City Hunter de Yoichi Satoh : Nicky Larson craint les adaptations

Nicky larson

Plus connu en France sous le nom de Nicky Larson, City Hunter a marqué toute une génération de fans de manga et d’anime. Pas étonnant, donc, de voir Netflix produire une énième adaptation suivant le célèbre « nettoyeur » de Tokyo. 

Après diverses adaptations en série et films d’animation, de Jackie Chan à Philippe Lacheau, revoici City Hunter au format long sous la caméra de Yoichi Satoh. Adapté du manga de Tsukasa Hojo datant des années 80, ce long-métrage inédit nous permet de (re)découvrir les aventures de Ryo, transposées à notre époque. L’enjeu ici est double : adapter pour la première fois au Japon City Hunter en film en prises de vues réelles et introduire les origines du duo Ryo Saeba et Kaori Makimura aux néophytes.

« Tireur d’élite et éternel séducteur, le détective privé Ryo Saeba (Ryohei Suzuki) fait équipe à contrecœur avec la sœur de son ancien partenaire pour enquêter sur la mort de ce dernier. »

Ryo Saeba (Ryohei Suzuki) et Hideyuki Makimura (Masanobu Ando) dans City Hunter
© Netflix

Nouveau Ryo, même extravagance

Ryo Saeba est cette fois-ci interprété par Ryohei Suzuki, qui a récemment reçu le prix du meilleur acteur aux prix du film Mainichi pour sa superbe prestation dans le film Egoist. Deux rôles aux antipodes puisque Ryo est un personnage excentrique, qui peut facilement devenir agaçant du fait de son rapport aux femmes et de l’image de dragueur lourd qu’il se donne.

Le côté surjoué que prend Suzuki colle bien au personnage, néanmoins, les passages où Ryo est plus sérieux sonnent parfois faux et peu authentiques. Une scène en particulier insiste sur le côté culte du personnage à travers un gros plan sur Ryo. Le regard caméra à ce moment n’aide pas non plus…

Ryo Saeba (Ryohei Suzuki) dans City Hunter
© Netflix

La nuit du chasseur

Les scènes de combats sont plutôt bien orchestrées et agréables à suivre, surtout celle aussi saugrenue que notre personnage principal. Quant à la bande originale, elle est malheureusement trop artificielle et pourrait presque faire décrocher du film… Toute l’histoire autour de l’Angel Dust, cette drogue mystérieuse au centre du film, ne convainc pas non plus. En revanche, le personnage de Kurumi a le mérite de rajouter de la fraîcheur au film, alors que peu nous est dévoilé de Ryo en comparaison (pour l’instant ?).

Ce qui retiendra notre attention, c’est de voir les personnages arpenter les rues de Shinjuku, en mêlant réalité et fiction. Le film nous donne à voir un aperçu des Toyoko kids, méconnus en France mais difficiles à ignorer de toute personne s’étant rendu à Kabukicho. La plupart de ces jeunes se retrouvent dans ce quartier après avoir fugué. Sans aller jusqu’à en faire un aspect majeur de l’histoire, le film montre que cela peut faire d’eux des proies idéales pour toute personne malveillante…

Kaori Makimura (Misato Morita) dans City Hunter
© Netflix

Ce City Hunter est donc un film d’action conventionnel mais divertissant, qui permettra peut-être à une nouvelle génération de découvrir l’univers de Ryo Saeba. Bien que voir les personnages prendre vie à travers leurs acteurs fasse plaisir, le schéma narratif simpliste du film ne marquera sûrement pas sur le long terme. 

Laisser un commentaire