Nombreux sont ceux qui ont tenté d’adapter les BD Astérix et Obélix au cinéma. Mais presque tous se sont cassés les dents. Tous ? Non, car un homme réussit contre vents et marées à rendre justice à l’essence des écrits de Goscinny et Uderzo. Cet homme, c’est Alain Chabat, qui signe un retour réussi avec « Astérix et Obélix : Le combat des chefs » pour Netflix.
Mini-série en cinq épisodes, Astérix et Obélix : Le combat des chefs sort ce mercredi 30 avril sur Netflix. Aidé d’un casting cinq étoiles (Gilles Lellouche, Laurent Lafitte, Géraldine Nakache, Fred Testot, Anaïs Demoustier, Jérôme Commandeur, Alexandre Astier…), Alain Chabat montre une fois de plus sa maîtrise du sujet dans une aventure hilarante, enjouée et surtout extrêmement bien menée et animée, qui rend ses lettres de noblesse à la BD créée par Goscinny et Uderzo.
« Lorsque Panoramix perd subitement la mémoire, Astérix, Obélix et le reste du village gaulois sont livrés à eux-mêmes face à la puissance de Rome. Sans leur druide pour les aider, les gaulois devront faire face à des menaces venues de l’extérieur et de l’intérieur pour protéger leur village de l’envahisseur et rester irréductibles face à Jules César ».

Le retour du rire chez Astérix : merci, par Toutatis !
Il y a bien longtemps que nous n’avions pas autant ri devant une adaptation des aventures d’Astérix et Obélix. À vrai dire, cela remonte à plus de vingt ans, quand… Alain Chabat, encore et toujours lui, réalisait le cultissime « Mission Cléopâtre« . Deux décennies plus tard, Chabat et son équipe de scénaristes n’ont rien perdu de leur verve et nous font toujours autant nous tordre de rire devant les noms des personnages, leurs dialogues hilarants et les nombreux comiques de situation.
En cinq épisodes d’à peine trente minutes chacun, et avec un remarquable sens du timing, la mini-série de Netflix nous réconcilie avec Astérix, que nous croyions définitivement perdu dans les affres de longs-métrages tel que celui de Guillaume Canet. En s’inscrivant dans son époque avec une flopée de blagues liées à l’actualité politique et sociale, Astérix et Obélix : Le combat des chefs distille l’essence de la BD de Goscinny et Uderzo tout en s’affranchissant de l’obstacle de l’adaptation scolaire.
Entre le village gaulois, le village rival (nous n’en dirons pas plus) et les Romains, le lot de situations comiques est servi sans jamais que cela ne paraisse forcé ou que l’on ressente un trop plein de vannes. Au contraire, Alain Chabat réussit au scénario à marier la nécessaire comédie avec une histoire enjouée, qui se suit facilement pour les 7 à 120 ans.
On ne sent pas ici, comme dans les derniers films, que l’histoire tient sur un papier de cigarette tout en étant étalée sur la durée d’un métrage pour satisfaire aux codes. Non, avec ce nouvel Astérix, l’écriture est tout aussi hilarante que maîtrisée, et les cinq épisodes passent à la vitesse de l’éclair, sachant qu’ici écrire cela est positif.

Une animation qui perpétue l’excellence à la française
Que ce soit par ses écoles prestigieuses, ses alumni encore plus réputés et ses studios à la renommée mondiale, la France est véritablement à la pointe dans le domaine de l’animation. S’agissant d’Astérix, cela se voyait déjà dans les deux adaptations d’Alexandre Astier (le seul avec Alain Chabat qui comprenne vraiment Astérix au passage), et on le ressent tout autant dans Le combat des chefs.
Très bien dessiné et fluide, cette mini-série a en plus pour elle la qualité de très bien allier la modernité des techniques actuelles de 3D avec les effets propres à la BD. Dans Le combat des chefs, préparez-vous ainsi à voir moult bim!, bam!, boum!, clank!! et autres boink!!! dans tous les épisodes, avec des mises en scènes qui n’hésitent pas à aller sur des fonds unis ou alors une accélération de l’animation pour faire ressentir la puissance des baffes et la folie de la potion magique.
Avec une animation aussi brillante et un scénario au diapason, la nouvelle œuvre d’Alain Chabat est une grande réussite, et une très belle prise pour Netflix. Le public du festival Séries Mania ne s’y est d’ailleurs pas trompé à Lille au début de ce mois d’avril, offrant à l’équipe de la série la standing ovation qu’elle mérite après avoir vu les trois premiers épisodes.
Maîtrisée, hilarante et enjouée, la nouvelle série Astérix et Obélix : Le combat des chefs a tout pour plaire et devenir un carton d’audience. Il faut pour cela remercier Alain Chabat et son sens de l’humour désormais légendaire, tout en espérant que cela ne signe pas la fin de ses propres aventures dans le génial univers d’Astérix et Obélix !