Apple TV+ frappe fort, avec Moi, Ben, cette nouvelle série de Barry L. Levy. C’est rafraîchissant, tendre, mais aussi très finement écrit, mettant sur le devant de la scène des réflexions primordiales.
Entre entraide, amitié et le coming of age, Moi, Ben vient nous cueillir doucement mais sûrement avec des acteurs dotés d’un jeu sincère et touchant, dans une série mêlant réalisme et fantastique. Au fil de ces 10 épisodes, l’histoire va prendre de plus en plus sens, avec des enjeux forts sur cet âge souvent compliqué.
« Nouvelle école. Nouvelle famille. Nouveau superpouvoir. À 12 ans, tout change pour Ben Vasani (Lucian-River Chauhan) quand il se met à prendre l’apparence de ceux qu’il rencontre. En tant que métamorphe, il doit découvrir qui il est et qui il veut être. Tout au long des 10 épisodes de la saison, Ben part à la découverte de lui-même. Il trouve une alliée en sa sœur par alliance, Max (Abigail Pniowsky) »
Une aventure rocambolesque
On plonge dans cette famille recomposée dès les premières minutes, ne sachant pas de quoi il va en retourner. Puis les bases et les thématiques arrivent vite : le défi d’une famille recomposée, le harcèlement scolaire, la quête d’identité, la personne que l’on veut devenir… Puis arrive avec un surprenant brio : les pouvoirs.
Comme se connaître soi-même alors qu’on peut être n’importe qui d’autre ? En introduisant cette dimension fantastique, les messages s’insèrent facilement dans le récit afin de permettre une identification familière pour les jeunes spectateurs qui comme Ben, se cherchent. Tout le récit en est dynamisé, alors qu’il n’était jusqu’ici qu’un mélange de drame et de récit d’apprentissage. C’est alors plus fun à suivre. Moi, Ben fait part d’une belle inventivité dans un monde où les séries se ressemblent et s’accumulent sans pour autant tirer leur épingle du jeu. Pourtant, là où Moi, Ben se démarque c’est aussi bien dans le scénario mais aussi dans la technique.
La caméra est astucieuse dans ses mouvements à base de travellings ralentis, de plans d’ensemble vaporeux, comme pour inclure le spectateur dans cette ambiance fantasmagorique, qui n’est pas sans rappeler Stranger Things. La bande-originale vient accompagner nos personnages avec beaucoup de beauté. Et les effets spéciaux sont très crédibles, apportant au récit cette part super-héroïque follement géniale.
La super-crise d’ado
Les épisodes sont courts mais intenses : 22 minutes. Chacun d’eux nous approche de la fin de cette enquête mais le plus attrayant c’est de voir l’évolution des personnages. A travers cette quête et ces pouvoirs, ils apprennent à se connaître eux-mêmes, à savoir ce qu’ils veulent devenir et ne pas être, tout en commettant des erreurs et en se relevant brillamment de celles-ci.
Au cours de cette saison, il se passe énormément de choses en peu de temps. Au point que cela peut parfois être difficile à suivre. Mais les dialogues et l’importance du message y sont tellement importants et intéressants que ces petits défauts sont aussi vite vus qu’oubliés.
Au final, devant Moi, Ben, chacun passe un moment vraiment agréable. Car Moi, Ben est aussi bien pour les grands que pour les plus jeunes. Pour les adultes, cette quête d’identité vous remémorera des souvenirs (et pas forcément des bons) mais vous montrera également le chemin parcouru. Et pour les plus jeunes, j’espère que cette série les aidera à mieux passer cette période désagréable qu’est le dur fardeau d’avoir 12 ans et toute une vie à construire. Une très belle série, qui promet un grand avenir pour nos jeunes acteurs talentueux.