Après Stranger Things ou Enola Holmes, Millie Bobby Brown est de retour sur Netflix dans La Demoiselle et le Dragon : un film qui n’a rien d’un conte de fées.
Réalisé par Juan Carlos Fresnadillo et produit par Dan Mazeau (La Colère des Titans), La Demoiselle et le Dragon nous emmène dans une aventure fantastique, une sorte de battle royale dans une grotte sombre où la princesse Élodie devra tout faire pour survivre.
« Une jeune fille dévouée (Millie Bobby Brown) accepte d’épouser un prince séduisant. Mais elle découvre qu’elle a été choisie pour être sacrifiée et rembourser ainsi une dette ancienne. Enfermée dans une grotte, elle doit affronter un dragon cracheur de feu. Elle ne peut désormais plus compter que sur son intelligence et son courage pour espérer s’en sortir… »
Il était une fois… Princesse Millie
L’ambiance du début du film nous emporte dans un monde fantaisiste et idéalisé, en utilisant les codes esthétiques du conte de fées : des couleurs très vives dans ce château lumineux où un mariage est en préparation. Le romantisme finit par faire éclat avec une scène de balade à cheval, l’apparition d’un carrosse. On retrouve également des personnages assez stéréotypés pensant à l’argent, une belle-mère dans la famille, etc. En bref, une féerie totalement classique.
Le jeu d’acteur est dans le ton : théâtral, d’ancienne époque, avec l’utilisation d’un vocabulaire soutenu, le tout servi par la musique de David Fleming, nous plongeant en immersion. En définitive, l’équipe du film a voulu retranscrire cette ambiance de conte de princesse pour enfants : des costumes jusqu’à la typographie des intertitres rappelant le côté médiéval et fantaisiste.
« Élodie, aime sourire à la vie. »
Si la direction artistique de La Demoiselle et le Dragon est archétypale, on y découvre pourtant une princesse à l’opposé de ce que l’on imagine en pensant à ce terme. Ici, la princesse Élodie souhaite se libérer et se délivrer de cette grotte (elle ne chante pas là-bas) en se surpassant seule. Entre les pleurs et la frayeur, Élodie doit exploiter son environnement comme ses vêtements pour l’aider. Elle va ainsi salir sa robe, être blessée et ensanglantée. En somme, on est aux antipodes de la princesse classique
Le réalisateur dit que c’était un choix de renverser le principe du romantisme « d’un amour qui sauve comme l’amour de la famille ou l’amour du prince (…) : le seul amour qui puisse vous sauver, c’est celui qui vient de vous-même. »
Le Règne du faux
Ainsi, dans cette seconde partie de film, on retrouve une mise en lumières assombrie (parfois, trop sombre même) voulant faire ressentir aux spectateurs une ambiance plus pesante. D’ailleurs, pendant une bonne partie du film, le dragon qui parle pouvant faire rappeler dans une certaine mesure la dragonne de Shrek, qui parodie lui-même en quelque sorte les contes de fées, n’est jamais réellement et complètement retranscrit à l’image. On utilise davantage les zooms sur les yeux, les ailes ou les dents de la créature par exemple. Elle va donc apparaître plus comme une menace qui rôde autour de l’héroïne avec des jeux d’ombres et de flammes.
Visuellement, c’est dans l’ensemble réussi. On retrouve de jolies couleurs nuancées une nouvelle fois par ce renversement des codes : le jeu des ombres est bien travaillé et toutes les idées de lumières dans la grotte (quand il y en a) sont agréables à l’œil, notamment tout le passage dans « la caverne aux vers luisants ».
Malgré tout, il faut le préciser, certains visuels comme le dragon une fois totalement mis en lumière ou les scènes dans les plaines sonnent assez faux. De même pour certains costumes, et particulièrement ceux des « chevaliers » avec leurs armures dans la dernière partie du film, mais pouvant faire rappeler une nouvelle fois ce côté cliché des contes de fées.
Millie Bobby Brown, quant à elle, continue de son jeune âge à nous montrer son talent d’actrice. Ici, c’est son regard qui interpelle face à un monde qu’elle ne connaît pas, face à cette créature dont elle ignore tout. L’actrice évolue au fur et à mesure et continue d’ailleurs sa collaboration avec Netflix. Elle sera à l’affiche prochainement du film Netflix The Electric State avec Chris Pratt et Michelle Yeoh.
La Demoiselle et Le Dragon est finalement une petite réussite de la part de Netflix. Ce renversement du message stéréotypé des contes de fées est intéressant et change dans ce qu’on a l’habitude de voir. On peut souligner quand même un climax et une fin de long-métrage un peu brouillons, mais qui ne gâchent pas l’expérience d’un moment agréable, et pourra pousser la plateforme à retenter l’expérience dans ce type de projet.
Disponible depuis le 8 mars sur Netflix.