Rendez-vous incontournable des amateurs de court-métrages, le Nikon Film Festival avait pour thème cette année « Un super pouvoir ».
Nouveau record pour le Nikon Film Festival, avec un total de plus de 3000 films en compétition ! Le mercredi 9 avril, CinéVerse a été convié à la cérémonie de remise de prix au Grand Rex où le jury, présidé par Noémie Merlant, y a révélé le palmarès de cette édition. Découvrez nos 5 coups de coeur !

5 – Ex of tomorrow de Nicolas Benoit
Prix Gaumont
Synopsis : « Une boucle temporelle, un couple au bord de la rupture, des secrets explosifs. Entre tensions et humour noir, jusqu’où iront-ils pour s’en sortir ?«
Mise en image classique, confortable et bien amenée, Ex of tomorrow ironise, jusque dans son titre, sa propre prévisibilité.
Les thématiques, plutôt attendues, tout comme son dénouement, laissent une place conséquente au spectateur, qui ne s’accrochera pas au bord de son siège pour en connaître le plan suivant, mais reste bien happé par le jeu des interprètes. Tout dans l’énergie de ce film sert le rythme comique et il échappe à une lourdeur qu’on craindrait pour ce genre de production.
4 – Abracadabra de Victor Taieb & Gaspard Meier
Prix du son
Synopsis : « La pression est à son comble pour notre jeune magicien, qui participe pour la première fois à un concours de magie. Après un début de prestation catastrophique, vient le moment crucial : son dernier tour, la disparition de sa précieuse petite colombe. Lorsque le drap rouge se soulève, la réaction du jury est unanime. C’est un succès… La magie a fait son effet, mais pas celui qu’il espérait.«
Véritable tour de passe-passe visuel et sonore, Abracadabra de Victor Taieb et Gaspard Meier met en scène un piètre magicien qui se débat sur scène avec ses artifices. On est vite immergés dans l’atmosphère féérique dans laquelle baigne ce personnage touchant.
Le sifflotement, allégorie de son lien avec la colombe qui l’accompagne dans ses tours, est bien le fil rouge qui guide l’histoire jusqu’à sa chute. Le son devient le pilier d’une narration elle-même magnifiée par une réalisation précise et maîtrisée.
3 – Igor Manger Noisettes – Sisi Mbemba
Prix Alice Guy
Synopsis : « Betty et Benny, deux âmes en quête de connexion se rencontrent enfin après plusieurs messages en ligne. Mais un imprévu bouleverse leur premier rendez-vous, Betty cache un secret qu’elle ne maitrise pas, un don unique qui pourrait transformer leur dîner en une expérience inoubliable…«
Une comédie colorée à l’esthétique glamour et pop – enfin, en apparence ! Igor Manger Noisettes, entièrement auto-produit, montre les débuts prometteurs de Sisi Mbemba, une réalisatrice émergente qu’on suivra avec attention.
Sous le coup d’un montage efficace et d’une plume futée, ce petit bonbon pour les yeux nous décroche aisément des rires.
On pardonne au film ses facilités de mise en scène, pour avoir réussi un pari pourtant malaisé à relever pour tout cinéaste débutant : faire tenir debout une proposition originale et pleine de personnalité.
2 – 18h18 d’Alex Loukakis
Prix des médias
Synopsis : « 18h16. L’autobus de la ligne C remonte l’avenue. Comme tous les soirs, il est bondé…«
Concept minimal : un attentat déjoué en un battement de paupière.
Mise en scène étriquée dans l’habitacle d’un bus bondé, qui fait de la proximité un élément de tension fort, ainsi qu’un vecteur visuel efficace. 18h18 n’est pas ni un drame ni un film naïf, mais un très court-métrage contient de sa durée. Il se permet, dans un découpage au cordeau, de délivrer un récit simple mais universel.
Un coup de maître dont la vivacité de l’exécution met en perspective la rapidité de ce qui s’y joue !
1 – Michel de Guillaume Courty
Prix du scénario
Synopsis : « Deux casteurs du show télé « J’ai un super pouvoir » reçoivent Michel, un comptable très fort en calcul mental. Tous deux sont d’accord pour le prendre dans l’émission… mais pas pour les mêmes raisons.«
Michel est là, planté dans un décors presque vide, servi par trois interprètes plus qu’impliqués pour nous faire rire, sourire, pouffer, et nous toucher. Il part d’une peur commune, celle d’être le dindon de la farce, d’être la blague centrale de la scène.
Les changement de tonalités sont brefs, rapides, mais efficaces, tout comme le montage qui sert à merveille les mimiques des comédien.nes.
Michel est à la fois un objet et un personnage attachant, qu’on a envie de mieux connaître, même si ces deux minutes vingt sont très bien utilisées. Quelque part entre la satire et le grotesque, on trouve la substance de tout ce qui fait une bonne comédie : une belle dose de tristesse.