Marnie se rend à Crestone, en plein désert du Colorado, pour filmer la vie d’une communauté de rappeurs oeuvrant sur SoundCloud et consommant de la drogue.
Après 17 Blocks et Le Kiosque, le Champs-Elysées Film Festival confirme sa volonté de donner la parole à l’autre et de confronter les points de vue. Si le film Crestone de Marnie Ellen Hertzler est au départ intriguant, le chemin vers la ligne d’arrivée n’est pas visible.
Une ville d’à peine 130 habitants
La ville américaine de Crestone compterait à peine 130 habitants et sa superficie serait de 0,51 miles carrés. Parmi eux, Phong Winna, Sadboytrapps, RyBundy, Benz Rowm, Mijo Mehico, Keem, Huckleberry et le leader Champloo Sloppy. Une de leurs amis (la réalisatrice) décide de s’immiscer dans leur communauté afin de faire ensemble un film. Si 17 Blocks s’étirait sur vingt ans, Le Kiosque dix ans, le tournage de Crestone fut bien plus expéditif puisqu’il lui a fallu uniquement 8 jours pour le tourner. Dès le début, Marnie établit une relation ouverte entre le spectateur et elle en affirmant que le film est une lettre d’amour qui porte sur la fin du monde. Une formulation étonnante qui nous intrigue directement.
Lorsque l’on plonge avec elle au sein de cette communauté, c’est comme si on entrait dans un monde différent, et le fait qu’il ne s’agisse pas d’un documentaire « naturel » où il n’y a aucune mise en scène (elle ne s’en cache pas puisqu’elle y inclut même les coulisses) nous perturbe forcément puisque le degré de sincérité de ce que l’on voit à l’écran est floue.
Une voix-off omniprésente
C’est également par la narration que le récit avance, au grès d’une voix-off présente du début à la fin. L’utilisation de la voix-off dans les documentaires sont souvent à titre informatif. Ici, il s’agit d’une introspection personnelle d’une communauté entière. Elle parvient à individualiser une communauté qui prône la collectivité grâce à la voix-off de chaque personne qu’elle filme, effectuant l’activité qui lui est propre ou racontant quelque chose qu’il leur tient à coeur. Elle découvre une « culture » paradoxale où l’utilisation des réseaux sociaux (notamment Instagram) semble essentielle mais le besoin de solitude dans une ville éloignée l’est encore plus.
Dans la seconde partie du film, on semble capturer l’essence de chacun d’entre eux. Ainsi notre intérêt pour eux disparaît d’un coup et on attend avec impatience le dénouement d’un film qui ne dure pourtant pas longtemps.
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