Après le film et le jeu vidéo, Bryan Lee O’Malley adapte une nouvelle fois sa bande dessinée dans Scott Pilgrim prend son envol, cette fois-ci dans une série d’animation pour Netflix.
Pour l’occasion, c’est tout le cast du film qui rempile pour doubler leurs personnages, avec Edgar Wright à la production. Si Scott Pilgrim prend son envol est tout aussi impressionnant visuellement que son ainé, parvient-il à égaler la folie jubilatoire de Wright ?
“Alors que Scott Pilgrim rencontre la fille de ses rêves, Ramona Flowers, il découvre qu’il va devoir dégommer ses sept ex sadiques avant de pouvoir sortir avec elle. Mais ses épreuves ne s’arrêtent pas là. ”
On prend les mêmes et on recommence pas tout à fait
Dès le début, la série ne nous laisse aucun doute : le film d‘Edgar Wright servira de moule pour toute l’esthétique de la production, dont les dessins rappellent évidemment ceux de la bande dessinée. Les références aux jeux vidéo et à l’animation japonaise pleuvent comme autrefois dans le film. Si on ajoute à cela le casting similaire, on a l’impression de se sentir déjà dans sa chambre d’adolescent.
D’emblée, la série pose très vite son plus gros point fort : un scénario totalement différent de ce que l’on connaît. On pourra certes le trouver un peu bordélique, mais il apporte un point de vue différent et rafraîchissant sur l’intrigue et les personnages que l’on connaît si bien. La deuxième ligne de force de l’oeuvre est formée par ses scènes d’actions ultra inventives, qui profitent très bien du médium animé pour faire… à peu près n’importe quoi (c’est un compliment)
Une énergie mal placée
Mais si la série a beaucoup de choses à proposer visuellement, dès que les personnages parlent entre eux, la dynamique patine. Souvent mal montées et donc mal rythmées, les scènes de dialogues deviennent rapidement une plaie à regarder. Le problème réside avant tout dans les longs silences qui s’installent trop souvent entre les répliques. Ces longueurs inexplicables rompent la vivacité des scènes, et gâchent même des blagues pourtant drôles. Dommage.
Pour ne rien arranger, les acteurs, peu habitués au doublage pour la plupart, sont très aléatoires dans leur performance et ne transmettent pas autant d’émotion que lorsqu’ils sont devant la caméra. Ces approximations dans la technique et dans l’acting, atténuent l’énergie de la série et des scènes qui restent pourtant efficaces.
Bilan mitigé donc pour ce Scott Pilgrim animé qui peine à égaler le succès du film, malgré de bonnes idées et intentions. Créant son propre chemin à partir de la BD et des idées visuelles de Wright, Scott Pilgrim Prend son Envol oscille entre la folie visuelle inspirée et franchement drôle, et le malaise gênant dans certains dialogues. Un résultat en demi-teinte mais pas inintéressant pour autant, pour une série avec beaucoup de potentiel.
Disponible sur Netflix le 17 Novembre