Sylvette et Anglomard Dieu ont 14 enfants et nomment leur dernière Aline en écoutant la célèbre chanson de Christophe. Elle apprend au fil des années qu’elle a une voix en or…
Après une année de patience liée à la Covid-19, l’actrice doublement césarisée Valérie Lemercier présente enfin son nouveau long-métrage intitulé Aline au Festival francophone d’Angoulême (après sa sélection en hors compétition au Festival de Cannes 2021). Attendu depuis des siècles par la fanbase de Céline Dion, le film sur la chanteuse québécoise sortira au cinéma en France le 10 novembre 2021.
Oui à sa romance
Réaliser un biopic n’est jamais une mince affaire, et encore moins lorsqu’il s’agit d’une personnalité aussi populaire que Céline Dion. Il faut pouvoir trouver le juste milieu pour faire plaisir aux fans de la chanteuse tout en faisant adhérer les spectateurs qui ne le sont pas. On citera Ray, Walk The Line, La Môme ou encore Rocketman, qui ont été des films importants pour le biopic musical, abordant la vie des personnalités en question selon des angles différents. Valérie Lemercier précise dès le départ qu’il s’agit d’une « fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion », et décide également de nommer son film Aline et son personnage Aline Dieu.
Malgré un manque de risque évident lié à sa structure narrative chronologique, Aline séduit par sa manière de romancer le réel sans en abuser (contrairement à Eiffel de Martin Bourboulon qui surexploite sa romance au potentiel inexistant). Dès son introduction, le film démarre avant même la naissance d’Aline et nous y découvrons une famille nombreuse. Elle permet au spectateur d’être conscient de l’entourage familial, au départ en chantant ensemble dans un orchestre (oui, ils sont 14…), puis en encourageant Aline à poursuivre son plus grand rêve, celui de devenir une chanteuse professionnelle.
Un succès médiatique familial
Le film n’est pas une parodie, mais bien un hommage. Le spectateur pourrait s’y tromper durant cette première partie de film à cause de la CGI. En effet, le visage de Valérie Lemercier est rajeuni lorsqu’elle est enfant, et un grand malaise en découle, le spectateur étant partagé entre le rire et le dégoût. Imaginez le visage d’une femme de 57 ans sur celui d’une adolescente de 16 ans… Valérie Lemercier prend le parti d’axer son film sur sa sphère privée, celle que l’on connaît dans les grandes lignes mais sans réellement en connaître les aboutissants et tenants. Ainsi, ses parents ont une grande importance dans l’évolution du récit (son actrice Danielle Fichaud crève l’écran), tout comme sa rencontre et sa relation avec Guy-Claude (Sylvain Marcel, un personnage inspiré de René Angélil) avec qui leur différence d’âge est de 26 ans.
Un mélange entre vérité et fiction
Tout le film tourne autour de son entourage, et on y découvre des éléments qui sont bien réels pour rendre le récit plus convaincant. Comme le succès à son jeune âge, son passage à l’Eurovision, ses problèmes de cordes vocales et son silence pendant quelques semaines, l’histoire derrière sa pièce porte-chance, son envie d’avoir un enfant, et le décès de quelques uns de ses proches…
Evidemment, malgré la priorité à son intimité, les plus grandes chansons de la chanteuse québécoise sont également dans le film, et c’est Victoria Sio (Le roi soleil) qui les interprète brillamment.
Avec Aline, Valérie Lemercier prouve que l’on peut s’inspirer de faits réels pour rendre hommage à une personnalité en romançant le strict minimum, et en respectant ainsi la personne à qui on veut rendre hommage, contrairement à Bohemian Rhapsody qu’on citera jusqu’à la fin des temps comme un exemple de médiocrité. Possédée par son rôle (sans doute son meilleur), Valérie Lemercier saura vous séduire à son tour, comme a su le faire la star québécoise.