Le réalisateur Kim Jin-Won réalise Warning : Do Not Play, son second film après The Butcher
Avec Warning Do Not Play, après The Butcher, Kim Jin-Won joue avec la mise en abyme pour évoquer la recherche de l’effroi.
Une réalisatrice de films d’horreur en devenir est à la recherche du sujet de son premier film. Quand un de ses amis lui apprend l’existence supposée d’un mystérieux film tourné par un fantôme, elle est immédiatement fascinée. Plongée dans ses recherches, elle commence à écrire son scénario, qui met en scène une réalisatrice sur les traces d’un étrange film secret réalisé par un fantôme. Mais, au fil de son enquête, les phénomènes étranges autour d’elle se multiplient. Bientôt, la frontière entre son film et sa vie réelle commence à s’estomper…
La K-Horror
La Corée et les pays de l’Asie ont une approche différente des Européens et des Américains de l’horreur, comme une volonté d’exprimer les peurs sociales et fantasmagoriques d’un pays. Souvent plus effrayants que les films tels que nous les connaissons, la Corée en a effrayé plus d’un avec des films comme The Strangers de Na Hong-jin, A Tale of Two Sisters de Kim Jee-woon, Dernier train pour Busan de Sang-ho Yeon…
Mais Warning : Do Not Play ne parvient pas à susciter autant de louanges de notre part, tout simplement parce qu’il n’aborde pas l’horreur d’un angle commun et marquant. Kim Jin-Won fait plus un film d’art qu’un film d’horreur classique (ce qui n’est pas impérativement négatif), mais là où cela devient problématique, c’est dans l’incompatibilité entre le récit et les séquences horrifiques, comme s’il ne parvenait jamais à être assez lucide pour donner l’impact qu’il y a dans chaque film d’horreur (aussi mauvais soit-il). Couplé à un film bien plus méta que ce qu’il peut paraître, il est la plupart du temps extrêmement confus.
Un thriller horrifique
Si les séquences horrifiques sont présentes en ouverture et dans le dernier acte, la majorité du film se déroule plutôt comme une enquête, un thriller qui ne cesse de s’aventurer dans le domaine du paranormal mais qui fonctionne mieux dans l’angoisse du thriller. Si le dernier acte est une pagaille absolue en terme de storytelling, le réalisateur laisse enfin sortir de son nid l’horreur pour nous plonger dans un enchainement intense.
Seo Ye-ji parvient tout de même à camper un personnage complexe, obsédé par sa volonté de réaliser un film effroyable et hanté par la longue route à entreprendre pour atteindre son objectif. Dans une scène, elle rencontre un groupe d’étudiants de cinéma ne jurant que par le nom de Christopher Nolan et discutant de la complexité narrative de ses films, on comprend la volonté du réalisateur Kim Jin-Won et la réalisatrice dans le film qu’ils ne désirent pas faire un film lambda et oubliable.
N’est pas Christopher Nolan celui qui le désire. Kim Jin-Won décide de faire de ce film d’art un film qui ne sait jamais choisir son genre, tombant dans l’oubli immédiatement après le visionnage, à contrario des spectateurs qui sortent apeurés lors de l’ouverture ou qui applaudissent à la fin. Une mise en abyme qui échoue.
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