Nos 5 coups de cœur du Festival du Film Coréen à Paris 2023

Festival du Film Coréen à Paris 2023

Le cinéma sud-coréen séduit de plus en plus, notamment en France, et le Festival du Film Coréen à Paris (FFCP) en est la preuve : on a pu y apercevoir beaucoup de monde lors de cette dix-huitième édition. L’occasion de découvrir des œuvres de cinéastes connus des amateurs de la première heure, mais aussi des films de tout nouveaux réalisateurs.

Difficile de faire un choix après avoir visionné plusieurs films aussi variés qu’inégaux lors de ce Festival du Film Coréen à Paris. Des films comme Peafowl de BYUN Sung-bin, qui a gagné le Prix du public, auraient tout autant mérité d’apparaître dans notre top 5, qu’on vous dévoile sans plus attendre !

1. Birth de YOO Ji-young (première française)

Synopsis : « Jae-yi (HAN Hae-in), écrivaine prometteuse, s’apprête à publier son nouveau roman. Elle vit avec Geon-woo (LEE Han-ju), professeur d’anglais dans un institut privé. Ils s’aiment et sont heureux. Jusqu’au jour où Jae-yi, qui n’a aucune envie d’avoir un enfant, tombe enceinte. La vie parfaite du couple va alors commencer à se fissurer. »

Jae-yi (HAN Hae-in) dans Birth de YOO Ji-young
© Festival du Film Coréen à Paris

Attendre un enfant sans le désirer : un sujet très controversé dans nos sociétés, encore plus dans la société coréenne. C’est ce que la réalisatrice Yoo Ji-Young  traite ici avec brio. De par son rythme ou encore le jeu d’acteur, Birth nous interpelle en nous plongeant à la naissance même d’un être humain : désir, émotion, vulnérabilité ce qui est bien au-delà qu’un simple porteur de vie, les sociétés l’oublient vite.

Ainsi Birth nous fait poser différentes questions sur nous-même : doit- on suivre un schéma imposé par la société ? Qu’est-ce que le sacrifice ? Est-ce que c’est égoïste de désirer ? Birth ose aller au sein même de la conception humaine pour parler d’un sujet bouleversant, désireux, intellect et trop peu parlé et pour cela il vaut le détour !

2. Rebound de CHANG Hang-jun (première française)

Synopsis : « Ancienne promesse du basket, Yang-hyun (Ahn Jae-hong) est embauché pour coacher l’équipe du lycée Jungang de Busan, qui a connu son heure de gloire mais n’obtient plus aucun résultat. Il réunit des joueurs rejetés par les autres équipes, du plus maladroit (mais très motivé) au plus doué et les entraîne dans un seul but : concourir au championnat national et tenter de ne pas passer pour des losers. »

Still du film Reboud de CHANG Hang-jun
© Festival du Film Coréen à Paris

Rien d’original dans ce film, et pourtant quelle joie de suivre les aventures de Yang-hyun et de ses élèves ! Rebound aborde avec simplicité les difficultés qui influencent leur jeu, que ce soient des obstacles financiers, relationnels ou leur niveau au basket. On s’attache facilement à ces underdogs, dont l’histoire est inspirée de faits réels.

D’autre part, on se plaît à retrouver l’acteur Ahn Jae-hong dans un tel rôle, alors qu’on a pu le voir passer dans des films de Hong Sang-soo ou dans de célèbres dramas comme Fight For My Way et Be Melodramatic.

3. The Night Owl de AHN Tae‑jin (première française)

Synopsis : « Kyung‐soo (RYU Jun-yeol), talentueux acupuncteur malvoyant, fait ses preuves et entre à la cour royale. Quand le prince héritier revient au palais après des années de captivité, des conspirations se mettent en place autour de la succession du roi Injo. Kyung‐soo devient alors le témoin involontaire des rivalités pour monter sur le trône. »

Kyung‐soo (RYU Jun-yeol) dans The Night Owl de AHN Tae‑jin
© Festival du Film Coréen à Paris

Captivant est le mot juste pour qualifier The Night Owl. Ce thriller nous raconte un bout d’histoire coréenne, une histoire qui d’apparence semble farfelue : un acupuncteur aveugle employé dans la garde Royale, découvre les manigances du roi.

Ahn Tae‐jin, tel un marionnettiste, manie son scénario d’une main de maître. Il sait allier l’atmosphère intime et oppressante, le jeu de lumière les décors, les costumes. Mais aussi, transformer l’handicap du héros en force, sans oublier de rajouter une pointe d’humour pour créer une véritable pépite comme on en voit rarement.

4. Honeysweet de LEE Han (première européenne)

Synopsis : « Chi-ho (Yoo Hae-jin) mène une vie réglée comme du papier à musique. Il se lève, va travailler dans l’entreprise de fabrication de gâteaux qui l’emploie, puis rentre regarder la télé chez lui. Toujours seul. Sa rencontre avec Il-young (Kim Hee-seon), mère célibataire enjouée, va bouleverser ses habitudes… et son coeur. »

Yoo Hae-jin et Kim Hee-seon dans Honeysweet de LEE Han
© Festival du Film Coréen à Paris

Honeysweet fait rapidement penser à un kdrama de comédie romantique, mais contrairement à beaucoup d’œuvres du genre, il n’est pas centré sur des jeunes… et ça fait du bien.

Néanmoins, le film partage aussi le défaut principal de beaucoup de comédies romantiques coréennes : il met trop de temps à prendre fin. Malgré ses points faibles, on retiendra surtout les belles performances de Yoo Hae-jin (A Taxi Driver) et de Kim Hee-seon, dont les interprétations feront fondre le cœur des spectateurs !

Il plaira surtout aux adeptes du genre et sa découverte tombe à pic pour un mois de novembre pluvieux.

5. Architect A de LEE Jonghoon (court-métrage)

Synopsis : « Et s’il était possible de construire une maison à partir de nos souvenirs ? Et si, au crépuscule de nos vies, nous pouvions bâtir une demeure avec des morceaux de notre mémoire ? Quelque part, loin d’ici, vit un architecte capable d’une telle prouesse… »

© Festival du Film Coréen à Paris

Avec ce court-métrage, l’animation coréenne fait preuve une nouvelle fois de sa créativité. Architect A nous plonge dans un imaginaire aussi émouvant que rafraîchissant. Lee Jonghoon nous fait découvrir le concept de la vie autrement : par le biais de notre chez soi. Il nous prouve que chaque moment de vie est important, qu’il soit bon ou mauvais : cela nous construit, cela construit notre « chez soi ». Chaque maison est unique comme chaque personne.

— Écrit par Lou Le Bail et Julie Mota

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