ordinaire ; mal dans sa peau, mal dans sa vie… et pourtant, elle va en vivre sept. En l’espace d’une semaine, Léa revit le passé de ses parents, trente ans plus tôt, en se réveillant chaque matin dans un nouveau corps. Elle découvre Ismaël, leur ancien ami. Problème ? Il est décédé, il y a trente ans. Et Léa est prête à tout pour le sauver en changeant le passé. Surtout qu’elle en est tombée amoureuse…

Raika Hazanavicius dans Les 7 vies de Léa
© Netflix

Pourquoi on regarde ? Parce qu’une série française qui aborde la thématique du voyage dans le temps, ça ne se refuse pas. Le casting est de qualité, on retrouve l’un des acteurs de Skam France (Khalil Ben Gharbia) et Théo Fernandez, héros de la série Stalk sur France TV. L’héroïne du spectacle, Léa, est quant à elle incarnée par la jeune Raïka Hazanavicius. Son jeu est sensible et juste ; à la fois rebelle et en colère, son personnage doit apprendre à aimer la vie avec ses fêlures. Les thèmes traités sont importants : le pardon, le deuil, la dépression… tout ça dans une ambiance ensoleillée, douce-amère, et nostalgique. A ne pas manquer, cette série est une réussite sans grandes fausses notes. · L.F.

Severance (Apple TV+)

Le pitch : Mark Scout (Adam Scott) est un employé de Lumon Industries, chef d’une section où les employés ont eu recours à une opération chirurgicale permettant de séparer les souvenirs de leur vie professionnelle et ceux de leur vie personnelle. Une expérience remise en cause dès lors que Mark sera empêtré dans une enquête mystérieuse, destinée à découvrir la vérité sur les agissements de Lumon…

John Turturro, Zack Cherry, Britt Lower et Adam Scott dans Severance
© Apple TV+

Pourquoi on regarde Parce que Severance est le parfait mélange entre la noirceur d’un bon épisode de Black Mirror et la drôlerie d’un épisode de The Office. Écrite et (presque) entièrement réalisée par Ben Stiller – qui déjà, nous étonnait avec la mini-série Escape at Dannemora, sortie en 2018 –, la série cultive un savoureux mystère anxiogène, que l’épisode final, pourtant riche en tension et révélations, n’éclaircit que trop peu. Inutile de préciser que la deuxième saison est attendue avec impatience… Le petit plus : son casting de dingue, qui compte, entre autres acteur·ices de talent, le mésestimé Adam Scott (Parks and Recreation) et les légendaires Patricia Arquette, John Turturro et Christopher Walken. · Sarah Jeanjeau 

La série rattrapage du mois de mars 

Yellowjackets (Canal +)

Le pitchUne équipe de football féminine échoue en terrain hostile suite à un crash d’avion. Elles n’ont dès lors, aucun moyen d’appeler une aide extérieure et doivent lutter ensemble pour survivre.

Jasmin Savoy Brown, Keeya King, Kevin Alves, Sophie Thatcher dans la série Yellowjackets
© Showtime

Pourquoi on regarde ? Parce que ça fait du bien de voir une série qui n’est pas niaise dans sa manière de représenter des adolescentes. Son succès sur Canal + en témoigne, Yellowjackets est parvenu à se créer une place de qualité sur la plateforme grâce à un scénario étonnant. Bien que les jeunes filles ne soient encore que des adolescentes à l’époque du crash d’avion, et qu’en toute logique elles devraient avoir le statut de “victime” attribué, c’est plus complexe que cela. Le récit ne joue pas sur l’empathie du spectateur, mais sur son adrénaline à voir ces jeunes femmes tout mettre en œuvre pour survivre. En nature hostile, elles sont des guerrières féroces, prêtes à apprivoiser le danger, plutôt qu’à le subir. Autre point qui fonctionne grandement, le mécanisme des liens que chacune entretient avec les autres. Dans un environnement où elles n’ont plus rien à perdre, des amitiés volent en éclat, des histoires d’amours se terminent dans le sang, d’autres naissent dans la violence.

Le récit se construit sur deux chronologies différentes. Celle du passé durant leur accident, et celle du présent où chacune sont devenues des femmes, une vingtaine d’années plus tard. Le casting est brillant et crédible, et vingt ans plus tard, aucune n’a véritablement guéri de ses blessures. Notre manière d’observer les (anti)héroïnes, de les questionner, est particulièrement curieuse. Sont-elles innocentes ou dangereuses dans ce monde ? Un peu des deux, sans aucun doute. Cette série est immanquable, car elle s’empare à merveille des stéréotypes connus (des lycéennes en détresse, des émois contrariés, des traumatismes secrets…) pour les tordre dans tous les sens et nous priver de réponses faciles. · L.F.

Laisser un commentaire