La nouvelle saison de Love, Death + Robots est enfin arrivée sur Netflix, après deux ans d’attente qui semblent bien longs pour arriver à la création d’épisodes globalement décevants.
Lorsque David Fincher, réalisateur qu’on ne présente plus et désormais habitué chez Netflix (il a récemment réalisé Mank et a participé à la production de la série Mindhunter), annonçait qu’il produisait une série animée aux allures SF et quelque peu geek, il y avait de quoi intriguer le spectateur. Avec une première saison de Love, Death + Robots qui pose les bases d’une libération totale des conventions sérielles habituelles (les épisodes sont indépendants et durent en moyenne entre dix et quinze minutes), le spectateur avait pu vivre une expérience intense et, pour certains épisodes, particulièrement forte. Nous avons encore en tête des épisodes comme Le témoin, Les esprits de la nuit ou encore le grandiose L’œuvre de Zima.
Il s’agissait donc, dans l’imaginaire collectif, de réitérer l’exploit d’amener le spectateur dans une spirale quasi-addictive qui le pousse à enchaîner les épisodes. La nouvelle saison garde donc la même formule : les épisodes ne sont pas liés et sont courts. Première marque de déception : la saison 2 ne présente que 8 épisodes, alors que la première en proposait 18. Ceci étant dit, quantité ne rime que rarement avec qualité. Malheureusement, l’inventivité et l’intelligence de la première saison ne sont pas au rendez-vous.
Un air de déjà vu
Si la saison parvient tout de même à faire en sorte que le spectateur enchaîne les épisodes, c’est notamment parce que toute la saison tient en seulement 1h45, ce qui semble vraiment court, surtout après deux ans d’attente. Il est d’autant plus frustrant de constater l’absence de variations esthétiques entre les épisodes : la moitié utilisent le motion capture, à savoir une technique qui capture les mouvements d’acteurs pour les retranscrire en animation. Avec des choix esthétiques qui collent à ces choix techniques, le spectateur se retrouve avec une saison qui arbore un réalisme triste et fade. Les différents réalisateurs ne semblent pas jouer le jeu de l’animation, qui leur offrait pourtant un terrain de jeu infini. Ce côté terre-à-terre ne s’arrange pas avec des récits qui ne peuvent se développer dans le minutage imposé.
Finalement, il y a presque un soulagement à voir que certains épisodes en ont un peu plus dans le ventre, notamment Groupe d’intervention, sans conteste le meilleur épisode de la saison, ou encore le sympathique Ice, le plus beau esthétiquement. Il n’empêche que même les meilleurs épisodes de la saison n’égalent pas l’ingéniosité et le risque pris par les réalisateurs de la saison précédente, alors que certains sont revenus pour participer à la saison 2 – pas les meilleurs malheureusement.
Love, Death + Robots sert globalement la soupe habituelle du danger des nouvelles technologiques, avec un propos dystopique redondant qui donne une même teinte aux épisodes. Si la nouvelle saison peut facilement occuper une soirée, difficile de ne pas constater un lissage décevant dans la conception des nouveaux épisodes. Fincher était-il trop occupé à travailler sur Mank pour s’occuper activement de sa série animée ?