5 films d’animation pour comprendre la guerre

Film animation festival annecy Valse Bachir

Pas simple d’expliquer les raisons des guerres aux enfants, quand elles sont déjà absurdes aux adultes. Reste alors le cinéma. Voici 5 films d’animation pour comprendre la guerre, à tous les âges (ou presque)

Puisque le cinéma d’animation est souvent associé à l’enfance, nous vous proposons aujourd’hui de découvrir une thématique à première vue rédhibitoire à montrer si vous aviez un enfant : la guerre. Et pourtant, ceci de manière accessible et nécessaire pour tous les âges. À l’occasion de la projection du film Saleem dans la compétition Contrechamp, on revient sur 5 films d’animation pour comprendre la guerre.

5 films projetés au Festival du cinéma d’animation d’Annecy et qui prouveraient aux adultes, méfiants de l’intérêt de l’animation après un certain âge, qu’ils devraient s’y plonger. Connaitrez-vous ceux que nous vous proposons ?

Bannière du festival d'annecy 2023 lié au Mexique 7 films d’animation pour comprendre la guerre
@Annecy

1. Dounia et la princesse d’Alep de Marya Zarif et André Kadi – 2022 – 6 ans (Annecy s’anime)

 
Elle n’a que 6 ans, et pourtant, elle est obligée de fuir la guerre qui détruit son pays. Quitter Alep en Syrie pour aller vers de nouvelles contrées, c’est la seule solution pour Dounia et sa famille de s’en sortir. Dounia et la princesse d’Alep permet par son point de vue à hauteur et point de vue d’enfant de rendre hommage à des milliers d’enfants qui vivent ces situations d’exils, injustes et dramatiques.
Quasiment unique par sa portée éducative si accessible aux enfants à partir de 6 ans, notamment par sa dimension imaginaire des graines de nigelle magiques qui rappelle le conte, elle leur permet également de s’ouvrir à l’étranger et de mieux comprendre les enjeux de demain.

2. Saleem de Cynthia Madanat Sharaiha – 2023 – 6 ans (Contrechamp)

 
Si le premier film nous plonge plutôt dans les difficultés et les périls de la migration, Saleem, présenté dans la catégorie des long-métrages contrechamp cette année, s’intéresse plutôt à la vie après cet exil, grâce au prisme de l’école. Une idée narrative souvent exploitée dans les films pour permettre au personnage principal d’évoluer avec un entourage de son âge. Saleem est un garçon ayant été contraint de tout laisser derrière lui et devant accepter sa nouvelle vie. Accessible à partir de 6 ans, la santé mentale est au premier plan de ce film d’animation jordanien (le tout premier présenté au Festival) qui parvient à mettre en lumière la guérison et le dialogue chez les enfants victimes de traumatismes liés à leur ancienne vie.
Grâce à de nombreuses scènes, la réalisatrice Cynthia Madanat Sharaih montre dans le quotidien les éléments qui rappellent le calvaire d’hier (les cauchemars, les sons…). Mais petit à petit, l’entraide et l’espoir viennent donner de la couleur à cet enfant qui n’est qu’au début du voyage vers sa guérison. Il reste néanmoins difficile d’entièrement adhérer à cette animation en 3D, pourtant aboutie sur les détails et les décors, mais trop proche des vidéos pour enfants que l’on retrouve parfois sur YouTube au niveau des personnages…

3. Les Secrets de mon Père de Véra Belmont – 2021 – 8 ans (Annecy s’anime)

 
Adapté de la bande-dessinée Deuxième génération de Michel Kichka, Les secrets de mon père concerne cette fois-ci les plus de 8 ans et évoque la Seconde Guerre mondiale, 20 ans après son déroulement. Situé en Belgique, Véra Belmont nous immerge dans la vie d’une famille juive tout à fait classique en Belgique, et plus précisément aux côtés de Michel et son frère Charly. Deux enfants qui vivent une enfance heureuse, jusqu’au jour où ils découvrent que leur père possède un tatouage sur le bras. Que représente-t-il ? Quel est le point commun entre tous ceux qui possèdent ces numéros sur leur bras ? À la fois avec humour et pédagogie, le film parvient à traiter brillamment le travail de mémoire et la reconstruction juive après cette guerre.

4. Parvana, une enfance en Afghanistan de Nora Twomey – 2017 – 9 ans (Prix du jury et Prix du public)

 
Également réalisatrice du film Le Peuple Loup et Brendan et le secret de Kells, Nora Twomey livre un film bouleversant sur le régime taliban en Afghanistan avec Parvana. Parvana a onze ans, et grandit à Kaboul, une ville ravagée par la guerre et où son père est arrêté.
Particulièrement pertinent sur la condition féminine en Afghanistan dans les années 2000 (et toujours aujourd’hui), le film met en avant les problématiques rencontrées par les femmes livrées à elle-même, dans un pays qui pousse des petites filles à se travestir en garçon pour parfois simplement acheter de quoi se nourrir. En mêlant le conte aux interdictions de la charia, elle s’émancipe et laisse un message d’espoir, sans pour autant tromper la réalité des enfants qui y vivent grâce à sa fin très intelligente.

5. La Traversée de Florence Miailhe – 2021 – 11 ans (Mention du jury pour un long-métrage)

 
Si Dounia et la princesse d’Alep parlait d’exil dans un contexte défini et réaliste, La Traversée de Florence Miailhe se place avant tout du côté de la fiction pour évoquer des enfants en fuite dans un voyage migratoire forcé. Inspirée par son histoire familiale liée aux pogroms du XXe siècle, elle effectue un travail de mémoire grâce aux carnets de croquis de sa mère, ainsi que par les photographies de son mari photographe Patrick Zachmann.
Et si cela ne vous a pas encore convaincu, sachez qu’il s’agit d’un film historique, car c’est le premier long-métrage intégralement réalisé en peinture à l’huile sur verre, un travail colossal qu’elle entreprend dans chacun de ses courts-métrages.

Quelques autres films d’animation pour comprendre la guerre et accessibles aux enfants :

Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (12 ans), Le Tombeau des Lucioles d’Isao Takahata (12 ans), Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec (14 ans),  ou encore Valse avec Bachir d’Ari Folman (15 ans).

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