Krisha est un film douloureux, loin d’être porteur d’un avis unanime, mais qui joue à fond la carte de l’oeuvre inspirée d’autres cinéastes comme Cassavetes et propose alors un huis-clos éprouvant.
Réalisé en 2015 par Trey Edward Shults, Krisha est à la fois le titre du film, le nom du personnage principal et celui de son interprète, Krisha Fairchild. Lorsqu’elle revoit enfin sa famille lors d’une fête, elle tente de se réintégrer, mais tout ne se déroule pas comme prévu…
Le film parvient à livrer une identité unique dès le début, comme pour exprimer la détermination et l’état d’esprit de Krisha qui revoit toute sa famille après des années sans eux, comme si elle revenait plus forte que jamais et qu’elle pouvait la réintégrer. Les premiers plans sont de longs plans-séquences qui montrent son arrivée et il y a une certaine constance à l’écran, une quiétude du spectateur qui voit les retrouvailles et qui cherche à comprendre les liens familiaux entre les personnages (ce qui n’est pas forcément aisé).
Mais rapidement, la mise en scène brise cette continuité visuelle en développant un montage plus rapide, et surtout une cacophonie sonore perturbante qui lie tout ce qui se passe assez aléatoirement. Trey Edward Shults parvient à faire un film avec peu de choses. Au final, on n’apprend très peu de choses sur les problèmes du passé, on ne sait pas vraiment ce qui va se passer ensuite… On peut très clairement y voir des influences : David Lynch, Terrence Malick pour l’esthétique, Cassavetes pour l’aspect indépendant. En effet, tous les acteurs sont des membres de sa famille et ils jouent tous leur propre rôle.
Krisha peut autant ennuyer que fasciner, mais il ne laisse pas indifférent. Un film douloureux, éprouvant à voir, mais surtout très abouti dans sa mise en scène et ses qualités visuelles et sonores.
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