Wake Up Dead Man de Rian Johnson : Benoît m’a donné la Foi

Six ans se sont écoulés depuis À Couteaux Tirés, trois depuis Glass Onion, le détective Benoît Blanc, toujours campé par Daniel Craig, revient dans Wake Up Dead Man de Rian Johnson.

Après les bourgeois dans leur manoir en 2019 ; les riches amis décérébrés sur leur île en 2022 ; place aux croyants dans leur église. Wake Up Dead Man de Rian Johnson était annoncé depuis le succès d’À Couteaux Tirés (312 millions de recettes pour un budget de 40) et la folie de la plateforme de Netflix. En 2021, les médias annoncent en effet que la firme aligne 450 millions de dollars pour s’offrir le duo Johnson/Craig pour deux films supplémentaires.

« Le détective Benoît Blanc (Daniel Craig) collabore avec un jeune prêtre pour enquêter sur un crime totalement inexplicable. Ce dernier a été perpétré dans l’église d’une petite ville au sombre passé. »

©John Wilson/Netflix

Deux Josh valent mieux qu’un

Si l’introduction de ce nouvel opus ne manque toujours pas de punch, elle est différente des précédents films. En effet, Benoît Blanc n’apparaît dans le premier tiers que fugacement, au coin d’un feu. Il laisse ensuite la place à un nouveau casting XXL. On y retrouve pêle-mêle, Andrew Scott, Mila Kunis, Jeremy Renner ou encore Glenn Close. Mais le premier duo marquant est à chercher au cœur de l’église. 

Josh O’Connor, délaisse son costume de taiseux, aperçu notamment dans La Chimère, pour enfiler la soutane d’un religieux à la foi inaltérable et… percutante. Face à lui, quel plaisir de retrouver Josh Brolin au meilleur de sa forme, à la fois caustique et charismatique. Il personnifie à lui seul les dérives sectaires d’une frange de l’église. Ce qui vient imager les tribulations qu’a traversées le réalisateur Rian Johnson, dans son parcours de foi. Celui-ci s’en expliquait lors d’un question-réponse, après l’une des rares séances en salle du film. Le passé personnel du réalisateur influe aussi dans celui du personnage de Benoît Blanc. Cela transpire lors de la première rencontre entre les personnages de Daniel Craig et Josh O’Connor

©Courtesy of Netflix

“Here comes the sun”

Pour accentuer les façons de penser différentes de Blanc et du Révérend Jud, Rian Johnson et son directeur de la photographie fétiche Steve Yedlin, mettent au point un jeu d’éclairage imposant et plus que subtil. Un dispositif qui revient plusieurs fois dans le film, et plonge tour à tour certaines scènes, dans une lumière divine ou une pénombre inquiétante.

Point de subtilité non plus dans les “easter eggs”. Johnson fait apparaître une liste de bookclub et la couverture de “The Hollow Man” (en français “Trois cercueils se refermeront”) de l’auteur John Dickson Carr. Ce dernier est un autre artisan majeur du genre “whodunit” cher à Rian Johnson qui, petit, dévore les livres d’Agatha Christie.

Le jeu grandiloquent du casting vient encore un peu plus saupoudrer l’œuvre d’un aspect théâtral dans un élan de générosité qui n’est pas sans qualités. Tous les ingrédients sont là. De l’humour aux rebondissements, en passant par un dolly zoom nocturne. On passe une nouvelle fois un bon moment avec Benoît Blanc, malgré les 2 heures 24 au compteur.

Rian Johnson livre peut être avec Wake Up Dead Man, le meilleur opus de la saga. On regrette malgré tout que, comme dans Glass Onion, le joli soufflé doré de l’enquête retombe un peu au moment de la révélation.

Dispo sur Netflix à partir du 12 décembre 2025.

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