Ça : Bienvenue à Derry (HBO) : Pourquoi se lancer dans la série ?

Ça : Bienvenue à Derry

Après une suite de films (2017 et 2019) plutôt convaincante, l’univers Ça (ou It) fait son retour, sur le petit écran cette fois.

Avec toujours Andrés Muschietti aux manettes, Ça : Bienvenue à Derry est une série en huit épisodes, qui entend narrer un préquel aux aventures de la bande de gamins que nous avons pu découvrir il y a désormais huit ans. Rappel pour le fond de la classe, c’est de l’esprit et des lignes du maître de l’horreur, Stephen King, que cette diégèse est née, en 1986, dans ce qui reste à ce jour son œuvre la plus aboutie.

L’univers de Ça : Bienvenue à Derry prend place au début des années 1960 (le film de 2017 débute, lui, en 1988) dans la ville de Derry, théâtre des malheurs causée par Pennywise, ou Grippe-sou. Et une nouvelle fois, une bande d’enfants va se retrouver au cœur d’une aventure dramatique, luttant pour leur survie et l’incompréhension du monde des adultes qui semble toujours plus déconnecté de leur réalité. 

« Des événements étranges se déroulent dans la ville de Derry dans les années 1960 liés à Pennywise le clown, un personnage mystérieux qui hante Derry. »

© Brooke Palmer/HBO

Un plongeon dans les 60’s réussi

L’ambiance est la porte d’entrée vers une œuvre. Un cadre, un contexte, des décors ou même des costumes peuvent déterminer la crédibilité qu’un univers peut avoir vis à vis du spectateur qui, en général, cherche simplement à ce qu’on lui raconte une bonne histoire. En ce sens, Ça : Bienvenue à Derry réussit son entrée. Une ville aux couleurs criardes, presque kitch, des costumes bien léchés et une bande originale de circonstance… tout est installé pour permettre aux spectateurs de plonger vers l’horreur que le récit prépare.

Mais l’aspect technique ou plastique ne peut, seul, rendre un univers crédible ou acceptable. Comme mentionné plus haut, le contexte historique, dans une fiction qui se veut proche de notre réalité, se doit d’être au cœur même des enjeux de nos héros (voire de l’horreur dans le cadre de ce genre). Ici aussi, Andrés Muschietti n’en est pas à son coup d’essai. Déjà juste pour se plonger dans les années 80, dans le premier volet de la saga (2017), cette version qui se passe vingt-sept ans auparavant vient représenter (même grossièrement, j’en conviens) le climat social du monde rural américain de la Guerre froide. Ségrégation, place des femmes et vision de la famille, sans développer des propos militants, aident à poser une ambiance lourde avec des scènes parfois plus violentes que les horreurs que Pennywise peut déclencher sur ses victimes.

Ne pas se prendre au Çarieux

Loin de moi l’idée d’avancer que l’univers de Ça ne développe pas d’idées graves et sérieuses. L’enfance, la peur, l’amitié et l’entraide n’en sont qu’une partie. Mais ce qui fait également la force de cette série et des œuvres liées qui la précèdent (livres de King, téléfilm de 1990 et saga de 2017-2019), c’est la créativité – voire l’absurdité – des différentes attaques de Pennywise sur les enfants qu’il cible. Illustrant à l’image les peurs les plus primaires, celles-ci laissent le champ libre à l’amusement des scénaristes et du metteur en scène.

Sans doute, voilà ce qui fait que cette série d’œuvres continue d’amuser et d’intriguer, quand bien même celle-ci s’éloigne pour la première fois des écrits de son créateur. Mais attention à ne pas s’y méprendre. L’amusement d’observer ces événements surnaturels, bien qu’absurdes, ne font en rien redescendre la tension que la série installe. Toutefois, à la manière des deux films du même réalisateur, ces moments restent prévisibles dans un schéma qui se répète trop souvent : montée de la tension ; chute ; screamers ; intervention d’un tiers (souvent un adulte) qui ramène vers la réalité.

En définitive, Ça : Welcome to Derry vient satisfaire les spectateurs déjà friands de la saga qui le précède ou de l’univers du clown Pennywise. Répétant le schéma qui a pu fonctionner quelques années auparavant, il est peu probable que la série arrive à séduire un nouveau public. Toutefois, si vous étiez déjà client, la série vient comme ajouter un niveau supplémentaire à votre jeu vidéo préféré, pour prolonger le plaisir. Ce n’est souvent pas la meilleure partie, mais on l’aime quand même.

La série est disponible sur HBO à partir du 27 octobre, au rythme d’un épisode par semaine.

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