Retiens Johnny : Transmettre la flamme

Retiens Johnny Bannière CinéVerse

Décembre 2017, la star du rock français Johnny Hallyday décède des suites d’un cancer du poumon. À sa mort, c’est un pays entier en deuil, mais surtout des milliers de fans qui se rejoignent chaque mois à l’église de la Madeleine pour lui rendre hommage. Retiens Johnny revient sur ce phénomène.

Ce sont trois réalisateurs inexpérimentés qui décident de prendre la caméra pour filmer un choc culturel, celui de la disparition d’une icône dont on entend toujours parler aujourd’hui, deux ans et demi après sa mort. Pour les fans, il y a un avant, et il y a un après. C’est cette période qui suit sa mort qu’ils décident de filmer dans le documentaire Retiens Johnny, jolie conclusion du Champs-Elysées Film Festival qui a su proposer d’excellents films comme 17 Blocks, À L’abordage, Le Kiosque, Grève ou Crève et La Nuit Venue

Titre du film Retiens JohnnyAh que coucou

Tout l’intérêt du film réside dans l’impartialité de ses réalisateurs : malgré cette volonté de filmer un sujet aussi fort, les trois réalisateurs ne sont pas des fans de Johnny Hallyday. Ils emploient un « cinéma direct » ou un « cinéma vérité », des termes qui questionnent la place du metteur en scène au sein du documentaire et soulignent la volonté de capter le réel sans vraiment l’orchestrer. Ainsi, ce documentaire s’intéresse à différents événements mais sans jamais confronter la personne filmée à l’influence de la caméra. Tout simplement car les événements sont publics, et la presse (écrite ou télévisée) les couvre toujours.

Retiens Johnny, c’est surtout une réflexion sur le fan, l’idole et la relation d’amour toxique qu’ils partagent, car sans l’un, l’autre disparaît. Ou du moins, c’est cette idéologie qu’on pouvait attribuer aux fans avant de découvrir ce documentaire qui laisse apercevoir une vision légèrement différente. Sur une période d’un an, Simon Depardon, Baptiste Drouillac et Arthur Verret partagent la passion des fans qui ne disparaît jamais au cours des nombreuses commémorations qui ont lieu à l’église de la Madeleine, mais également lors d’autres événements comme l’exposition à Levallois-Perret, le casting de Johnny Madeleine, la sortie de l’album posthume ou la séquence finale qui a lieu le soir d’une manifestation des Gilets Jaunes le 8 décembre 2018.

Au cours de ses événements, les fans ne sont jamais représentés avec facilité comme des êtres déprimés qui ne trouvent plus de sens à leur vie suite à la disparition de leur idole, mais comme une communauté réunie autour des mêmes codes sociaux, musicaux & vestimentaires. Et c’est cette gaieté qui est présente tout au long du documentaire. Partout où la caméra passe, le fan continue d’exister : la preuve en exemple avec cet homme que l’on voit à chaque événement et qui grandit petit à petit jusqu’à dépasser le simple stade de fan. Ou bien ce Gilet Jaune filmé à côté d’un Johnny Hallyday fait en carton.

Johnny Hallyday gilets jaunes

Retiens Johnny montre que les fans et les idoles sont indissociables, mais à la fin du film, le fan que l’on voit tout du long prouve qu’il peut être plus que ça, car il peut continuer à faire perdurer cette flamme, celle qui l’a aidé un jour, celle qui aidera d’autres demain…

Laisser un commentaire