Avant la sortie en DVD du film Houria (le 19 juillet 2023), CinéVerse s’est entretenu avec Mounia Meddour, réalisatrice de ce long-métrage où Lyna Khoudri y interprète le rôle d’une danseuse algérienne, qui se reconstruit après un grave accident.
Après Papicha, Mounia Meddour revient au cinéma avec Houria, qui célèbre l’Algérie et la jeunesse qui y vit aujourd’hui. Lors de cette interview, nous avons exploré les origines de ce film qui met en avant la danse, le pouvoir de la langue des signes et toute la diversité que forme le peuple algérien.
« Alger. Houria est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouve à l’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en inscrivant la danse dans la reconstruction et sublimation des corps blessés… »
CinéVerse : Comment est née l’histoire de Houria ?
MOUNIA MEDDOUR : Alors il y a eu pas mal d’inspirations, pas mal d’idées, mais la principale je dirais, c’est une fois que j’avais fini le travail autour de Papicha qui était vraiment un film autobiographique puisque j’ai moi-même vécu en Algérie dans les années 90 et j’ai quitté ce pays quand j’avais 20 ans et j’ai eu le sentiment de partir avec ces images et de l’amputer de l’histoire contemporaine de la jeunesse, avec Papicha.
Je m’étais arrêtée à une jeunesse des années 80 et je me dis qu’aujourd’hui, il y a des gens qui continuent à se battre, il y a des femmes qui ont énormément d’espoir, énormément de projets, des envies de choses absolument universelles. Et je me suis dit qu’il faut continuer à raconter ce territoire, continuer à raconter cette résistance, continuer à raconter ces typologies complexes de femmes.
Et donc l’idée est partie de là, c’est-à-dire, comment continuer à raconter ce territoire qui a peu d’images. Il y a le cinéma algérien. C’est un cinéma qui n’est malheureusement pas très varié, très dense et il n’y a malheureusement que quelques petites productions et on n’a pas eu une vraie cinématographie développée. Du coup, c’était une envie de continuer à enrichir aussi un peu ce patrimoine.
« Ce qui nous définit ce n’est pas le passé mais c’est ce que nous en faisons. »
Après, il y a eu pour moi une image qui a été assez déterminante lorsqu’il y a eu le mouvement du Hirak en Algérie, il y avait une danseuse sur pointes qui était dans les rues d’Alger, enveloppée de son tutu et d’un drapeau algérien dans un espace public. Et cette image avait fait vraiment le tour du monde et pour moi, elle était source d’espoir, d’avenir. Il y avait quelque chose de la jeunesse qui respirait de force aussi. J’ai donc imaginé ce corps qui veut se libérer au fur et à mesure. Tout ça est donc parti de pas mal d’inspirations.
Et pour finir l’histoire de l’accident, je l’ai malheureusement vécu moi-même, puisque j’ai eu une double fracture de la cheville et j’ai eu plus d’un an et demi de rééducation. J’ai donc vraiment vécu de l’intérieur ce qu’était la rééducation, la différence, l’handicap, la séparation du monde des gens inaptes et puis la reconstruction. Et puis comment finalement transformer ces faiblesses en force? Parce que ça ne sert à rien de rester avec ses blessures. L’idée c’est d’avancer et de ne pas rester bloqué sur ce traumatisme. Ce qui nous définit ce n’est pas ce passé mais c’est ce que nous en faisons. Je trouvais que c’était une idée assez universelle qui touche, je pense, chacun de nous, dans nos traumatismes physiques mais aussi intellectuels. Donc comment repartir à zéro, cette renaissance, cette pulsion de vie aussi qui anime les gens, cet appétit aussi de vie finalement.
Mais comment avez-vous eu cet accident ?
MOUNIA MEDDOUR : J’étais première assistante sur un tournage en Roumanie pour un film et j’ai eu une chute assez importante avec une double fracture de la cheville. J’ai donc été rapatriée à Paris où j’ai subi deux opérations pour pouvoir remettre tout ça en place. C’est exactement comme Houria dans le film : tout ce moment de rééducation dans un centre, avec des horaires aménagés, avec quelqu’un qui s’occupe de vous… Vous êtes dépendant des gens, vous êtes isolé, vous êtes différents. J’ai vécu cette période de façon assez compliquée.
Il y a dû y avoir beaucoup de frustration…
MD : Beaucoup de frustration, oui. Mais finalement, le corps emmagasine ces blessures et il compense autrement.. Et ça crée d’autres problèmes. Mais ça permet aussi de créer aussi une agilité dans la vie, une reconstruction permanente, un côté caméléon qui est de l’être humain de façon générale. Je crois qu’on est tous fait pour résister sinon on sombre. C’est comme un vélo, si on arrête de pédaler, on tombe. Donc la vie c’est un peu ça.
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Et comment avez-vous eu l’idée des personnages qui entourent Houria au centre de rééducation ? Ils avaient chacun leur propre personnalité et leur histoire.
MOUNIA MEDDOUR : C’est vrai que dans mon travail d’écriture, on me signale souvent les personnages secondaires qui sont bien construits. Pour moi, c’est quelque chose qui est indispensable. J’essaye vraiment d’avoir un personnage principal, qui est déjà très fort, mais qui a une narration, une structure, avec une évolution. Mais je fais très attention aussi pour que tous les personnages aient un arc, une évolution, une transformation. Et c’est ce qui se passe avec tous les personnages, notamment par exemple, Alima. Celle qui a le collier qui l’abandonne au cou de la statue. C’est un personnage qui était traumatisé à la suite du décès de ces enfants et qui n’en avait jamais fait le deuil. Et je la prends à ce moment-là et après j’essaie de faire ce petit chemin avec elle lorsqu’elle rencontre Houria.
Donc ce projet de chorégraphie naît, donc finalement son centre d’intérêt change et elle accepte finalement la disparition de ses enfants. Elle accepte de se libérer de ce fardeau qu’elle porte au cou. Et elle le lègue à cette statue qui reste au milieu de cette jolie rivière. Donc c’est un personnage qui a avancé. C’est comme la mère d’Houria qui conduit à un moment donné. Au début, elle est un peu rigide, elle refuse de conduire et de prendre en main sa vie, parce qu’elle a eu un traumatisme. Et dans Houria, il y a beaucoup de femmes traumatisées parce que c’est vraiment à l’image de l’Algérie.
« Enormément de femmes quittent l’Algérie pour des raisons familiales, pour des raisons de santé, pour des raisons de travail, pour des raisons de liberté »
Et j’ai eu quelques retours de journalistes qui disaient que c’était très dense, qu’il y a trop de thématiques. En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que la société algérienne est très dense en elle-même. Pour comprendre la force et le courage de ces femmes, il faut absolument saisir le contexte algérien qui est très complexe et très compliqué. On a des “femmes caméléons” qui ont besoin d’exister et qui ont besoin de travailler. Ces femmes sont professeurs le matin, et elles dansent le soir pour gagner des sous.
On a aussi des jeunes femmes qui vivent en Algérie mais qui veulent la quitter même au prix de leur vie. Finalement, c’est ce que fait Sonia. Au bout d’un moment, quand tu as trois refus de visa, que tu es pleine de vie, d’énergie, que tu n’as rien fait de mal et que tu ne peux pas finalement vivre de ta passion ou être libre, c’est une frustration affreuse.
Donc oui, on franchit le pas, on n’a pas le visa une fois, on a pas le visa deux fois et la troisième fois, on tente le coup. Et tout ça, c’est véridique. Il y a 500 décès par an en Algérie de gens qui quittent le pays de cette façon là. Avant, c’était des jeunes hommes. Après c’était des messieurs d’un certain âge avec des enfants. Et maintenant c’est énormément de femmes, qui quittent le pays pour des raisons familiales, pour des raisons de santé, pour des raisons de travail, pour des raisons de liberté.
« C’est donc aussi une question d’abandon, comme ici, de la société »
Donc oui, il y a beaucoup de sous-texte, mais on ne peut pas amputer ce contexte sur le quotidien des algériens. Ce qui importe, c’est de montrer une diversité. Moi, je n’aime pas les personnages linéaires. J’aime bien montrer ce qui compose réellement la société algérienne : c’est une Houria qui veut être chorégraphe. C’est une Alima qui n’arrive pas à faire le deuil, ou une Sonia qui veut quitter l’Algérie à n’importe quel prix. C’est des garçons bienveillants adossés au mur, qui ont un humour dingue et des voyous aussi, comme Ali, qui finalement n’est pas pris au sérieux par une femme qui est policière.
Si cette femme du commissariat avait pris la déposition au sérieux ce garçon ne serait pas en liberté et n’aurait pas causé cette avalanche de problèmes. C’est donc aussi une question d’abandon, comme ici, de la société. Donc tous ces thèmes sont absolument indispensables pour comprendre ces femmes là, on ne peut pas les isoler de ce contexte.
Pourquoi avoir décidé de rendre Houria muette ?
MOUNIA MEDDOUR : Alors bien évidemment, le mutisme a toute une symbolique, c’est la symbolique de toutes les femmes dans le monde. Je ne parle pas seulement de l’Algérie. Quand on voit qu’il y a 33 féminicides en France depuis le début de l’année, il y a vraiment quelque chose qui n’est pas normal. Donc le mutisme est la symbolique de toutes les femmes qu’on n’a pas voulu écouter, toutes les femmes à qui on n’a pas laissé la liberté de s’exprimer, toutes les femmes qui n’ont pas accès à l’éducation, au travail, à la liberté, à celle de s’habiller comme elles veulent.
Le mutisme part de là. C’est toutes ces femmes qui vont contrer un schéma souvent patriarcal. Bien évidemment, Houria perd la parole car elle a eu un choc traumatique. Et à la suite de ça, elle tombe dans le monde de la langue des signes, qui devient finalement sa force à un moment donné. Mais encore une fois, comment partir de ses faiblesses ? Elle décide de créer sa propre chorégraphie avec des signes. Mais finalement, elle décide de rester dans ce monde avec ces femmes. Moi, ce que j’aime, c’est de laisser la porte ouverte. Je pense qu’à la fin, ce qu’elle préfère, c’est de rester vraiment avec ces femmes là et de communiquer à travers la langue des signes qui devient un peu une sorte de langage clandestin. Elle crée une communauté, un collectif où elles se comprennent et où elles s’entraident.
Il y a justement une scène où Sonia rassure la mère d’Houria en lui disant qu’elle est sûre qu’elle reparlera un jour. Alors pourquoi Houria continue-t-elle de s’exprimer en langue des signes jusqu’à la fin du film et ne reparle pas, malgré son émancipation à travers le groupe qu’elle a formé avec ces autres femmes ?
MOUNIA MEDDOUR : C’est une question très subjective. À un moment donné, il y a des cris dans cette chorégraphie libératrice, toutes les filles crient. Donc est-ce qu’Houria a repris sa voix mais décide de ne pas en parler ? J’aime bien laisser au spectateur le mystère de ce choix-là. Mais ce qui compte à la fin c’est cette chorégraphie en langues des signes pour Sonia qui a disparu en mer, qui est comme un théâtre à ciel ouvert face à cette Méditerranée et comme un adieu funéraire.
Comment est venue l’idée de mélanger la langue des signes et la danse ?
MOUNIA MEDDOUR : Ce que j’ai observé, c’est que lorsque les gens signent, il y a quelque chose de très visuel, de très organique, de très brut, il y a quelque chose de très vif. J’ai l’impression que c’est une langue qui ne ment pas. On est dans quelque chose de très précis : verbe, mot, nom, c’est très direct. Ce que j’aimais bien dans ce côté abrupt, c’est qu’il n’y a pas d’hypocrisie, il n’y a pas de mensonge, il y a quelque chose qui est hyper sain et humain.
Et je me suis dit que c’était très visuel et qu’il y avait quelque chose à faire au niveau des chorégraphies avec ça, comme créer toute une danse assez brutale qui rappelle aussi un peu la danse des percussions africaines avec tout ce qui rappelle le Maghreb aussi, où il y a des mouvements très vifs. C’est une chorégraphie brutale, et par moment, harmonieuse aussi. Il y a des pieds nus qui heurtent le sol, des mouvements qui sont très précis aussi quand même. Et donc je me suis dit que lire les deux pouvait peut-être faire quelque chose.
Alors après on a travaillé et ça a été un long processus extrêmement long. On a commencé par créer d’abord la musique parce que moi je voulais vraiment quelque chose de très percussif, un peu moderne, avec des sonorités un peu électro. Et à partir de là, les dialogues que j’avais déjà écrits dans le scénario (pour la musique de fin) ont été retranscrits en langue des signes. On a filmé un traducteur qui nous a réinterprété les dialogues en langue des signes. Et avec la chorégraphe, on est partis de ces mouvements signés et on a créé une chorégraphie.
Houria est passée de la danse classique à une danse un peu “personnelle”. Mélanger langue des signes et danse contemporaine était une idée que vous aviez eu dès le départ ? Ou avez-vous eu un moment de réflexion pour pouvoir déterminer avec quel genre de danse Houria allait se reconstruire ?
MOUNIA MEDDOUR : Pour moi c’était évident dès le début de l’écriture. Je voulais montrer la transformation et la renaissance d’un personnage, avec le passage d’une danseuse qui exécute des mouvements imposés par sa mère chorégraphe, donc une danse rigidifiée et classique dans des corsets et des pieds compressés dans des pointes, et passer vers quelqu’un qui se libère au fur et à mesure. Et d’ailleurs, pour sa première chorégraphie où tu la vois en robe blanche sur la plage, face à la mer, elle essaye de retranscrire un peu tout ce qu’elle avait comme “background” de danse classique, mais on y mêlant quelque chose de l’ordre de la liberté et de la libération. Et là, elle commence un peu à préparer sa nouvelle chorégraphie.
Donc le passage de la danse classique dans un corset, des pointes, une mère chorégraphe vers une chorégraphie finale où on est pieds nus, avec des corps qui sont libres, sans mouvements imposés, c’était la trajectoire du personnage. J’avais envie d’un personnage qui passe d’une danseuse sous les ordres d’une chorégraphe, vers une chorégraphe danseuse. Après, il y a eu là toute la construction au cœur de la transformation, avec notamment une scène pivot, pour moi, où elle est avec sa robe blanche face à la mer et qu’elle crée les prémices de cette chorégraphie.
« J’avais envie d’un personnage qui passe d’une danseuse sous les ordres d’une chorégraphe, vers une chorégraphe danseuse. »
Concernant la musique, comment les inspirations musicales vous sont venues ? Surtout, pour la musique de la dernière scène, comment s’est passé ce travail d’inspiration ?
MOUNIA MEDDOUR : Alors je suis quelqu’un qui adore le travail sonore, le montage sonore. Quand il y a des débats, il faut absolument qu’il y ait des gens pour présenter ce travail là, des ingénieurs du son, des mixeurs pour raconter les coulisses parce que c’est extraordinaire. Donc le son, c’est un travail que je fais dès le début. Bien évidemment, pour l’écriture du scénario, je sais déjà plus ou moins ce que je veux. Après je fais une lecture technique avec les équipes et on détermine les endroits où on va mettre de la musique et à quel moment on a besoin de silences.
Et pour la musique dans Houria, on a démarré avec la chorégraphie de fin parce que la chorégraphe et Lyna avaient besoin d’apprendre à danser sur une musique. Je ne voulais pas faire le contraire. Je ne voulais pas une musique qui s’adapte aux mouvements de Lyna. On pouvait aussi apprendre la chorégraphie, la donner aux musiciens et leur dire de composer sur les mouvements. En fait, les choses ont été faites autrement. Il y a deux méthodes, je pense.
« Je voulais vraiment que la musique soit tribale, percussive et moderne. »
Mais moi je voulais vraiment que la musique soit tribale, percussive et moderne. Il y a beaucoup de modernité dans les sons électro, mais il y a aussi cette voix, qui est la voix d’Houria quelque part. Il y a aussi beaucoup de sensibilité dans tout ça. Donc c’était la toute première chorégraphie, la toute première musique et après on a minimisé pour remonter vers le début du film avec des sonorités un peu plus élémentaires.
Ce travail-là s’est fait avec deux compositeurs exceptionnels, Yasmine Meddour et Maxence Dussère, avec qui j’avais déjà travaillé pour Papicha. Et ce travail là était très long, très laborieux aussi, parce qu’il y avait beaucoup d’aller-retours, des fois ça allait, des fois ça n’allait quand ça allait pas. Après, arrivent le montage son et le mixage.
Et là il y a des choix des fois qui sont évidents. Par exemple, pour la scène d’ouverture, où Lyna danse sur le toit avec son casque, au début on avait une musique magnifique mais qui nous éloignait énormément du personnage et qui créait une distance. Et je me suis dit non, sur les terrasses à Alger, il y a beaucoup de vent, il y a la mer, il y a des embruns donc il vaut mieux sentir cette ville avec ce personnage, c’est beaucoup plus intéressant. Donc ça, c’est vraiment le travail avec les compositeurs.
« Single Ladies de Beyoncé, c’est pour montrer que la jeunesse algérienne est une jeunesse universelle. »
Après pour les musiques existantes, moi je trouve que les musiques italiennes sont toujours intemporelles, Felicità, Gloria… Il y a quelque chose qui fait appel à la mémoire. Ce sont des musiques intemporelles, incontournables qui amènent énormément de nostalgie. Je pense qu’on a tous un lien. On a tous un lien à un moment donné avec ces musiques. Felicità et Gloria me rappellent chacune des choses. Mais ce qui est important aussi, c’est que Felicità arrive à un moment-clé. Houria arrive à acheter cette voiture et c’est la virée entre filles à la mer, avec sa mère. Et donc on célèbre la vie. Felicità, c’est une musique qui est hyper entraînante, qui donne une bouffée d’oxygène à ce moment-là. Et Gloria, c’est une chanson sur le départ d’une jeune fille. Là, c’est pour le départ de Sonia qui part en mer, avec une tragédie en approche, qui est donc pré-annoncée.
Et Single Ladies de Beyoncé, c’est pour montrer que la jeunesse algérienne est une jeunesse universelle. Elle écoute aussi bien du Beyoncé que du Eddy Mitchell. Et Beyoncé, c’est vraiment une star internationale, incontournable, et les jeunes filles en Algérie, elles dansent sur sur ces morceaux là. Ce n’est pas une jeunesse isolée, elle est connectée au monde. Elle est même plus connectée au monde américain qu’ici en France. Ces morceaux étaient donc tous justifiés, étudiés et pensés. Et après il y a une dernière chanson, J’ai trop dansé, qui était en langue des signes, qui passe la première fois que Houria donne un cours dans l’école de danse. Cette chanson rappelle la préparation de la langue des signes.
– Entretien réalisé par Wienna Razafindramiadana