Le rendez-vous annuel des cinéphiles vient de se terminer. Et si vous vous demandiez quels étaient les films à ne pas manquer au Festival de Cannes 2025… il fallait se rendre à la Semaine de la Critique pour y découvrir les réalisatrices de demain !
Non loin du tapis rouge et de ses mille et une paillettes se cache un entracte qui invite à reprendre son souffle et crée une proximité sans pareil. Fidèle à elle-même, la Semaine de la Critique 2025 a offert un rayonnement à des carrières au devenir florissant. Le chialomètre y est devenu un compteur habituel des litres de larmes écoulés au fil des jours. Mais au-delà des émotions qu’elle fait naître en nous, cette sélection parallèle dévoile de jeunes talents multi-fonctions (de scénariste – cinéaste à producteur.ice). Alors, à notre tour, nous voulions user de notre voix pour vous faire découvrir les réalisatrices de demain, dont les regards ont transpercé nos cœurs.
1ere pépite : Nino de Pauline Loquès
Synopsis : Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.

Au Festival de Cannes, les rencontres fusent en tout sens. Parfois, vous recroisez Clara dans la rue, avec qui vous aviez fait la queue quelques années auparavant. Mais quelquefois, c’est aussi avec un film que vous faites connaissance. Et puis, le coup de foudre naît dès les premiers instants. Cela a été le cas à la Semaine de la Critique… où les réalisatrices nous ont troublés tant de fois – de Aftersun à Libertad en passant par Le Ravissement.
Ce sentiment de rencontre, nous le partageons également avec des comédien.nes. Avec lui, c’était une évidence. Retrouvons-nous dans quelques temps et vous aurez tous le nom de Théodore Pellerin sur le bout des lèvres. Déjà adoré dans le séduisant Solo au Champs-Élysées Film Festival puis dans l’oppressant Lurker au Festival de Berlin, c’est ici dans Nino de Pauline Loquès qu’il éclot face caméra. L’alchimie entre la réalisatrice et son acteur traverse l’objectif.
Dans ses jours d’errance, Nino flotte telle une marionnette, traversé par la mort comme par la vie. Le temps se dilate, les mésaventures se succèdent tandis que nos respirations sont suspendues. Pour vous, il faudra compter jusqu’au 17 septembre. Une date qu’il ne faudra pas rater, afin de découvrir l’une des œuvres les plus touchantes de l’année, anniversaire de débuts de carrières prometteuses.
2e pépite : Des preuves d’amour de Alice Douard
Synopsis : Céline attend l’arrivée de son premier enfant. Mais elle n’est pas enceinte. Dans trois mois, c’est Nadia, sa femme, qui donnera naissance à leur fille. Sous le regard de ses amis, de sa mère, et aux yeux de la loi, elle cherche sa place et sa légitimité.

Retour en 2016… Dans cette même salle à la Semaine de la Critique, le public découvrait les talents de Ella Rumpf pour son rôle dans Grave de Julia Ducournau. Presque 10 ans plus tard, nous la retrouvons sur scène pour présenter l’un de ses plus beaux rôles dans Des preuves d’amour. Un premier long métrage important qui offre de nouvelles images et représentations du 1 + 1 = 3.
Alors que la loi Taubira vient d’instaurer l’adoption pour tous, deux amoureuses décident de construire une famille. Des années plus tard, leur situation continue de surprendre. Alice Douard décide alors d’écrire « pour nos enfants, ces enfants là, […] et aussi pour d’autres ». Loin d’être seulement éducatif, ce film dévoilé à la Semaine de la Critique questionne sur l’état actuel du monde à travers un récit intime. Une co-maternité dans toute sa douceur, ses craintes, ses irritabilités, ses joies, ses larmes,…
Alice Douard émet l’idée d’un film construit « comme un souvenir », ce qui lui insuffle spontanément un aspect nostalgique, notamment marqué par les instants vibrants de comédie. Et s’il parvient à résonner avec tant d’universalité, c’est notamment grâce à la sororité qui en émane. La complicité de l’équipe et le sentiment d’un projet porté communément ne font aucun doute.
3e pépite : Left-Handed Girl de Shih-Ching Tsou
Synopsis : Une mère célibataire et ses deux filles arrivent à Taipei pour ouvrir une petite cantine au cœur d’un marché nocturne de la capitale taiwanaise. Chacune d’entre elles doit trouver un moyen de s’adapter à cette nouvelle vie et réussir à maintenir l’unité familiale.

La Semaine de la Critique, au delà de ses pépites françaises, s’ouvre telle une fenêtre sur le cinéma mondial. Au cœur d’un Taïwan qui ne dort jamais, où la population s’agite dans un sentiment d’urgence, des habitudes s’imposent. Alors, dans le contexte intime, des conflits naissent aussi face aux « difficultés que suscite la tradition familiale ». Left-Handed Girl dresse le portrait d’un trio dont les modèles naviguent séparément dans un même bateau.
Le nom de Shih-Ching Tsou était peut-être tapi dans l’ombre auparavant, mais il nous a marqué par sa lumière débordante. Dans un contexte pas forcément des plus épanouissants, la réalisatrice parvient à répandre quelques enchantements. Autant par les espiègleries de sa très jeune actrice, les couleurs vives des néons ou les mélodies attendrissantes, nous parvenons à récolter un peu d’espoir, que nous saisissons avec plaisir de la main gauche.