On les attendait, elles sont enfin de retour. Neuf ans après Tout ce qui brille, le duo Bekhti-Nakache est à nouveau réuni dans J’irai où tu iras, un long-métrage alternant rire et émotions.
Dans J’irai où tu iras, Vali (Géraldine Nakache) chante dans les mariages et vient de décrocher une audition pour devenir choriste de Céline Dion. Mina (Leïla Bekhti) est thérapeute dans un hôpital et sur le point d’ouvrir son propre cabinet. Leur père (Patrick Timsit) va tout tenter pour réunir ces deux sœurs éloignées par la vie.
J’irai où tu iras, c’est d’abord la première réalisation de Géraldine Nakache. Si cette dernière avait déjà co-réalisé Tout ce qui brille et Nous York aux côtés d’Hervé Mimran, c’est désormais elle qui se retrouve seule derrière la caméra, ainsi qu’à l’écriture du scénario. Pour une première expérience, la jeune réalisatrice nous laisse toutefois sur notre faim. Le scénario est riche, mais la réalisation manque clairement d’ambition et est finalement assez figée. Composée essentiellement de plans fixes et de champs/contre-champs, d’une assez belle photographie, mais une succession de plans que l’on aurait préféré plus animée.
Un trio touchant
Toutefois, l’actrice aux multiples casquettes livre un scénario intéressant, la psychologie des personnages ne cessant de toucher tout au long du film. Patrick Timsit y incarne le père de Vali et Mina, tentant coûte que coûte de réunir ces deux sœurs que tout oppose. L’acteur aux trois Césars nous donne ce que le spectateur est venu voir. Du rire, beaucoup, mais aussi des larmes, le tout dans une forme de mélancolie que lui seul maîtrise si bien. L’identification fonctionne, et nous voyons en lui un père, parfois maladroit, parfois « lourd », mais tellement attachant.
De son côté, le duo Nakache-Bekhti, qui anime les réseaux sociaux d’innombrables vidéos play-back dont elles seules ont le secret, régale toujours autant. Leïla Bekhti joue à la perfection sa mauvaise humeur habituelle, là où Géraldine Nakache papillonne entre naïveté et déni. Des rôles sans surprise, finalement, mais qui marchent, et que l’on ne se lasse pas de voir à l’écran.
Mais ce qui ressort avant tout de ce long-métrage, c’est l’émotion. Si Leïla Bekhti a pu présenter le film en prévenant que « Géraldine vous fera passer du rire aux larmes sans que vous vous en rendiez compte », elle ne pouvait pas voir plus juste. J’irai où tu iras est une suite d’émotions transportant de scène en scène. L’humour y est lourd, tout en étant fin, et permet un attachement immédiat aux personnages.
Une vision de la vie remplie d’espoir
Finalement, Géraldine Nakache cherche avant tout à faire passer un message : « On reste toujours ». En traitant de sujets difficiles, comme le cancer et son impact sur les proches du patient, la gestion du deuil, ou encore les relations familiales, la jeune femme tente de démontrer que notre passage n’est pas vain, et que nous laissons tous une trace, chacun à notre échelle.
Malgré quelques défauts, notamment techniques, Nakache réussit à partager sa vision de la vie. En effet, comme le relevait si bien Leïla Bekhti lors d’une avant-première organisée au Grand Rex au profit de l’Institut Rafaël, « si vous aimez ce film, c’est que vous aimez Géraldine ».
Pour son premier passage en solo derrière la caméra, Géraldine Nakache livre donc une copie en demi-teinte, dont les défauts sont néanmoins éclipsés par une écriture assez réussie. Ainsi, tout en abordant des thématiques dures, J’irai où tu iras vous fera sourire et vous donnera l’espoir et l’envie de rester toujours, ou, du moins, de rester encore un peu.