En mars dernier lors d’une conférence à la Séries Mania 2024, Max annonçait les 3 premières séries françaises originales de la plateforme. C’est le 11 octobre que la première d’entre elles arrive sur nos écrans : Une amie dévouée de Just Philippot.
On se souvient tous de ce qu’on faisait ce 13 novembre 2015, une date gravée en chacun de nous. Un évènement marquant pour les français mais également pour le cinéma : en 2022 sont sortis Revoir Paris avec Virginie Efira et Novembre de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin. Just Philippot, réalisateur de La Nuée, et dernièrement de Acide (présenté au Festival de Cannes), se lance cette fois dans la réalisation de séries et donne un projet qui, dès son annonce, rend curieux. Ainsi, la série Une amie dévouée, quant à elle, va explorer une autre facette de l’événement dans ce thriller psychologique.
“La nuit du 13 novembre 2015, Christelle (Laure Calamy) comme le reste du pays est sous le choc. Tous les concerts des Eagles of Death Metal à Paris, elle y était. Mais là, elle n’y était pas. Pourtant, elle rentre en contact avec plusieurs victimes pour leur apporter son soutien et trouve auprès de ces survivants de la compagnie et un but. Quand l’idée de créer une association prend forme, Chris s’impose comme un élément essentiel. Mais à mesure que son influence et ses relations grandissent, les incohérences de son histoire suscitent des soupçons. Vrais mensonges, fausse victime. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller ?”
Un format court au service de l’intensité narrative
Librement adapté du livre-enquête La Mythomane du Bataclan d’Alexandre Kauffmann en 2021 et d’une histoire vraie, cette mini-série en 4 épisodes s’offre un casting alléchant : Laure Calamy, Arieh Worthalter (Le Procès Goldman) ou encore Alexis Manenti (Le Ravissement).
On pourrait se questionner sur le nombre de quatre épisodes. N’est-ce pas trop peu pour développer le scénario ? En fait, ce nombre est ici à considérer comme un point positif. En effet, Une amie dévouée brille par ce format court, parfaitement rythmé. La série n’a pas le temps de réellement se poser, malgré un troisième épisode un peu en dessous dans son rythme. On peut tout de même dire que le scénario monte en intensité au fur et à mesure, sans jamais (ou presque) laisser place à l’ennui.
On retrouve des sauts dans le temps à chaque épisode, passant de 2013 à 2016 et même 2018. Ces ellipses permettent de voir l’évolution des uns et les mensonges des autres.
Des acteurs convaincants et une réalisation soignée
Comme dit précédemment, Laure Calamy est très convaincante dans le rôle de Chris, en mettant en avant sa capacité à incarner un personnage complexe, qui varie entre vulnérabilité et manipulation.
La série va surtout s’intéresser à la psychologie du personnage de Chris à travers des regards et les angoisses nocturnes que vit le personnage. Dans le premier épisode par exemple, l’actrice nous montre ses talents d’interprétation avec un regard face à la caméra marquant. On peut également parler d’une scène dans un bar, où l’on y retrouve un contraste entre les personnes du bar dansant pour extérioser les derniers événements vécus, et Chris, au milieu de la foule en manque d’attention.
En tant que spectateur, on regarde Chris s’enfoncer dans sa spirale de mensonges en se demandant jusqu’où elle ira dans cette association pour aider les victimes. Ces mêmes victimes vont-elles apprendre la vérité ? Chris croit-elle en ce qu’elle raconte ? On se pose beaucoup de questions et malgré son sujet sensible, Une amie dévouée a un côté addictif.
On a ici un véritable travail effectué par Just Philippot (La Nuée, Acide) au niveau de la réalisation et de la mise en scène, que cela soit par les jeux de lumière, les angles de caméra le montage et le sound design créant une atmosphère tendue et faisant monter la tension.