Alice de Krystin Ver Linden : Au pays des esclaves

Keke palmer in Alice

Vous souvenez-vous du très mauvais Antebellum ? Le film nous plongeait à l’époque de l’esclavage et abusait de son aspect innovant pour aller dans tous les sens. Plus direct et moins foutraque, Krystin Ver Linden développe dans Alice des thèmes similaires mais en proposant un scénario plus consistant, autant pour les spectateurs que pour les personnages (et sans aller dans l’horreur !)

Alice est esclave dans une plantation de Géorgie. Lorsqu’elle s’en échappe, elle découvre un tout nouveau monde qui s’ouvre à elle.

Tout est vrai (sauf ce qui est faux)

“Basé sur une histoire vraie”, lit-on sur le carton d’introduction du film. “Sans blague !” lui répondrait-on, en observant une première partie de film tout à fait classique en terme de film sur l’esclavage. Le scénario respecte presque tous les codes du genre : un mariage caché entre esclaves, un propriétaire abusif, une esclave violée, de la torture… Dramatique certes, mais rien d’étonnant jusque là. Mais Alice n’est pas le film qu’il sous-entend être. Il n’est en rien un énième film sur le sujet déjà si bien exploité par le cinéma (Twelve Years a Slave, Django Unchained, Le Majordome…).

Une jeune femme du nom de Mae Louise Walls Miller (Keke Palmer) s’échappe de sa plantation, et se rend compte qu’elle n’est plus à l’époque où elle pensait être, mais en 1973. Voici “l’histoire vraie” dont le film vantait les mérites dans son introduction, et voici le point de bascule qui fait passer le film dans une toute autre dimension. D’abord un thriller, cette bascule inattendue alterne brillamment entre drame et comédie pour nous plonger dans la vie d’une femme noire qui pensait être une esclave sans aucun droits et qui découvre un monde où la liberté est absolument partout. La mise en scène ainsi que le montage sont également radicalement différents d’une partie à l’autre.

Alice

Keke et la quête de soi

Comme un bébé qui apprend de nouvelles choses ou un enfant qui voyage pour la première fois, Alice prend conscience de l’histoire de son peuple et de l’évolution difficile du mouvement des droits civiques depuis l’époque de l’esclavage, tout en apprenant à vivre avec les codes de sa nouvelle époque (style vestimentaire, musique, nourriture…).

Alice devient alors une quête de soi qui ne se résume plus qu’à être libre, mais à rendre libre ceux qui ne le sont pas (comme les activistes de l’époque et encore aujourd’hui). Après Nope, Keke Palmer continue dans sa lancée avec un nouveau rôle engagé.

Alice, c’est la promesse d’un film différent de ce qu’on a l’habitude de voir. Loin d’être parfait, la surprise et le décalage entre les 2 parties suffisent à nous immerger.

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