Nos 5 coups de cœur du festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2025

Du 31 janvier au 8 février, le festival du court métrage de Clermont-Ferrand a célébré le cinéma au format court. Nous avons eu la chance d’y assister et voici nos plus belles découvertes.

Le festival offre une vitrine à des œuvres moins connues du grand public : les courts métrages. Cette année, le public a pu découvrir un programme consacré au cinéma libanais ou encore une rétrospective sur le son. Mais aujourd’hui, penchons-nous sur le cœur du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand : les sélections nationales et internationales.


5 – Le Diable et la bicyclette de Sharon Hakim

Prix étudiant – Compétition nationale

Synopsis : « Yasma, jeune fille libanaise de 13 ans, issue d’un mariage multiconfessionnel, se prépare au rituel de la première communion. Mais alors qu’elle s’éveille à la sensualité, s’installe un rituel d’un tout autre genre. »

Le Diable et la bicyclette de Sharon Hakim
© Aeternamfilms

Le Diable et la bicyclette offre un regard attendri et amusé sur l’entrée dans l’adolescence. Le personnage de Yasma tente de naviguer entre sa propre découverte du désir et le poids de la culpabilité que son entourage, et plus largement la société, fait peser sur ses épaules.

On ressent toute la bienveillance de Sharon Hakim à travers une réalisation subtile et une vraie maîtrise du female gaze. Le court-métrage réussit avec brio à traiter de sujets importants avec légèreté, même si sa conclusion nous laisse un goût amer.


4 – Nous les prochains de Florent Gouëlou

Compétition nationale

Synopsis : « Fred est drag queen et performe sur la scène d’un cabaret quand il apprend la mort de son père, Jean. Aux urgences, il tombe nez à nez avec son fantôme. Les trois jours qui suivent, Fred et sa sœur Cassandre tentent d’organiser les funérailles de Jean, alors que Fred semble le seul à le voir. »

Nous les Prochains de Florent Gouëlou
© Yukunkun Productions

La thématique du deuil, si souvent traitée au cinéma, sert ici de prétexte pour aborder une multitude d’autres sujets : la famille, le pardon, l’addiction, la résilience… En seulement une trentaine de minutes, le court métrage installe une dynamique complexe entre des personnages qui se rejoignent autant qu’ils se déchirent.

C’est par son écriture, mais aussi par une mise en scène délicate que Nous les prochains réussit son pari. Il nous ouvre les portes de cette maison familiale pour nous permettre d’en découvrir tous les secrets.


3 – Unspoken de Damian Walshe-Howling

Grand Prix – Compétition internationale

Synopsis : « 1979. Dans un contexte explosif où les manifestations éclatent d’un bout à l’autre de Sydney, Marina, née en Croatie, se voit contrainte d’exposer les détails intimes de sa relation avec son petit ami australien, tandis qu’une tornade politique emporte le pays de son enfance dans une spirale dévastatrice. »

Unspoken de Damian Walshe-Howling
© Flame Tree Entertainment

Dans Unspoken, rien n’est laissé au hasard. La structure du film est d’une grande précision et on se retrouve totalement happé par l’intrigue. Jusqu’à la dernière seconde, Damian Walshe-Howling joue avec la perception de son spectateur, sans jamais manquer de le surprendre et de l’émouvoir.

C’est aussi grâce à la performance de l’ensemble de ces acteurs qu’Unspoken est aussi efficace. Au-delà d’être passionnant, ce court-métrage est puissant. Au sein d’une communauté marginalisée, l’intime rencontre le politique pour provoquer espoir et indignation.


2 – Milk de Miranda Stern

Compétition internationale

Synopsis : « Une réalisatrice se lance à la découverte de la mère qu’elle n’a jamais connue. À l’instar de l’acte filmique, c’est une exploration qui semble ne jamais trouver de fin. Une œuvre visuelle impressionniste, qui aborde la maternité, la perte et la dépendance, avec la vie et la guérison en points de mire. »

Milk de Miranda Stern
© National Film and Television School

Avant d’être un documentaire, Milk se présente comme un hommage. D’abord, un hommage à une mère inconnue, ayant malgré tout marqué la vie de Miranda Stern. Mais surtout, un hommage au parcours de l’enfant qui a dû combler les vides et construire sa propre identité.

Unique en son genre, le documentaire joue avec les codes de la narration. Les interviews se mêlent aux réflexions introspectives, le tout ponctué d’expérimentations visuelles symbolisant la quête de sens de sa réalisatrice. Milk est l’histoire d’un combat, mais c’est surtout une ode à la vie.


1 – L’Homme de merde de Sorel França

Prix SACD de la Meilleure première œuvre de fiction

Synopsis : « Entre la fac et un travail dans un hôtel de luxe, Fernanda se demande si elle parviendra un jour à accomplir quelque chose de significatif dans sa vie. L’arrivée impromptue de L’homme de merde va lui donner une occasion inespérée. »

L'Homme de merde de Sorel França
© Don Quichotte Films

L’Homme de merde fait partie de ses œuvres qui cachent une vraie colère derrière un ton plutôt léger. L’humour est très efficace, piquant et précis. Mais au fil de la narration, il révèle surtout une véritable rage : celle du personnage principal, Fernanda, vite rejointe par le spectateur.

La justesse de l’écriture, en particulier celle des dialogues, nous permet de plonger pleinement dans l’esprit de Fernanda. Nous partageons ses émotions, son combat, ses doutes et ses conclusions. C’est un court-métrage engagé et engageant, une pépite comme on en voit rarement.

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