Tunnel to summer de Tomohisa Taguchi : Le tunnel du seum

Tomohisa Taguchi Tunnel to summer

Passage de vie difficile au service d’un film compliqué, Tunnel to summer arrive dans nos salles pour le meilleur et pour le plus attendu.

Tunnel to summer, adaptation du light novel éponyme de Mei Hachimoku, est le nouveau film de Tomohisa Taguchi. Ce dernier, notamment connu pour ses adaptations en long-métrage de Digimon, commence doucement à s’imposer.

« Selon une légende urbaine, trouver et traverser le mystérieux tunnel d’Urashima offre à celui qui ose s’y aventurer ce qu’il désire de plus cher mais à un prix qui rend l’expérience périlleuse : quelques secondes en son sein se transforment en plusieurs heures dans la vraie vie ! Kaoru, un jeune lycéen, qui a du mal à se remettre de la disparition de sa petite sœur va faire équipe avec Anzu, une jeune fille énigmatique qui lui propose son aide pour tenter l’aventure. Mais qu’attend-elle de lui en échange ? Et que lui restera-t-il, une fois qu’il aura traversé le tunnel ? »

©Star Invest Films

Say Your name

La grande force de Tunnel to summer, et celle qui saute aux yeux, est visuelle. Adaptation libre mais merveilleuse de la beauté de l’œuvre originale, les techniques d’animation se fondent et se confondent pour offrir un rendu à la fois léché et complexe. Il en ressort un distillat de tout ce qui fait le charme de l’animation « classique » nippone : un sentiment chaleureux et estival.

Malheureusement, et là est la plus grande limite du film, c’est un distillat. Tous les codes y sont ré-utilisés et poussés, n’offrant au final qu’une révision technique et visuelle d’une recette qui, les producteurs le savent, fonctionnera toujours auprès d’un public qui cherche plus un réconfort qu’une expérience. Ce point s’avère d’autant plus dommage quand le pourtant réticent festival de Cannes, commence lui aussi à s’intéresser à la pluralité des possibles de l’animation.

Rebelote

On pourra comparer ce film à Your Name de Makoto Shinkai, et sur ce point-là nous sommes d’accord : Tunnel to summer y est très semblable. Mais, là où ce dernier utilise la redite narrative de l’amourette lycéenne pour traiter de sujets graves, et inscrire cette répétition dans une logique narrative, Tunnel to Summer s’y enlise. Le paramètre temporel pourrait relancer les enjeux, devrait remettre en perspective les histoires des personnages principaux. Mais au lieu d’agrandir un univers trop étroit pour ses propres élans narratifs, ce voyage dans le temps se resserre sur l’histoire d’amour centrale du film.

Cette critique de « nouveauté » mise à part, le film est, dans son domaine, une réussite. Il encapsule ce ressenti de bien-être chaleureux qu’on connaît des -très nombreux- films de lycéens comme on en produit tant au Japon. Il n’est certes pas très novateur, mais il est surtout inoffensif. Et ce qui peut sonner comme une accusation de platitude n’est en fait qu’un aveu : ce film cible un public très précis, qu’il atteindra sûrement en plein cœur, et sans doute est-ce cela que l’on demande au cinéma.

©Star Invest Films

Pour le pire ou le meilleur, Tunnel to summer ne surprendra probablement personne, mais arrive à point pour les chaleurs estivales. Les amateurs d’animés que nous sommes seront ravis de se laisser bercer par un conte cent fois déclamé et cent fois apprécié.

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