Après une production chaotique où le projet sera passé de la Warner au studio Blumhouse, du réalisateur Chris Columbus à Emma Tammi, l’adaptation cinématographique du jeu vidéo éponyme de Scott Cawthon, Five Nights At Freddy’s, débarque enfin en salles.
Porté par Josh Hutcherson, Elizabeth Lail et Piper Rubio, Five Nights At Freddy’s fait déjà sensation au box-office des Etats-Unis et devrait bénéficier aussi d’un grand succès sur le territoire de l’Hexagone.
« Récemment licencié, Mike (Josh Hutcherson) a absolument besoin de retrouver un emploi pour ne pas perdre la garde d’Abby, sa jeune soeur. Il accepte donc un poste de gardien de nuit, dans un restaurant désaffecté : Freddy Fazbear’s Pizzeria. Mais Mike ne tarde pas à comprendre que les apparences y sont terriblement trompeuses. Avec l’aide de Vanessa Shelly, agent de police, il est confronté, la nuit, à des phénomènes surnaturels inexplicables et bascule dans un univers cauchemardesque… »
Le (sur)veilleur au rempart
La franchise Five Nights At Freddy’s symbolise bien plus qu’un simple succès de jeu d’horreur : entre suites, romans dérivés, comédies musicales crées par des fans et théories en tout genre… Il s’agit bel et bien d’un phénomène culturel fort de ces dernières années, alors que ce qui était à l’origine un petit jeu indépendant pour PC est devenu un incontournable du survival horror. Aussi, l’enjeu d’adaptation était relevé quant à l’attente de toute une communauté à travers le monde et quant au support qu’il compte transposer. Et il n’est pas incohérent de voir Five Nights At Freddy’s porté sur grand écran tant son concept est accrocheur et au potentiel horrifique évident.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Five Nights At Freddy’s est un film qui tente d’être le plus respectueux possible de son matériau de base. C’est d’ailleurs dans cette optique que le co-scénariste du film n’est autre que Scott Cawthon, créateur de la franchise. Mais film destiné au grand public oblige, le scénario se doit d’être moins suggéré que dans les jeux. Aussi, toute une histoire en dehors de la pizzeria est imaginée pour Mike Schmidt (Josh Hutcherson, assez attachant) le gardien de nuit du premier jeu. Sans révolutionner le genre, l’intrigue autour du protagoniste fonctionne et ne dénature pas le médium adapté.
Cinq Nuits en Enfer
Five Nights At Freddy’s s’impose d’ailleurs dès sa scène d’ouverture comme un film d’horreur ludique et divertissant, nous présentant à la fois la pizzeria Freddy Fazbear et la cruauté de son univers. Le soin apporté aux décors est à noter, tout comme la représentation très fidèle des animatroniques du jeu, bestiaire emblématique de la franchise. De plus, le film bénéficie de la mise en scène créative d’Emma Tammi, qui exploite les topos du genre horrifique de manière très efficace. La première heure du long-métrage intrigue et tient en haleine son spectateur.
En revanche, Five Nights At Freddy’s perd de son souffle dans sa deuxième partie. Trop didactique, trop bavarde, elle vient démystifier tous les mécanismes d’horreur mis en place jusque là. Les rumeurs font état d’un premier montage qui durerait originellement trois heures, ce qui ne serait pas étonnant tant le climax du récit semble ici trop rapide. Cette conclusion éclipse des éléments de l’intrigue – en plus de comporter quelques incohérences – et finit par aboutir sur une résolution attendue et scolaire. Tout ceci provoque une baisse globale de l’intensité dommageable pour un film d’horreur de cet acabit.
Une partie des fans des jeux trouvera sûrement son bonheur dans ce Five Nights At Freddy’s. Une autre partie du public, qui était en droit de s’attendre à un film d’horreur éprouvant et oppressant, sera déçue devant le long-métrage d’Emma Tammi. En résulte, malgré tout, un divertissement efficace.