La Mémoire assassine commence comme un thriller coréen lambda, mais prend peu à peu une tournure plus cérébrale et complexe, afin de devenir un plaisir cinématographique indéniable.
La Mémoire assassine est un thriller sud-coréen réalisé par Won Shin-yun et raconte l’histoire d’un vieil assassin, joué par Seol Kyeong-gu, et de la perte progressive de sa mémoire, due à la maldie d’Alzheimer.
Dans une histoire telle que celle-ci, le spectateur est rapidement invité à explorer la psychologie du personnage principal, Kim Byeong-soo. Peu à peu, le film aux allures simples du début devient un thriller dans lequel les intrigues se mélangent, comme se mélangent les souvenirs du tueur. Le spectateur se perd dans des événements dont il ne fait que douter tout au long du film, et chaque seconde de l’oeuvre permet à cette dernière d’acquérir une nouvelle complexité, permettant de toucher à de nombreux genres et à de nombreux sujets au passage.
Une ode à la nostalgie
De la violence jouissive et justicière à la volonté sanglante injustifiée, ou encore du traitement de la maladie d’Alzheimer jusqu’à l’amour paternel, un panel de thèmes et de sujets sont en effet traités durant le film. Couplés à la prédominance que prend le passé dans l’histoire, le film devient une ode à la nostalgie et au temps qui passe inexorablement. Le film pose, de manière sous-jacente, de nombreuses questions sur la justice, sur la justification de nos actes ou encore de notre présence.
Ainsi, malgré un thriller qui ne cesse de déstabiliser le spectateur, le plus intéressant semble finalement être le sous-texte d’un film qui ne se cantonne pas à son simple genre. La cause perdue que défendent les protagonistes du film créent un lien incontestable entre ces derniers et le spectateur. À l’instar du personnage principal, qui lutte pour départager le vrai du faux, le spectateur se retrouve en train de déambuler dans les souvenirs d’un tueur, tout en ne pouvant s’empêcher d’éprouver de la compassion pour lui.
Une mise en scène un peu terne
Est alors excusée une réalisation quelque peu fade, ne serait-ce que pour tout ce que procure le récit du film, basé sur le roman Ma mémoire assassine de Kim Young-ha. Le vrai travail, pour lequel on ne peut qu’éprouver du respect, est donc la retranscription cinématographique d’une pure spirale infernale.
Plus encore, le réel exploit est d’avoir obtenu un excellent équilibre entre l’intrication des intrigues et un côté plus didactique, permettant au spectateur de ne jamais se sentir démuni face aux événements. En cela, le film perd peut-être en puissance, car il aurait pu jouer sur la perte de repères du spectateur pour créer un lien encore plus fort avec Kim Byeong-soo.
La mémoire assassine est donc un film qui réussit tous ses paris. Difficile cependant de ne pas regretter le potentiel inexploité et une capacité émotionnelle que le spectateur flaire sans ressentir totalement, ne l’empêchant pas pour autant de vivre une expérience cinématographique singulière.
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