Retour sur le festival Cinéma Interdit 2024

Festival cinéma interdit 2024

Trois jours durant, le Club de l’Étoile s’est transformé en un laboratoire d’expérimentation cinématographique. Créé par le vidéaste Azz et cette année en collaboration avec Freaks On, le Festival Cinéma Interdit se veut un lieu de découverte du cinéma bis.

Après une première édition réussie et remplie de découvertes et d’échange, le Festival Cinéma Interdit revenait une deuxième fois avec les mêmes enjeux. De l’aveu de son créateur et organisateur, l’important de ce festival et des films présentés n’est pas tant dans leur qualité que dans la découverte.

Tentative réussie car, sans sarcasme, on ressort de la salle heureux.ses d’avoir vu un film, quid de sa qualité, pour la simple expérience de l’avoir vu en salle. Meatball Machine comme Dick Dynamite 1944 s’enchaînent sans cohérence apparente. S’y créer alors un espace de d’échange où l’euphorie de la découverte prend le pas sur le jugement qualitatif. Évènement rare et précieux, mais sachons raison garder : il y a des films mieux que d’autres.

Voici donc ici un bref top sur notre sélection du Festival Cinéma Interdit 2024.

3. Animals, de Nabil Ben Yadir, 2021

“Brahim est un jeune homme, la joie de vivre de sa mère. Un jour il trouvera l’amour de sa vie. Il deviendra père de famille et les rendra tous fiers. Un jour, il sera mûr et comblé. Un jour…”

Dans une nuit presque déjà installée, deux personnages se tiennent proches l'un de l'autre, entre l'affrontement et le bisou, dans une pose trop virile pour ne pas être suspecte
©Cineart

Film “coup de poing”, en ouverture du festival, détonnant du reste de la sélection par son aspect totalement premier degré et glauque, pour être repartir avec le Prix du public et le Grand Prix du jury. Inspiré d’une agression homophobe ayant eu lieu en Belgique, le réalisateur fait de Animals un film superbe et choquant sans jamais s’éloigner de son propos. Film fort, tranchant, révoltant.

2. Reel 2, Chris Good Goodwin, 2020.

“Après avoir été convaincu que son premier film REEL n’était pas un succès parce qu’il mettait en scène un homme, le réalisateur SlasherVictim666 s’est donné pour mission personnelle de trouver la femme parfaite pour jouer dans REEL 2.”

Entourée de guirlandes de noël, une jeune victime est menacée d'un couteau juste devant la caméra du réalisateur-tueur.
©ReelToReel

Au-delà du travail de recherche et d’intrication des personnages qui peut avoir l’air simpliste, le réalisateur fait, de manière presque entièrement indépendante, un objet fascinant dans son traitement visuel. Le montage au cordeau et le travail de la caméra proche du corps et pleine de vie font de Réel 2 un film non seulement intéressant mais profondément divertissant.

1. Meatball Machine : kodoku, Yoshihiro Nishimura, 2017

“Yuji est un collecteur de factures de 50 ans et mauvais dans son métier, car il ne peut obtenir d’argent de personne, et n’arrive pas à éponger ses propres dettes. Peut-être qu’une invasion de parasites extra-terrestres pourrait changer les choses…”

Transformé en vaisseau de chair et de métal, un tokyoite désormais monstrueux se tient prêt à se battre au milieux des décombres.
©IMDb

Travail hallucinant bien qu’un peu trop sage sur son approche goreMeatball Machine : kodoku offre une suite attendue et bienvenue à la saga culte. Plus drôle et plus bizarre que ses précédents opus, assumant totalement son côté nanardesque et outrancier, une belle surprise et un bon moment pour finaliser le festival.

Quoi qu’on pense de ce top, ou de la programmation globale du Festival Cinéma Interdit, c’est une proposition rare et curieuse qui mérite le coup d’oeil. Évènement convivial et souvent incompréhensible, il y brille moins par la qualité de ses films que par la simple possibilité de les découvrir sur notre territoire et en grand écran.

Une deuxième édition réussie qui, on l’espère, en annonce une troisième.

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