Terrifier 3 de Damien Leone : Terreur.con

Terrifier 3

De retour après Terrifier et Terrifier 2, Damien Leone semble être toujours aussi inspiré. Dans sa droite lignée simple et gore, Terrifier 3 ne bouscule et n’invente rien, mais tâche.

Qu’on l’attende ou pas, Terrifier 3 semblait être une évidence. Art, à la fois protagoniste et antagoniste de la déjà mythique série, semble devenir incontournable du splatter moderne. Si l’on pouvait reprocher aux premiers opus un manque d’originalité et de scénario, qu’en est-il alors du troisième ?

« Après avoir survécu au massacre d’Halloween perpétré par Art Le Clown (David Howard Thornton), Sienna (Lauren LaVera) et son frère (Elliot Fullam) tentent de reconstruire leur vie. Alors que les fêtes de fin d’année approchent, ils s’efforcent de laisser derrière eux les horreurs passées. Cependant, au moment où ils se croyaient à l’abri, Art refait surface, décidé à transformer Noël en cauchemar. »

Les mains en sang, Art le Clown fait comme s'il était innocent comme à son habitude.
©ESC

Pinder surprise

Partout déjà le film est connu, comme à pu l’être The Human Centipede 2, par son interdiction au moins de 18 ans. Interdiction rare et restrictive, mais dont on peut penser qu’elle pourrait même profiter au film. Lui qui se vend déjà sur ses excès d’hémoglobine, qui sont en fait son seul intérêt.

La relative longueur de son synopsis ne cache en réalité pas grand-chose. En effet, comme dans les premiers volets de la saga, l’histoire est secondaire aux effets de style. Elle amène même un aspect ridicule au film. Ce qui nous rappelle que s’il est aussi mal écrit, c’est avant-tout parce qu’il ne se prend pas au sérieux. C’est un amas de clichés n’ayant aucune volonté narrative, un support aux effets horrifiques propres au slasher.

Noëlloween

Loin d’Halloween ou Vendredi 13 voir le plus modeste Massacre au camp d’étéTerrifier 3 n’a pas d’ambition de terreur à proprement parler. Partout on peut lire à son propos, l’extrémisme de sa violence (jusqu’au site-même du film qui en relaye des articles), mais il est difficile d’en lire une critique complète et créative. A raison.

Le film est un torchon imbibé de sang qui passe et repasse sur la même surface viciée. Damien Leone offre une horreur très formelle, un spectacle plus performatif qu’artistique. Mais qui ne se cache pas de n’être pas grand-chose de plus.

Pop-corn et cran d’arrêt

Les visuels sont léchés et attendus. La photographie (bien qu’allant de mieux en mieux) reste proche de l’exercice étudiant, et la réalisation est à la fois convenue et ennuyeuse. Mais l’avantage de Terrifier 3 et même des précédents, c’est que son public n’en demande pas tant.

Tout l’intérêt de cette franchise se trouve dans ses effets visuels. Grandiloquents et grotesques mais loin d’être aussi dérangeants qu’on voudrait nous le vendre. Ils constituent un met de choix pour les amateurs de films d’horreur entre copains. Et la tentative (ratée) d’y accoler une histoire « plus construite » pourrait simplement nous faire redouter des suites à un budget plus confortable. Où des exigences de studios nous enlèveraient ce charme kitsch de film d’exploitation.

A bord d'une camionnette blanche d'un goût douteux, Art s'arrête en vue de sa prochaine victime. Il arbore fièrement un costume de père-not et des lunettes de soleil du meilleur effet.
©ESC

Terrifier 3 est donc une parfaite suite pour les aventures d’Art. On pourra regretter l’écriture pataude de son histoire, mais pas ses gerbes de sang. Qui en font encore un rempart à l’exact opposé de l’horreur auteurisante, et un défouloir drôle et bienvenue à l’approche des froides saisons.

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