The Last of Us saison 2 (HBO) : Un retour en demi-teinte ?

Après une première saison auréolée d’un grand succès public et critique, The Last of Us revient pour une nouvelle saison de sept épisodes, toujours avec le duo Neil Druckmann – Craig Mazin. Et après avoir vu le premier épisode, peut-on dire que le retour de Joel et Ellie est satisfaisant ? La réponse dans cette critique d’un passionné des jeux.

Le deuxième opus de The Last of Us , sorti en 2020 sur PlayStation, a profondément marqué l’histoire du jeu vidéo. C’est dire l’attente suscitée par cette adaptation et les responsabilités sur les épaules des showrunners, qui devront composer avec une narration plus éclatée, avec moult flashbacks et personnages, et des enjeux plus dramatiques encore que le premier jeu.

« Saison 2 (7 épisodes) : 5 ans après les évènements de la première saison, Joel et Ellie vivent à Jackson, dans le Wyoming. Leur relation, désormais plus tendue, sera mise à rude épreuve alors que des ennemis de l’extérieur cherchent à les atteindre et que des factions rivales s’affrontent pour le contrôle du territoire. »

(c) HBO Max

Des choix narratifs qui interrogent

Avec le choix d’adapter « The Last of Us Part II » en deux saisons, nous étions bien curieux de voir comment Neil Druckmann (créateur des jeux) et Craig Mazin allaient gérer l’équilibre du récit. Après ce premier épisode, force est de constater que les choix effectués desservent la narration plus qu’autre chose. En tant que passionné des jeux, je connais déjà les évènements principaux à venir. Et en les anticipant, j’ai d’autant plus été circonspect face à la décision des scénaristes de montrer, dès le premier épisode, des moments du milieu et de la fin du jeu qui expliquent certains twists.

Alors que dans le jeu plusieurs évènements restent entourés de mystère pour mieux être expliqués par la suite, les mêmes moments dans la série auront certainement une puissance narrative amoindrie. C’est un choix scénaristique, au-delà des coupes ou des ajouts dans l’histoire – comme l’épisode de Bill de la saison 1 qui était inédit à la série – qui la desserviront par rapport au jeu.

(c) HBO Max

Un casting à la qualité en dents de scie

C’est une doléance que j’avais déjà dans la première saison, donc aucune surprise ici : Bella Ramsay n’a pas l’étoffe d’une grande actrice. Peu expressive, et pas toujours capable de montrer l’émotion nécessaire dans un univers où l’amour et la haine sont la loi, son interprétation dans ce premier épisode de la saison 2 suit peu ou prou le même chemin, c’est-à-dire celui de la déception.

Dans cette saison 2, elle n’est pas non plus aidée avec l’ajout du personnage de Dina. Son interprète Isabela Merced n’est pas au diapason, posant de sérieux doutes sur sa capacité à transmettre le poids émotionnel de ce qui va lui arriver. Souvent à contre-courant de l’ambiance la scène, Isabela Merced n’améliore pas l’immersion au même niveau que le reste du casting, porté par un Pedro Pascal toujours parfait en Joel et un Gabriel Luna très juste en Tommy, lui qui s’apprête à prendre plus d’importance. La seule inconnue reste sur le personnage d’Abby, que nous avons peu vu pour juger l’interprétation de son actrice Kaitlyn Dever.

Toujours aussi bien réalisée et mise en scène, cette deuxième saison de The Last of Us sera surtout jugée sur son scénario et sa manière de dérouler le propos de l’histoire imaginée par Neil Druckmann. Très portée sur son message social et politique, cette saison devra, nous l’espérons, nous rassurer après un premier épisode mitigé. La suite au prochain épisode !

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