Masterclass Ari Aster : le réalisateur de Midsommar se dévoile

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Ari Aster était l’invité d’honneur du dernier Champs-Élysées Film Festival (CEFF), pour une “Masterclass Ari Aster” très attendue.

Lors de cette Masterclass Ari Aster, il a pu évoquer son parcours, sa vision du cinéma, devant ses fans nombreux. Aster avait prévenu avant qu’elle ne commence : il n’évoquera pas son prochain film, Beau Is Afraid (ex Disappointment Boulevard) avec Joaquin Phoenix. Il ne répondra pas non plus aux questions. Il n’a cependant pas fallu attendre longtemps avant que le réalisateur ne livre quelques éléments et ses attentes pour cette sortie prochaine.

Beau is Afraid

A ce propos, il explique que le film n’est pas totalement terminé et que les discussions au sujet de sa durée ne sont pas closes. Il semblerait en l’état qu’il soit beaucoup trop long (environ 3h30). Mais avec la sortie du Blu-Ray de Midsommar conjointement à la version longue, on a appris à quel point la durée des films pour Ari Aster était un moyen d’en faire de véritables expériences de cinéma, riches comme immersives.

L’enfance

Ari Aster a commencé la masterclass en parlant de son enfance. On pouvait s’y attendre, comme la plupart des réalisateurs c’était un jeune garçon absolument passionné de cinéma et surtout absolument solitaire. Ce qui caractérise particulièrement le jeune Ari Aster c’est sa timidité. Il a assez logiquement commencé par écrire des courts puis des longs-métrages sans avoir l’idée de les réaliser.

Ses études

Le réalisateur a continué en évoquant ses études au American Film Institute. Équivalent de l’INA en France puisqu’elle préserve des archives, l’organisation américaine diverge cependant de l’institution française en ce qu’elle forme des réalisateurs parfaitement taillés pour Hollywood.

Ari Aster est une sorte d’exception à cette règle. Il en est parfaitement conscient et dénonce cette conformation des talents. Il voit à quel point les courts-métrages des étudiants sont consensuels. Aster a donc décidé, dans un élan de provocation qui sera caractéristique de son cinéma plus tard, de réaliser un court-métrage de fin d’étude à propos d’un sujet hautement polémique : l’inceste d’un fils qui agresse sexuellement son père.

The Strange Thing About the Johnsons, film maudit

Bien qu’on espère qu’il n’avait pas pour seule motivation de choquer et que son film reposait sur des bases plus solides The Strange Thing About the Johnsons doit être découvert par quiconque s’intéresse un tant soit peu au cinéma de Ari Aster. Sorti en 2011, il est bien connu des fans du réalisateur et a fait du bruit en son temps.

The Strange Thing About the Johnsons fait partie des films qu’il déteste. D’ailleurs, il a beaucoup du mal à revoir tant les erreurs éventuelles lui sautent aux yeux. Il reconnait cependant qu’il y avait déjà son sens de l’humour. C’est cette irrévérence que l’on retrouve dans Hérédité, Midsommar et bientôt dans Beau is Afraid.

Un perfectionniste du rythme

Assez dur avec lui-même, particulièrement perfectionniste, Ari Aster semblait pourtant plutôt content de son nouveau film. Il explique être arrivé, peut-être pour la première fois, à quelque chose de proche de sa vision.

La leçon qu’il a apprise lors du tournage a été celle du rythme. Selon lui, il n’est pas assez travaillé dans ses deux premiers films. Il explique avoir été trop attentif aux plans et à leur exécution et pas assez au montage. Cela va de pair avec l’immersion qui est fondamentale dans son cinéma. La plupart de ses spectateurs lui répondrait qu’elle est déjà totale dans ses deux premiers films. Il rétorquerait qu’il pourrait encore l’améliorer.

Une immersion dans son quotidien

Si son cinéma est immersif c’est aussi parce que Ari Aster est un auteur à part entière. Ses films sont des œuvres thérapeutiques pour lui tant il y insère des éléments personnels. Par exemple, il a écrit Midsommar après une rupture qu’il a très mal vécue …

Quand on voit le film on comprend le véritable sens du mot catharsis. Il exorcise ses peines et ses problèmes avec l’écriture de nouveaux scripts. Il avoue même avoir besoin d’écrire dans un état de crise, sans quoi il ne considère pas le scénario assez bon. Cette urgence est un véritable catalyseur de sa création. Et selon lui, cette fascination pour l’artifice, que l’on retrouve aussi bien dans la maison de poupée de Hérédité que dans ces habits de fleurs de Midsommar, vient du fait qu’il a besoin d’une distance pour ne pas simplement mettre sa vie à l’écran. Ainsi ce clot cette Masterclass Ari Aster.

Une chose est claire pour les amis du réalisateur : si vous lui causez des problèmes, vous vous retrouverez sûrement pendus ou démembrés dans son prochain film.

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