Un an et demi après Old, M. Night Shyamalan revient avec son quinzième long-métrage qui mélange de nouveau thriller et épouvante. Sans créer un raz-de-marée, Knock at the cabin s’inscrit parfaitement dans la filmographie du réalisateur connu pour ses twists hitchcockiens.
Profitant de leurs vacances au cœur de la forêt, Andrew (Jonathan Groff) et Eric (Ben Aldridge), deux papas et leur petite fille Wen se retrouvent pris en otage par quatre mystérieux personnages. Ces derniers vont alors demandé à la famille de faire un choix impossible.
M. Night Shyamalan, maître du dilemme
« Que feriez vous si l’avenir de l’humanité dépendait du sacrifice d’un membre de votre famille ? » C’est à travers cette fantasque mais néanmoins intrigante question que Knock at the Cabin a appuyé toute sa stratégie de communication. Après son dernier long-métrage Old, dans lequel la vieillesse et la mort étaient les principaux antagonistes, M. Night Shyamalan s’attaque de nouveau à un thème de taille : la fin du monde. Dès les premières minutes, le réalisateur capte l’attention de son public et le plonge dans des situations où le malaise règne en maître.
Après une première rencontre anxiogène entre l’imposant Leonard et la petite Wen au cœur de la forêt, on fait la connaissance du reste de la bande. Tels des témoins de Jehovah mêlés aux intrus sadiques de Funny Game, deux hommes et deux femmes font irruption dans le fameux chalet en bois habité par la petite fille de sept ans et ses deux papas, Eric (Jonathan Groff) et Andrew (Ben Aldridge). Affirmant avoir reçu des visions divines, les messagers de l’apocalypse expliquent ainsi à leurs hôtes que ces derniers sont les seuls capables de prévenir la fin du monde. Leader de ces apôtres nouvelle génération, Leonard, incarné par Dave Bautista (Gardiens de la Galaxie, Glass Onion), nous surprend ici dans son rôle de conciliateur bienveillant et plein d’empathie.
Knock at the cabin, un récit biblique contemporain ?
S’il a adapté le roman The Cabin at the End of the World de Paul Tremblay pour le grand écran, M. Night Shyamalan y a incorporé son propre twist. Dans Knock at the Cabin, le réalisateur retranscrit son propre état d’esprit et sa vision actuelle du monde. « On ne fait pas toujours ce qu’il faut, bien entendu, mais en règle générale l’humanité emprunte la bonne voie et les êtres humains méritent d’avoir une seconde chance », a ainsi confié le cinéaste, se qualifiant lui-même d’optimiste.
Côté mise en scène, le réalisateur de Split ne se prive pas d’utiliser certaines de ses ficelles bien rôdées. À l’image du Sixième sens ou du plus récent The Visit, Shyamalan joue avec les nerfs du téléspectateurs. Grâce à des jeux de flou/net sur certains personnages en plein doute ou alors en plein moment « Eurêka », il sème le doute dans le cerveau du spectateur qui ne sait plus qui croire. Alors que les preuves d’une possible apocalypse deviennent de plus en plus tangibles, on ouvre notre esprit à l’idée du pire scénario possible : la possibilité que ces intrus soient bel et bien des émissaires divins.
Si on salue l’initiative de faire d’un couple gay les (encore trop rares) protagonistes d’un film, on regrettera le manque de substance d’une grosse partie du casting. Un développement plus poussé et moins cliché, notamment dans les flashbacks montrant les débuts du couple, aurait sans doute eu plus d’impact sur l’attachement du spectateur à la petite famille. Knock at the cabin est un bon divertissement, qui au pire, vous rendra cynique et un peu plus athée que vous ne l’êtes déjà, et au mieux, rendra plus colorée votre vision d’un monde en noir et blanc.
Pingback: Knock at the Cabin, on ouvre la porte ou bien ? - MaG
Pingback: Sortilège (Tlamess) - Quand Weerasethakul rencontre Kubrick |