Dual de Riley Stearns : Seul contre Soi

La compétition du Festival de Deauville est souvent synonyme d’aléatoire. Les films sont soit mauvais, soit excellents, soit oubliés d’ici deux mois. Le premier film en compétition que nous avons découvert lors de cette 48e édition ne déroge pas à la règle. Mais dans quelle lignée s’inscrit Dual de Riley Stearns ?

Après Fault et The Art of Self-Defense, le troisième long-métrage de Riley Stearns prouve sa créativité et sa volonté de se démarquer dans un cinéma indépendant américain en ébullition de bonnes idées. Et si le monde tel qu’on le connaissait était différent ? Et s’il existait la possibilité de créer un double de soi permettant de rassurer ses proches et combler un vide lorsqu’on l’on décède ?

« Sarah est jeune, et pourtant, elle est diagnostiquée d’une maladie incurable et mortelle. Elle décide alors de créer un double d’elle. »

Évidemment, en lisant ce synopsis, on pourrait très bien se demander ce qui pourrait mal se passer… (Ce n’est pas comme si Jordan Peele avait fait un film entier sur un double maléfique remplaçant l’original !). Mais dès son introduction, Riley Stearns décide de nous donner des indices sur la dangerosité de la situation en nous présentant deux personnages dans un duel en face à face, face à des spectateurs. Le tout, télévisé.

Proche d’un épisode de Black Mirror, mais extrêmement ancré dans la réalité, Dual est saisissant grâce à son humour noir et ses dialogues percutants, nous faisant esquisser un léger sourire tout en plaignant intérieurement Sarah.

Souvent, les films ayant un concept de science-fiction ne poussent pas assez loin leur concept, mais c’est ici tout le contraire. Il existe des réunions d’anonymes pour ceux qui ont des doubles, et même des lois et des représentants pour eux… N’oublions pas le plaisir coupable de retrouver Aaron Paul en coach sportif, et Karen Gillian qui attire assez facilement notre empathie pour son personnage quasi tragicomique.

Le concept intrigant de Dual nous tient en haleine tout du long grâce à son décalage avec nos attentes mais la mise en scène du film et le dénouement ne permettront pas de faire de lui un film mémorable qu’on retiendra dans quelques années.

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