C’est un traitement original que subit ce nouveau film sur l’époque de la famille Manson. Charlie Says laisse toutefois une impression de déjà-vu et d’impertinence.
Charles Manson et sa troupe d’hippies sont au coeur de l’actualité, et ce, depuis toujours. Depuis la date fatidique 9 août 1969, un engouement médiatique et public entoure les évènements tragiques des différents meurtres, dont celui de l’actrice et femme de Roman Polanski, Sharon Tate. La littérature, le cinéma et même les séries se sont penchés sur ce sujet. La petite différence cette année, c’est la présence d’au moins 3 films dessus : Once Upon a Time in Hollywood, The Haunting of Sharon Tate, et enfin, Charlie Says réalisé par Mary Harron (scénariste d’American Psycho).
Si Once Upon a Time in Hollywood s’intéressait à cette époque surtout pour son apport cinématographique et culturel, il met également en avant les personnages principaux de Charlie Says (Leslie, Susan, Patricia). Cette fois-ci, nous les retrouvons dans le Couloir de la Mort à une époque où la peine de mort a été abolie. Elles purgeront (et purgent toujours) leur peine toute leur vie.
Charlie Says pose la question de leur avenir, ce qu’elles deviennent, mais également ce qu’il en est des convictions et pensées qu’elles avaient à l’époque, c’est à dire : 3 ans plus tôt. C’est alors l’occasion d’alterner le passé et le présent et de montrer l’impact du lavage de crâne qu’a effectué Charles Manson sur ses femmes. Comme elles le disent dans le film : il y a un avant, et un après lui, et tout ce qui appartient au passé doit disparaître, d’où cette difficulté en plus de soutirer les idées absurdes de ces femmes.
En alternant du passé au présent et du présent au passé, Mary Harron soutient cette idée de présence inoubliable de Manson et son impact sur elles : on passe souvent d’un plan d’une femme au présent à un plan de Manson au passé. Au final, les scènes dans le passé nous apprennent très peu de choses puisque c’est un sujet que nous connaissons pour la plupart, on découvre les rituels, l’amour pour la musique, la manière de libérer les corps, de transformer le sexe en arme sans tabou, vivre l’instant présent… Le tout de manière progressive jusqu’à atteindre un stade où elles ne peuvent plus se libérer de son emprise. Nous n’étions pas conscients de la vie qu’elles menaient en prison, ni la manière de les libérer de ses idées, et c’est ce que nous propose de découvrir le film lorsqu’il délaisse le passé pour se consacrer, comme Manson, au présent.
Charlie Says, mais Charlie ne Says pas tout. Nous vivons les changements des femmes avec intérêt tout en découvrant les rites et les habitudes de vie de la famille Manson au Ranch Spawn.