Si The Crown a su briller durant trois saisons, la série règne en maître avec cette quatrième saison. D’une puissance sans précédant, cette nouvelle saison s’impose comme étant la meilleure, et prouve encore une fois que The Crown est, en plus d’être une grande série, probablement la meilleure production Netflix.
La saison 4 de The Crown vient explorer l’arrivée de Margaret Thatcher dans le paysage politique de l’Angleterre et Lady Diana dans le paysage de la famille royale. La saison dépeint ainsi le désespoir et la colère d’un homme qui n’a pas pu épouser la femme qu’il aime et la tristesse d’une femme qui a épousé un homme qui en aime une autre. Cette saison 4 se place ainsi sous le signe d’une mélancolie infinie, d’une tristesse délavée et d’une colère sourde.
Une Lady Di parfaite
Emma Corrin nous offre une Lady Di plus vraie que nature. Aussi solaire qu’énigmatique, la jeune comédienne devient alors la révélation de cette saison, au même titre que Josh O’Connor montant d’un cran son jeu par rapport à la saison précédente et dépeignant avec justesse et brio un homme touché par le désespoir et la frustration.
Impériaux, torturés et solaires à la fois, Emma Corrin et Josh O’Connor arrivent à faire de l’ombre à l’indétrônable, et toujours géniale, Olivia Colman durant ces dix épisodes. Dix épisodes qui viennent ainsi conter un mariage célébré dans la tristesse la plus sourde. Gillian Anderson n’est pas en reste non plus puisqu’elle vient incarner une Margaret Thatcher subtile et juste. Une austérité maitrisée et nuancée par quelques brides d’émotions.
De l’amour contrarié
La saison 4 de The Crown parle d’amour. Elle l’explore, le tord dans tous les sens, le malmène à l’extrême, joue avec et le brise. Elle dépeint l’amour de Thatcher pour la politique, l’amour de Diana envers Charles, celui de Charles pour Camilla, l’amour de la Princesse Margaret pour l’autodestruction, l’amour d’Elisabeth pour ses enfants… The Crown nous parle d’amour pour mieux le déconstruire et nous crever le coeur.
Elle nous parle également d’un Prince Charles que personne n’écoute, d’une Princesse Margaret que personne ne comprend et d’une Princesse Diana que personne ne soutient. Une réunion funeste de personnages brisés, épuisés, lancés à pleine vitesse dans des vies qu’ils n’ont pas choisi trimballant des fardeaux trop lourds. Tel est le poids de la couronne.
Cette saison reprend tout ce qui marchait dans les anciennes saisons pour mieux monter d’un cran le niveau. L’écriture est d’une subtilité jamais atteinte dans la série, la réalisation vient au plus près des émotions pour mieux les coller à la peau des protagonistes, la BO puissante de Rupert Gregson Williams se mêle aux tubes des années 80, mélangeant deux mondes qui sont incapables de cohabiter. Les équipes anglaises ayant travaillé sur cette saison peuvent être fières. La série n’a jamais été aussi passionnante, mélancolique, belle et magistralement mise en scène.
The Crown vient asseoir son règne durant cette quatrième saison et se bonifie avec le temps. Tout y est juste, pesant, brillant, cruel et sombre. Au vu de l’évolution grandiloquente de la série, il est donc rassurant de savoir que la série reviendra en 2022 pour une cinquième saison. Olivia Colman passera le flambeau à Imelda Staunton – Dolores Ombrage dans Harry Potter, notamment- pour incarner Sa Majesté.
The Crown est en streaming sur Netflix.