Ginger’s Tale : La cupidité c’est mal

Ginger's Tale Reine bannière

Ginger a un rêve : sauver le monde. Bien plus qu’un rêve d’enfant, elle sauve tout ce qu’elle peut dès qu’elle le peut, et ce dès son plus jeune âge. À quelques jours d’être recrutée par les pompiers du village à son 18ème anniversaire et de danser avec l’amour de sa vie, rien ne se passe comme prévu…

Le festival d’Annecy online se poursuit et c’est une véritable déception de pouvoir découvrir certains films uniquement sous forme d’extraits. Ginger’s Tale, disponible dans son intégralité, est un film d’animation russe réalisé par Konstanstin Scherkin.

Ginger film Ginger's Tale

Agréable à regarder par son animation en 2D à une époque où le cinéma ne jure que par la 3D (même le studio Ghibli fera prochainement son prochain long-métrage d’animation en 3D…), l’univers dans lequel nous sommes plongés est fixé dès le départ : une introduction où une sorcière perd sa raison de vivre, puis la présentation héroïque de la protagoniste avant d’être face à une ellipse. Il est toujours intéressant de développer une réflexion sur le rapport au fantastique dans chaque film d’animation : le monde dans lequel s’inscrit le film est-il naturellement fantastique ? Comment les personnages réagissent-ils au fantastique ?

Dans Ginger’s Tale, l’univers est avant tout réaliste. La seule extravagance est liée à ce fameux artefact qu’ils appellent la Pierre de Feu, un sac qui va permettre à lui seul de dénoncer la cupidité de l’Homme. À la manière d’un conte, l’artefact magique possède sa propre histoire, et sa propre utilisation. Mais tout semble le rapprocher d’un classique du studio Walt Disney, Aladdin (1992) de Ron Clements et John Musker : tout comme le génie de la lampe, il y a trois utilisations et un lien à la liberté en décidant de s’en séparer.

Même si les personnages sont caricaturaux et parfois insupportables, celui de Ginger est attachant. Dans sa quête d’amour et de bienveillance, nous sommes forcés de l’apprécier, contrairement aux villageois qui lui reprochent ses destructions de biens. C’est justement le rapport à l’autre qui s’additionne à cette thématique simple mais efficace de la cupidité et du fait que les biens matériaux ne font pas le bonheur. Ginger semble être l’unique jeune femme du village à développer un état d’esprit indépendant, Potter quant à lui est un sculpteur qui ne parvient jamais à devenir aussi bon que son arrière grand-père vénéré par tous.

Et une pression sociétale est exercée sur eux, celle des villageois qui attendent trop de Potter et le grand-père de Ginger qui veut enfermer sa petite-fille car « elle devrait être plus douce, c’est une fille ». Même si le message est efficace pour les enfants, le film ne prend jamais le temps de respirer et nous entraine maladroitement dans une course effrénée pour livrer un propos qui devient binaire (la cupidité c’est mal, la bonté c’est bien) et étouffé par une musique surplombante.

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Ginger’s Tale réussit à raconter l’histoire d’un homme et d’une femme qui ne peuvent vivre comme ils le souhaitent à cause de la société. Si les enfants pourront découvrir que l’argent ne fait pas le bonheur, les adultes s’accrocheront uniquement à cette jolie animation 2D…

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