Si les super-héros étaient autrefois dépeints comme des modèles à suivre, la tendance narrative de ces dernières années propose une vision beaucoup plus cynique et vulgaire de ces demi-dieux. Mais ne serait-il pas plus pertinent de s’intéresser à ce qu’il y a de plus humain et normal en chacun d’eux ? Umbrella Academy nous offre une réponse.
La saison 4 de The Boys et le dernier film Deadpool & Wolverine en sont des exemples parfaits. Il est bien plus divertissant d’accentuer la monstruosité inhérente à ces personnages, que d’en présenter une vision lisse et héroïque. Pourtant, une certaine lassitude peut se faire sentir face à ces anti-héros. Tout n’est qu’une question d’intérêt et les récits adoptent souvent un style gore et ludique. À tout cela, il manque la facette humaine et maladroite. Celle qui aspire à faire le bien, mais qui échoue. Celle qui désespère de ne pas pouvoir agir comme elle le souhaite malgré ses dons surhumains. C’est sous ce prisme que s’imbrique parfaitement la série Umbrella Academy.
« Les frères et sœurs Hargreeves se sont dispersés après l’affrontement final à l’hôtel Oblivion qui a entraîné une réinitialisation complète de leur ligne temporelle. Privés de leurs pouvoirs, ils doivent se débrouiller seuls et trouver une nouvelle normalité, avec des degrés de réussite très variables. Cependant, difficile d’ignorer longtemps les particularités de ce nouveau monde étrange. »
L’apocalypse a eu lieu la semaine dernière
Si la première saison de Umbrella Academy était intrigante et présentait certaines fulgurances, le concept s’est rapidement essoufflé, laissant place à des intrigues de moins en moins captivantes et à des acteurs de plus en plus désintéressés. C’est donc avec une attention mêlée de méfiance que nous avons accueilli la saison finale de la série. En effet, si la série reprend un rythme soutenu, elle s’empresse également d’aplanir tous ses enjeux dramatiques. Le tout en les expédiant à une vitesse folle. Ce qui tenait en haleine les fans de la première heures se transforme dès lors en nouvelles interrogations aux enjeux bien moins grandioses.
Il est assez difficile de discerner la direction que veut prendre la série, même après une lecture attentive de la bande dessinée. Chaque nouveau personnage est introduit de manière étrange, et il est compliqué de s’intéresser à eux, tant leurs intrigues prennent le dessus sur celles que nous aimions. En résulte une frustration croissante et un suspense qui s’amenuise au fil des épisodes. Cela est également dû au concept de multivers, qui affaiblit considérablement les enjeux narratifs lorsqu’il est mal exploité. De plus, les blagues excessives désamorcent systématiquement les scènes poignantes. Cela rend le visionnage au mieux un peu gênant, et au pire, vraiment irritant.
C’est donc ça, le Multiverse ?
Même si la série se dégrade au fil des saisons, quelques points positifs persistent et permettent de rester touché par Umbrella Academy. D’abord, l’amour pour les références cachées et assumées est toujours présent et même plus prononcé dans cette saison finale. The Truman Show, Matrix ou encore les Backrooms, toutes sont habilement intégrées, en harmonie avec l’univers de la série. À la fois subtils et visuellement intrigants, certains plans exploitent le meilleur de chaque référence pour en tirer une esthétique ou une intrigue temporaire intéressante.