Cheyenne et Lola, deux femmes en parfaite opposition, vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Et si tout ce qui semblait les séparer… finissait par les rapprocher ?
La nouvelle série OCS, disponible le 24 novembre prochain sur la plateforme est une production française réalisée par Virginie Brac. Elle compte seulement huit épisodes et dépeint le portrait cru de femmes qui avancent dangereusement sans un sou en poche. Heureusement pour elles, leur richesse d’esprit est bel et bien présente, dans un monde où s’en sortir demande quelques sacrifices.
Peut-être des âmes sœurs en devenir…
Cheyenne (Veerle Baetens) est femme de ménage et ancienne détenue de prison. Elle rencontre sur son chemin la très surprenante Lola (Charlotte Le Bon). Ces deux femmes n’ont à première vue, absolument rien en commun. L’une gagne durement un salaire misérable tout en dealant de la drogue sans grande conviction. L’autre pendant ce temps, se donne l’image d’une femme assurée dans sa vie et vend les mérites d’un soi disant programme appelé : « Life Project ».La mise en scène nous fait très vite gratter sous l’apparente couche de vernis. Lola est en fait loin d’être heureuse. En plus d’être manipulée par le dénommé Denis (escroc à la tête de ce programme), elle est son amante et se fait financièrement entretenir par ce dernier. Une posture qui vient donc contredire l’apparence sûre d’elle qu’entretient la protagoniste.
En parallèle, Cheyenne, travaille chez cet homme et son épouse pour y faire le ménage. Au même titre que Lola, Cheyenne est une femme qui a connu dépendance affective et désillusions. Au début de la série, un homme a qui elle rend visite en prison, lui affirme droit dans les yeux qu’elle lui appartient. Cheyenne – en parfaite opposition avec une Lola frétillante – est un personnage dont la carapace doit être percée mais qui fait preuve d’une générosité sincère lui valant malheureusement plusieurs abus de la par de son entourage qui n’hésite pas à s’en servir par opportunisme.
Dès la scène d’ouverture, la réalisatrice Virginie Brac, met en avant ses deux héroïnes d’une manière plutôt intimiste mais qui n’en est pas moins mordante. L’une des premières répliques entendues lors du premier épisode est prononcée par Lola ; donnant ainsi le ton aux spectateurs : « pourquoi les hommes sont si radins avec nous ? ». Car oui, la série ne mettras jamais les hommes sous un jour élogieux. Mafieux, possessifs, égocentriques ou violents : ainsi sont-ils pleinement représentés dans un univers en pleine périphérie des grandes villes.
Une féminité controversée
La série s’évertue également à adopter un point de vue féminin. Les spectateurs, outre les principales protagonistes, prendront plaisir à découvrir tout un panel de femmes différentes et gagnants leurs vies chacune à leur façon. Cependant, le scénario ne démontre pas toujours une solidarité qui pourrait être présente entre elles toutes. Pour exemple, la sœur de Cheyenne (Sophie-Marie Larrouy) entretient un blog où elle se dénude et elle sera souvent critiquée par les autres en raison de ses formes généreuses. Sa démarche d’entretenir ce blog est une principale source de conflits. Cela pose des questions fortes sur la féminité d’aujourd’hui et le regard qui lui est accordée. A quel point possède-t-on son corps, ses droits et son image ?
Parfaite dans son second rôle, Sophie-Marie Larrouy joue un personnage aussi bien séducteur que séduisant. Allant même jusqu’à subir des remarques grossophobes qui ne manquent pas d’interpeller le bon sens éthique, cette dernière paraît pourtant faire abstraction des mauvaises langues. En véritable source d’inspiration à l’écran, elle accepte son corps d’une manière entièrement décomplexée offrant au public une interprétation positive.
En résumé, Cheyenne et Lola est une série explosive allant à l’encontre des codes moraux et sociétaux. Les deux actrices Veerle Baetens et Charlotte Le Bon savent donner à leurs personnages une profondeur qui dépasse le jugement. Il aurait été difficile de trouver un binôme plus efficace. Leur duo qui fonctionne à merveille, apporte aux spectateurs la dose suffisante d’humour sans exclure le fond dramatique qui se joue. Deux âmes abîmées se sont trouvées pour le meilleur et pour le pire, liées par un destin qui les dépassent autant l’une que l’autre. Il n’est pas complexe de se reconnaître dans certaines de leurs fragilités mais aussi dans les forces qu’elles nourrissent.
Une série à binge-watcher dès sa sortie le 24 novembre sur OCS
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