Notre Top 3 du Festival de Dinard 2023 !

Festival de dinard 2023

Le Festival du film Britannique de Dinard a eu lieu du 27 septembre au 1e octobre dernier dans l’élégante ville balnéaire de Dinard, en Ille-et-Vilaine. CinéVerse était présent sur place pour vous faire vivre les rencontres et les avis à chaud sur Twitter et Instagram. Une semaine après, il est temps pour nous de vous présenter nos 3 films préférés (sur les 11 films vus) de cette 34e édition pleine de surprises et de découvertes.

Avant de passer à nos trois films préférés de ce Festival de Dinard cru 2023, il est important de mentionner les découvertes qui n’étaient pas loin d’intégrer ce classement. Parmi elles, impossible de ne pas citer le dernier Grand Prix au Festival de Cannes, The Zone of Interest de Jonathan Glazer et How to have sex de Molly Manning Walker. On regrette également d’avoir raté le film ayant raflé une grande partie des prix : The Trouble With Jessica de Matt Winn, qu’on espère bien voir distribué en France prochainement !

3. Blue Bag Life

En troisième position d’un classement fort en émotions se place Blue Bag Life de Lisa Selby, Alex Fry et Rebecca Hirsch Lloyd-Evans. Malgré la co-réalisation entre trois personnes, il s’agit bien-là d’une oeuvre à l’intimité foisonnante sur la résilience de l’artiste britannique Lisa Selby. Apportant une réflexion poussée sur la forme du documentaire et sur le rapport de la mise en scène de soi-même, Lisa ne se laisse pas filmer mais filme d’elle-même des segments variés de sa vie. Loin des documentaires autobiographiques où l’art permet l’évasion et l’auto-élévation de soi-même, le film s’intéresse plutôt au parcours tel qu’il est, semé d’embûches et sans promesse de happy ending. Abandonnée par sa mère héroïnomane étant petite et désormais atteinte d’un stade avancé d’un cancer, elle profite des derniers instants avec elle pour comprendre les raisons de son abandon.

Grâce à des archives photos/vidéos et différents matériaux collectés ensuite (comme une interview avec sa mère, des appels téléphoniques avec son compagnon, des témoignages de ressentis…), elle permet aux spectateurs de mieux appréhender le monde dans lequel elle a grandi et la difficulté à embrasser pleinement sa sobriété. Abordant des sujets dramatiques comme l’addiction, la fin de vie, ou bien encore la dépression, Blue Bag Life pourrait facilement tomber dans la surenchère mais profite d’un montage offrant de la place à la lumière cachée dans les abysses.


2. Scrapper

On en parlait dans notre article des films les plus attendus du festival, Scrapper ne déçoit pas et se fraie une seconde place dans ce classement. Ecrit et réalisé par Charlotte Regan, le dernier Grand Prix du Jury au Festival du film indépendant de Sundance n’a rien remporté au Festival du film britannique de Dinard mais aura tout de même été un de nos plus gros coups de coeur. Surexploitée par le cinéma depuis toujours, la relation père-fille connaît de temps en temps l’émergence de films marquants qui apportent une vraie fraîcheur. C’était le cas l’an passé avec le long-métrage de la réalisatrice écossaise Charlotte Wells, Aftersun. Dans un certain sens, Scrapper pourrait bien être son penchant feel-good…
Une fille et un garçon sont allongés sur de l'herbe et discutent
Déjà qu’il est difficile d’aborder la relation père-fille de manière novatrice, le film s’ajoute une difficulté en la mêlant à l’adolescence (ou la pré-adolescence) et la recherche de soi, une autre thématique indissociable d’un certain nombre de films sortant chaque mois. C’est par son point de vue adopté et la caractérisation de ses personnages que Charlotte Regan déjoue les attentes et permet au film de grandir dans nos coeurs. Georgie a perdu sa mère, mais se débrouille seule sans l’aide de personne. Son père qui surgit de nulle part ne l’a jamais connu, et c’est dans cette rencontre et ce développement de l’attachement de l’un à l’autre que le film excelle. En comparaison à d’autres films, la mise en scène et le scénario ne permettent jamais au spectateur de le juger tel qu’il mériterait de l’être, c’est à dire comme étant un mauvais père ayant abandonné son enfant plus jeune. En s’éloignant de ce stéréotype, le film nous plonge dans les situations comiques et dramatiques qui entourent Georgie et Jason.
Il faudra attendre le 29 novembre prochain pour pouvoir le découvrir en salles.
“Georgie, 12 ans, vit seule dans son appartement depuis la mort de sa mère. Pour s’en sortir, elle vole et revend des vélos avec son amie Ali. Mais Georgie est confrontée à la réalité lorsque son père qu’elle n’a jamais connu, surgit de nulle part…”


1. Girl

Egalement dans nos plus grosses attentes, Girl finit tout en haut du podium. Pouvant autant plaire que déplaire, il s’agit sans doute là de la marque de fabrique des grands films. Un consensus impossible pour ce film, qui offre beaucoup de place à la réflexion du spectateur évoluant au fur et à mesure que le scénario avance. Comme pour Scrapper, on retrouve aussi une relation mère-fille, et là encore de la pré-adolescence. Et encore une fois, l’originalité du point de vue adopté transcende l’expérience cinématographique du spectateur. Ama a onze ans, sa mère Grace travaille difficilement pour vivre, mais Ama n’est pas une fille comme les autres. Elle est soumise aux règles strictes établies par sa mère et auxquelles elle ne peut déroger.

Dépeinte avec une immense tendresse soulignée par la photographie et la bande-son (semblable par moment au cinéma de Barry Jenkins), la relation intimiste présentée est unique dans son traitement du trauma. Nous n’en dirons pas plus sur cet axe pour que vous découvriez dans les meilleures conditions ce film à l’ambiance particulière et se bonifiant à l’approche d’un « presque » twist. L’actrice française Déborah Lukumuena (Divines, Entre les vagues…) remporte le Prix de la meilleure interprétation pour son premier long-métrage en anglais.

“Ama, onze ans, et sa mère, Grace, trouvent réconfort dans le monde paisible mais isolé qu’elles se sont créé. Mais la soif de vivre d’Ama et son besoin de grandir, de se développer, mettent à l’épreuve leur profonde complicité et remettent en question les règles du monde fermé que Grace, protectrice, a bâti de façon obsessive. Elle est obligée, peu à peu, de faire face à un passé qu’elle s’efforçait d’oublier.”

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