Beyond the infinite two minutes de Junta Yamaguchi : Le visio du futur

De Un jour sans fin (1993) à Palm Springs (2020), nombreux sont les films ayant abordé les boucles temporelles et leurs différents paradoxes. Disponible sur Shadowz depuis le 26 avril, Beyond the Infinite Two Minutes (Droste no hate de bokura) est un petit long-métrage japonais à mi-chemin entre Ne Coupez Pas ! (2017) et Tenet (2020), qui se réapproprie le concept avec une efficacité redoutable.

Comme tous les soirs, Kato ferme le café dont il est propriétaire et remonte dans son appartement situé juste au-dessus. Il s’installe pour jouer de la guitare quand son écran d’ordinateur s’allume soudainement et il se retrouve en train de communiquer avec son double, connecté à la télévision du café, deux minutes dans le futur (d’où ce titre malicieux, Beyond the Infinite Two Minutes). S’ensuit alors une multitude de péripéties où lui et ses amis étudieront le phénomène à travers diverses expériences ingénieuses pour pousser l’anomalie temporelle au-delà de deux minutes.

Beyond the infinite two minutes de Junta Yamaguchi Kato parle a son double du futur sur l'écran d'ordinateur dans Beyond the Infinite Two Minutes
© Shadowz

Ne coupez pas !

Beyond the Infinite Two Minutes est le premier long métrage de la compagnie théâtrale Europe Kikaku. Tourné avec un simple iPhone, le projet s’apparente rapidement à un film de fin d’études un peu fauché. Son concept ambitieux et sa mise en scène créative lui permettent cependant de tirer son épingle du jeu.

Dès les premières minutes du film, le spectateur se retrouve embarqué dans un jeu de question/réponse entre le Kato du passé et celui du futur qui permet d’expliquer la situation et identifier les enjeux de manière ludique. Boucle temporelle oblige, les personnages revivent les mêmes moments et les acteurs doivent alors reproduire plusieurs fois les mêmes scènes avec des mouvements ou intonations de voix identiques. Se déroulant principalement entre le café et la chambre du personnage principal, ce petit jeu aurait pu devenir rapidement répétitif. Junta Yamaguchi ajoute un challenge technique avec une mise en scène habile en (faux) plan séquence et parvient à construire un récit puzzle cohérent où toutes les actions des personnages sont parfaitement orchestrées et justifiées.

Cinq cerveaux valent mieux qu’un

Malgré un sujet de science-fiction plutôt complexe, Beyond the Infinite Two Minutes réussit à garder une narration fluide et divertissante. Le choix d’une boucle temporelle de deux minutes rend le film particulièrement comique car les personnages ne cherchent pas la provenance de cette anomalie, mais plutôt à l’exploiter le plus rapidement possible. Impossible alors de ne pas s’attacher à cette bande d’amis bien sympathique et leurs expériences farfelues pour trouver de l’argent, gagner une figurine collector dans un distributeur, ou tout simplement voir le futur.

Beyond the infinite two minutes de Junta Yamaguchi Kato et ses amis essaient de comprendre l'anomalie temporelle
Images ©Shadowz

Court, cheap, mais toujours fun, Beyond the Infinite Two Minutes est un véritable petit bijou de créativité qui rappelle l’importance du scénario et des dialogues et qui prouve encore une fois qu’il ne faut pas grand-chose pour réaliser un excellent film.

Une exclusivité Shadowz disponible en streaming depuis le 26 avril

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